Bush légalise la torture et met fin à l'habeas corpus
Dans l'indifférence quasi générale, Bush a fait voter une loi qui autorise la torture, au mépris des conventions de Genève, et qui supprime l'habeas corpus.
Déjà, le Patriot Act avait gravement mis à mal les libertés individuelles et les Droits de l'Homme en général. Et puis il y a eu les écoutes téléphoniques illégales et généralisées. Cette nouvelle loi sonne le glas de la Liberté aux U.S.A., et, autorisant les arrestations arbitraires sans possibilité de contacter un avocat, ainsi que la torture, elle rapproche dangereusement la première démocratie du monde des états à régime totalitaire.
La Statue de la Liberté a été offerte par la France aux Etats-Unis et a été inaugurée le 28 octobre 1886. Aujourd'hui, sa flamme qui éclairait le monde s'est éteinte.
Avec l'Amérique de Bush d'aujourd'hui, on est loi du rêve américain.
Très loin ...
Pour en savoir plus :
1. Les USA légalisent la torture (RTBF)
2. La torture au bon vouloir de Bush (Libération)
3. Bush et la torture (Le Monde)
4. Feu vert à la tyrannie? (CyberPresse)
5. Bush and Republican Congress Erase 800 Years of Human Rights (The Huffington Post)
6. La Chambre des Représentants adopte un texte légalisant le programme de surveillance des communications de George W. Bush (Le Nouvel Obs)
Crédit dessin : Robert B
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13 Comments:
Et si Bush ne faisait que révéler ce que ce pays est vraiment depuis déjà assez longtemps un régime au service des puissants, se donnant des allures de démocratie.
Si Bush en fait ne faisait que nous ouvrir les yeux sur ce pays adulé ? Car enfin nous avons été élevés dans la reconnaissance de ses valeureux soldats qui nous libérèrent du fascisme, alors qu’il ne s’agissait peut-être que de se partager les restes de l’Europe avec Staline... ?
Les Etats Unis sont le pays des « droits de l’homme » mais aussi celui de la guerre de sécession, de l’apartheid, du KK et du maccartisme.
Un pays où les inculpés peuvent acheter leur liberté, un pays où la peine de mort est toujours en vigueur, comme en Chine.
Il fallut attendre 1942 pour les voir se mettre en branle contre le fascisme après qu’ils aient longuement balancé et attendus d’être attaqués.
Les fascistes sont toujours restés influents de ce côté-là de l’océan.
Je prends le risque de passer pour un vieux gauchiste en utilisant ce terme d’une autre époque.
Mais il faut bien se rendre à l’évidence, partout ces idées regagnent du terrain, à commencer par le monde de l’entreprise, où le management par la crainte est à nouveau très en vogue, dans notre propre pays.
Certains jours l’on pourrait se croire à la courre des tyrans, où l’information est manipulée, dissimulée comme aux meilleures heures du ministère de la propagande du grand Reich.
Sans oublier les dénis quotidiens de la liberté d’expression portés par les barbus de tous poils, qui n’ont jamais entendus parler de l’Article 11 en bas de la page de ce blog.
Et si WB n’était qu’un surfeur sur cette lame de fond.
Luc tu oublies de nous parler du vote du Senat pour la construction d'un mur de 1200 km sur la frontère mexicaine.
Erratum : Le congrès pas le sénat.
@ Jack : Ce mur, j'en avais déjà parlé au mois de janvier. C'est vrai que, quelque part ça en rajoute une couche sur le côté "totalitaire" de l'administration Bush, mais c'est quand même d'une autre nature que ce dont j'ai parlé dans cet article, je trouve.
Pour en savoir plus :
1. Histoires de murs (Chez Luc - 4 janvier 2006)
Bon, vous me laissez encore le rôle ingrat de porter la contradiction. Alors allons-y :
Habeas Corpus ? Droits de l'homme ? Convention de Genève ? Ces concepts ne sont-ils pas quelque peu enfoncés par la réalité des choses ? Par exemple, la convention de Genève (qui remonte à 1949), porte essentiellement sur le traitement de soldats d'une nation avec qui on est en guerre déclarée, et qu'on maintient prisonniers. Rien à voir avec les conditions de la guerre que portent des groupes apatrides qui eux-mêmes n'obéissent à aucune loi humaine (seulement celle de leur Dieu)...
