Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

dimanche 11 janvier 2009

A propos de la grande tempête solaire de 1859



En 1859 a eu lieu la plus forte tempête solaire de l'histoire.

Le 28 août 1859, une éruption solaire gigantesque est apparue. Elle porte le nom de Stewart Super Flare. Quelques heures plus tard, elle a généré des anomalies incroyables dans les lignes télégraphiques, comme le rapporte l'édition du 30 août 1859 du New York Times. Les lignes marchaient toutes seules sans avoir besoin de batteries, et, à certains endroit, les lignes ont même brûlées à cause de court-circuits. Des aurores boréales sont apparues à des latitudes quasi tropicales : au dessus des Bahamas, et même visibles depuis Cuba.

Le 1er septembre 1859, une deuxième éruption solaire est apparue. Elle est connue sous le nom de Carrington Super Flare, parce qu'elle a été observée en direct par Richard Carrington, un astronome amateur anglais, qui en a fait le dessin ci-dessus. Cette deuxième éruption va encore provoquer des aurores boréales très visible à des latitudes anormalement basses, et des pertubations importantes dans les lignes télégraphiques aux Etats-Unis et en Europe.

Ces phénomènes extraordinaires se sont passés à une époque où les seules lignes électriques visibles dans le paysage étaient les lignes télégraphiques.



Les éruptions solaires arrivent à un point culminant tous les onze ans. Le prochain est pour 2012.

Que va-t-il se passer si une série d'éruptions solaires de la magnitude de 1859 se reproduit en 2012 ?

Eh bien imaginez ceci : plus de GPS, plus de téléphone portable, plus de liaison informatiques, plus d'internet, et vous commencerez à avoir une idée de ce qui nous attend ...

Pour en savoir plus :
1. Stewart Super Flare (Wikipedia)
2. Richard Christopher Carrington (Wikipedia)
3. The Aurora Borealis (The New York Times - 30 août 1859)
4. Elias Loomis (Wikipedia)
5. Carrington Super Flare (NASA)
6. The Great Storm: Solar Tempest of 1859 Revealed (Space.com)
7. The Solar Super-Storm of 1859 (Odd Culture)
8. Is a 'Katrina-Like' Space Storm Brewing? (ABC news)

Crédit images : Richard Carrington et NGDC

13 Comments:

Blogger Bruno du grand sud est said...

l'électronique omniprésente dans notre société va bien morfler.j'espère que les matériels sensibles militaires,santé, aviation par ex ont bien pris en compte cet effet EMP .
le jour où ce phénomène se produira, ma vieille 309 D sera alors comme une reine sur les routes désertes.

dimanche, 11 janvier, 2009  
Blogger Gisela Lacerda said...

Oi, Luc, j´ai parlé du link dans l´autre post et j´ai fini par oublier completement de te demander d´enlever le link de mon ancien blog, "Atemporal". C´est fini il ya longtemps! ;-)

dimanche, 11 janvier, 2009  
Blogger Jack said...

Et bien, nous voici "riches" d'une nouvelle peur.

lundi, 12 janvier, 2009  
Blogger Padraig said...

Ce qui est remarquable pour cette aurore boréale de 1859, c'est qu'elle est descendue très bas en latitude (Québec est à 46°, Boston à 42°), bien en dessous du cercle polaire arctique qui est à 66°. Mais elle n'a pas été de nature très différente des aurores qui illuminent presque tous les ans les régions circumpolaires, et qui n'induisent guère de perturbations catastrophiques (par exemple en Finlande)... Preuve en est que les commandes au Père Noël, aujourd'hui largement informatisées, ne subissent guère de retards dûs auxdites aurores boréales.

Le phénomène de perturbation des télégraphes au Canada en 1859 me semble dû au fait qu'à cette époque, les lignes télégraphiques étaient toutes aériennes et cheminaient sur de très grande distances. Elles agissaient donc comme d'immenses antennes, et les signaux télégraphiques de faible intensité pouvaient bien s'en trouver perturbés.

Lorsque ça se reproduira, les dégâts pourraient se limiter à quelques grésillements dans les téléphones filaires, à mon avis... J'imagine aussi que les signaux dit "de service" portés sur les longues lignes à haute tension (technique des courants porteurs) pourraient s'en trouver perturbés (effet d'antenne)... En tous cas, rien de pire à ce qui se passe annuellement au nord de la Finlande ou de la Norvège... Mais j'ai peine à croire que mon PC chez moi serait endommagé...

Non, pour la prochaine "grande peur", il faudrait trouver autre chose ;-)

lundi, 12 janvier, 2009  
Blogger Jack said...

Ah bien merci Patrick, on va pouvoir envisager 2012 avec sérénité. (Si on est pas mort avant...)
:-)

lundi, 12 janvier, 2009  
Blogger Jack said...

