Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

dimanche 4 décembre 2005

5 infirmières bulgares condamnées à mort en Libye


(De g. à dr.) Quatre des cinq infirmières bulgares accusées : Nasya Nevova, Kristiana Valceva, Valya Chervenyashka, Valentina Siropula et le docteur palestinien Ashraf Ahmad Jum’a, accusé lui aussi.

Le 6 mai 2004, cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien ont été condamnés à mort pour avoir «volontairement inoculé le virus du sida» à 426 enfants de l'hôpital pédiatrique de Benghazi, dont 51 sont déjà morts.

Face à cette tragédie indicible pour les enfants la Libye de Kadhafi, soucieuse de masquer ses défaillances, accusent les employés de santé étrangers d'avoir sciemment injecté le virus à des centaines de jeunes patients.

Quatre des six défendeurs, cinq infirmières bulgares et un docteur palestinien, ont rapporté à Human Rights Watch, au mois de mai, qu'ils s'étaient confessés après avoir enduré des actes de torture incluant des coups, des chocs électriques et des agressions sexuelles. Ils ont également déclaré que les autorités libyennes leur avaient refusé tout contact immédiat avec un avocat.

Luc Montagnier, le co-découvreur du virus VIH, a attesté lors du procès que les enfants avaient probablement été infectés en raison des conditions d'hygiène déplorables de cet hôpital, et que beaucoup de ces enfants devaient déjà être contaminés avant l'arrivée des employés médicaux en 1998.

Le 7 juin, une cour de Tripoli a acquitté al-Mishri et les neuf autres fonctionnaires de sécurité libyens – sept policiers, un médecin et un traducteur – accusés de torture sur le personnel sanitaire étranger.

L’affaire de Benghazi sur le Sida a atteint une importance internationale. L’Union européenne et les États-Unis ont entamé des négociations entre les gouvernements libyen et bulgare. Les hauts fonctionnaires libyens ont suggéré qu’ils pourraient pardonner les accusés si la Bulgarie versait une compensation aux familles des victimes. Mais le gouvernement bulgare a refusé l’offre car cela impliquait d’admettre sa culpabilité.

Le 10 novembre, Seif al-Islam Qaddafi, le fils puissant du leader libyen et le dirigeant de la Fondation Qaddafi, a déclaré qu’il ne croyait pas à la culpabilité du personnel médical. Sa fondation aide à assurer aux accusés de meilleures conditions de vie en prison.

Human Rights Watch lance également un appel pour que l’aide médicale soit poursuivie pour les enfants libyens infectés par le virus du Sida. L’association pour les enfants victimes du Sida de Benghazi a rapporté, en mai dernier, que les 19 mères de ces enfants étaient aussi atteintes par le virus. « Dites au monde que ces enfants sont innocents et qu’ils souffrent, » a déclaré Ramadan al-Faturi, le porte-parole de l’association, à Human Rights Watch.

La cour suprême libyenne a décidé le mardi 15 novembre de reporter au 31 janvier son verdict sur la recevabilité de l'appel des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien condamnés à mort. La brève audience a eu lieu en présence de diplomates des ambassades de Bulgarie, des Etats-Unis, de France et de Grande-Bretagne. Peu avant l'ouverture de l'audience, trois cents Libyens avaient manifesté devant les bâtiments du tribunal pour réclamer la confirmation de la peine capitale, scandant "Mort aux tueurs des enfants", "La vie de nos enfants vaut plus que celle d'une Bulgare" et "Pendez les".

Rendez-vous le 31 janvier 2006 à Tripoli.

Pour en savoir plus :
1. Le procès principal des accusés en Lybie. Résumé (bulgaria-france.net)
2. Libye : des employés de santé étrangers décrivent la torture (Human Rights Watch)
3. Du sang et des larmes (L'Express)
4. La Cour reporte son verdict sur les infirmières condamnées (Le Nouvel Obs)
5. La Libye pour des procès impartiaux à l`échelle mondiale (Angola Press)

Crédit photo : La Sentinelle

7 Comments:

Blogger Jack said...

On comprend pourquoi le président de l’Algérie, vient se faire soigner au Val de Grâce, il a du avoir peur d’attraper le sida en se faisant soigner dans son pays.
A moins qu’il ne craigne de ne pas se réveiller...
En tous cas, çà n’est pas ce genre d’événement qui va pousser le personnel médical occidental à aller donner un coup de main dans ces pays là.
Quand le racisme et la bêtise gouvernent tout peur arriver.

dimanche, 04 décembre, 2005  
Blogger Jack said...

Tout peut arriver...
çà fait peur aussi, j'ai vu çà au vrai journal!

dimanche, 04 décembre, 2005  
Blogger Philippe.Piriac said...

tout simplement écoeurant.

dimanche, 04 décembre, 2005  
Blogger Vicnent said...

On pourrait commencer par regarder de quelles souches sont atteints ces enfants....
Si elles sont toutes similaires alors... Si elles sont toutes très différentes alors... simples, non ?

dimanche, 04 décembre, 2005  
Blogger Padraig said...

Vicnet semble avoir un bonne idée, là. Etonnant que le test n'ai pas été fait déjà. Peut-être que les Lybiens ne souhaitent pas du tout qu'un tel test soit fait...

Il paraît en effet tout-à-fait impensable que des infirmières inoculent un virus en connaissance de cause...

Pourtant, ça me tracasse un peu que ces infirmières soient Bulgares. Malheureusement, pendant des décennies, derrière le rideau de fer, les services secrets Bulgares se sont forgé une réputation d'empoisonneurs (souvenez-vous, ça s'appelait le coup du parapluie bulgare : une aiguille empoisonnée au bout d'un parapluie, une petite bousculade dans une foule, et le "client" passait de vie à trépas en quelques minutes). Bien sûr, tout a changé - euh, enfin, j'espère...

Si ces braves infirmières avaient été Suisses ou Suédoises, le doute ne serait pas permis... Là non plus, sans doute...

Je me demande d'ailleurs vaguement ce qui pousse des infirmières Bulgares à aller travailler en Lybie...

dimanche, 04 décembre, 2005  
Blogger Padraig said...

Au passage, je lis que les Lybiens ont adoptés notre bonne vieille gégène nationale, largement popularisée en Algérie dans les années '60 ! C'est un hommage émouvant au génie français, ça, non ?

Ceci étant, moi, si j'étais tortionnaire, j'utiliserais la prise de courant au fond de la salle... Mais la gégène, ça fait peut-être plus folklorique...

mardi, 06 décembre, 2005  
Blogger Luc said...

La prise du mur, tu peux pas doser. La gégène, tu peux.

mardi, 06 décembre, 2005  

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