Les lois de nos pays "civilisés" sont complètement enfoncées par la réalité nouvelle du terrorisme idéologique et religieux. Jamais nos lois n'ont pris en compte le cas de terroristes qui sacrifient délibérément leur propre vie pour tuer aveuglément des populations civiles.
D'où les démarches des gouvernants qui apparaissent malhabiles, comme celle du président Bush, pour tenter de contrer ladite menace malgré l’inadéquation des lois.
Il faudra sans doute réviser nos lois pour les adapter à la réalité d'aujourd'hui. Pas simple, mais sans doute nécessaire, car le phénomène ne me semble pas voué à l'extinction spontanée, bien au contraire...
On peut remarquer au passage que la récente remarque de notre Ministre de l'Intérieur au sujet du laxisme du tribunal de Bobigny est aussi un peu la remise en cause de l'habeas corpus, car, d'une certaine manière, notre Ministre prétend mettre des djeun's en prison contre l'avis des juges...
Un détail intéressant : le texte qui légalise la torture, intitulé HR 6166, the "Military Commissions Act of 2006" définit, tenez-vous bien, la non-allégiance à Bush comme un acte de terrorisme !!!
C'est pas beau, ça ? "Tous ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi, et, je dirais même plus, ce sont des terroristes !"
Non, mais on est où, là ?
Pour en savoir plus :
1. Torture bill: Non-allegiance to president = terrorism (BoingBoing)
@Luc : pourquoi un mur çà n’a rien à voir avec la liberté peut-être, c’est bien de privation de liberté dont tu parles.
« Tous ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi » Le fascisme disais-je !
@Patrick :
J’écoutais l’argumentation des avocats des prisonniers français de retour de Guantanamo spéculant sur la validité des PV d’interrogatoires.
Ces considérations me semblaient vraiment décalées par rapport aux manières habituelles des services secrets, qui savent employer les mêmes méthodes que ceux qu’ils ont à combattre : des méthodes très expéditives et dépourvues de PV...
Pour te rejoindre: tu as raison de rappeler que nous mesurons la politiques de Bush avec les valeurs d’une autre époque, mais si Bush a raison de s’attaquer à toutes ces libertés alors les terroristes ont gagné, et a peu de frais !
« À manger avec le diable, la fourchette n'est jamais trop longue. »
Je cite un commentaire lié à cet article :
I know it’s not authoritative, but in an episode of “Commander in Chief,” President Mackenzie was asked to permit the torture of a captured terrorist. Her response was something along the lines of “It doesn’t matter who the terrorist is, it matters who we are.” Her apparent belief was that torture somehow diminished America, regardless of the outcome of the torture.
Très pertinent, je trouve ...
Les gesticulations du Président Bush me rappellent celles de notre propre Président Chirac, qui a récemment menacé d'utiliser notre arsenal nucléaire contre le terrorisme !
Tout ça me semble démontrer le désarroi de nos civilisations en regard d'une menace qui ne suit aucun schéma "traditionnel"...
Chirac gesticule, Bush change la loi.
Chirac laissera Sarko s'occuper de changer les lois...
A propos de gesticulation.
Les tergiversations autour de la production d'uranium enrichis en Iran montrent à quel point Chirac impressionne !
Si Bush ne cafouillait pas lamentablement en Irak, je parie qu’il aurait gardé intacte son pouvoir de dissuasion.
Avec son armée d’occupation sur la défensive en Irak, il a bonne mine.
Comment sortir de ce merdier ? En faisant encore monter les enchères ?
Jack, tu évoques Bush en Irak, et ça me fait penser que Saddam n'est toujours pas jugé... Et je pose la question : pourquoi ? En 1945, le procès de Nuremberg a été mené en 10 mois (et il y avait 24 accusés). Le procès de Saddam a été ouvert en juillet 2004. Ca fait donc 50 mois... Les crimes de Saddam sont-ils 5 fois pires que ceux des nazis pour que ça prenne tant de temps ? Ou bien a-t-on peur de délivrer la sentence ? Garde-t-on Saddam en réserve pour le remettre en selle au cas où les choses tourneraient au pire ? En attendant, les avocats, juges et proches tombent comme des mouches autour de lui...
@ Jack , sur ton premier commentaire
Il se trouve que je suis allé la semaine dernière passeer quelques jours aux Etats Unis et passer beaucoup de temps avec pas mal d'américains toute la journée. on est très loin de l'histoire que tu racontes ici.
Je crois que nous ne dirons jamais assez qu'il y a une différence fondamentale entre
-Bush, les institutionw ashingtonniennes, notamment celles qui s'occupent de poltique internationale aux USA
- le peuple américain, qui est avant tout centré sur son Amérique profonde
et qui ne comprend pas pourquoi en quelques minutes deux avions ont fait s'écrouler deux tours etc...et qui à ce titre a été manipulable/manipulé, notamment sur l'Irak.
Dieu sait que j'ai parfois exhorté Luc à plus de modération dans ses commentaires sur Bush ( justement parce que l'excès rend l'argumentation inaudible) mais force est de constater qu'il l'a toujours fait la séparation entre les deux: l'Amérique et Bush
Tu verras qu'un jour Bush sera jugé par son peuple qui commence à comprendre qu'il a été trompé.
Les manoeuvres législatives de dernière minute qu'il fait pour l'instant pour mieux se défendre plus tard n'y changeront que peu de choses. La fissure est dans le barrage.
Aujourd'hui, les citoyens sont déboussolés. Ce n'est pas le moment de les assommer de nos propres certitudes et jugements qui ne feront que les lancer dans une logique culpabilisée, dont nous n'avons pas besoin ou alors, avant cela passons un peu de temps à revisiter notre histoire...
@Philippe : Je ne crois pas faire d’amalgame, mais je ne crois pas que Bush puisse être le seul accusé des errements de la politique américaine au proche orient. Je sais qu’aucun homme ne peut mener seul une politique et qu’il ne fait aucun doute qu’une faction d’extrême droite soit influente dans ce pays et sans doute pas seulement chez les Républicains.
Pour résumer, Bush n’est pas l’Amérique, mais Bush est le Président, il n’est pas tombé de la planète Mars, et il ne gouverne pas seul.
Ceci ne me fait pas oublier que nous sommes peut-être encore moins qu’eux à l’abri d’un retour de l’extrême droite, si tu relis mon commentaire jusqu’au bout tu comprendras que je sens cette odeur nauséabonde à nos portes.
Beaucoup pensent que la démocratie est indéboulonnable, il suffit de jeter un œil sur l’histoire pour se persuader que ce n’est pas le cas, rien n’est acquis pour toujours.
Je ne doute pas qu’une très grande partie des américains soient tout à fait fréquentables et que tu as la chance d’en fréquenter.
Quelques soient l’issue des prochaines élections aux States, il faudra tout de même assumer l’héritage. Et ils faudra que les succésseurs soient des bons!
ta dernière phrase est pour moi LE SUJET. le futur président devra avoir et donner le moral.
On dit souvent que le cycle de reconstruction psychologique, c'est négation, colère, déprime reconstruction.
Dans le cas présent, les citoyens américaines sortent de la phase négation ( au suejt du comportemnt de leurs dirigeants)et ils attaquent le cote colère. Ils ont intérêt à etre sacrément bons car viendra ensuite la deprime et ca va etre douloureux
sachant que les USA sont pour l'instant les seuls à avoir une influence régulatrice globale, il n'est dans l'intéret de personne que le peuple américian ne s'enfonce dans une déprime culpabilisée. Le boulot du nouveauprésident est donc de leur donner un projet mobilisateur et fédérateur, peu fragile aux aléas extérieurs et moins dépendants des autres
qui sait si on n'est pas partie pour une vague "New frontiers". Ca serait probablement plus porteur qu'une vague Post Vietnam flottante.
Le risque de ce scenario est le cote ourvert ou fermé de ce scénario nouvelles frontières: repli sur soi pur et dur ou une avancée entrainant les autres...
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