Ou bien passé dans le trou noir créé par la mise en route du grand LHC, enfin s'il démarre d'ici 2012.

lundi, 12 janvier, 2009  
Blogger Jack said...

Mais au fait, j'ai toujours eu envie d'aller voir une aurore boréale, après la ruine de la monnaie islandaise le prix des séjours est sans doute devenu très avantageux.
La bonne saison c'est quand au juste, l'été ou l'hiver ?

lundi, 12 janvier, 2009  
Blogger Jack said...

C’est l’automne comme tu nous l’a montré dans ton post du 26 septembre 2007, Luc.

lundi, 12 janvier, 2009  
Blogger Padraig said...

J'ai lu qu'en 1989, une partie de la région de Québec a été privée d'électricité pendant plusieurs heures à cause d'une telle tempête solaire. Je présume que ce sont des perturbations des signaux de service et de télécommande portés par les lignes à haute tension qui ont déclenchés une mise en sécurité générale du réseau... Donc, il peut quand même y avoir indirectement des effets de grande ampleur malgré la faible intensité des perturbations électromagnétiques...

Par exemple, si la Bretagne était atteinte, les signaux de service portés par les deux lignes à haute tension qui desservent la région pourraient bien être perturbés et déclencher un black-out en Bretagne... Je vais quand même acheter quelques bougies, on ne sait jamais...

mardi, 13 janvier, 2009  
Blogger Luc said...

@ Patrick : Effectivement, on peut voir ici les dommages causés au Canada par la tempête solaire du 13 mars 1989.

Et puis, les aurores boréales ne sont qu'un des effets des tempêtes solaires. La vraie cause, ce sont les éruptions solaires. Celle du 1er septembre 1859 a rendu le Soleil deux fois plus brillant dans la zone de l'éruption, pendant une bonne minute. Et puis cette tempête solaire a frappé la Terre 17 heures et 40 minutes plus tard. D'habitude, une tempête solaire met 3 à 4 jours avant d'atteindre la Terre ...

C'est dire la violence de l'éruption de 1859.

Si le même type de phénomène se reproduit en 2012, les effets ne devrait malheureusement pas se limiter "à quelques grésillements dans les téléphones filaires" ...

jeudi, 15 janvier, 2009  
Blogger Padraig said...

Jack a parlé de nouvelle « grande peur ». De mon point de vue, un bon candidat à la prochaine « grande peur » globale doit répondre à cinq critères :

• Avoir des conséquences vraiment catastrophiques (fin du monde, pandémie ravageuse, déclenchement de guerres dévastatrices, …) de façon à satisfaire le besoin un peu masochiste d’angoisse individuelle,
• Ne pas être trop rapidement démontable par les sceptiques (les éléments factuels doivent être rares),
• Favoriser une corporation qui en deviendra le soutien le plus actif (genre « les climatologues »),
• Le sujet doit générer une possibilité de profit économique afin qu’un financement soit assuré par les industries bénéficiaires (genre Dupont, fabriquant des gaz de substitution aux CFC),
• Culpabiliser l’humanité toute entière – et notamment le monde occidental (genre « c’est la faute aux CFC que nous produisons nous-mêmes »).

Ce dernier point me semble essentiel pour alimenter l’angoisse individuelle. Par exemple, la menace (réelle) d’une collision avec une grosse météorite répond aux quatre premiers critères (conséquences catastrophiques, peu de données factuelles, mise en valeur des astronomes, intérêt de l’industrie spatiale pour vendre des contre-mesures), mais ne culpabilise pas le citoyen. Ce sujet est donc un mauvais candidat. L’histoire des éruptions solaires n’est pas bonne non plus, car ce n’est vraiment pas de notre faute. Le réchauffement, en revanche, c’était bien trouvé.

Pour la prochaine grande peur, faisons preuve d’imagination. Je propose la menace de l’embrasement de l’atmosphère en raison de l’augmentation de la concentration de méthane dans l’atmosphère, due en grande partie à nos propres pets et à ceux de notre bétail. Les cinq critères sont remplis : 1/ Il s’agirait là de la fin du monde. 2/ L’augmentation régulière de la concentration de méthane dans l’atmosphère est un fait avéré. 3/ Encore une fois, les climatologues seraient à l’honneur. 4/ Les producteurs de médicaments anti-flatulence soutiendraient vivement cette idée et financeraient les climatologues. 5/Nous sommes tous directement coupables.

Bon, c’est un peu tiré par les cheveux, je vous l’accorde. Mais avec un peu de battage médiatique, ça pourrait sans doute passer...

Avez-vous d’autres idées ?

vendredi, 16 janvier, 2009  
Blogger Jack said...

En voici une fort à propos

mardi, 20 janvier, 2009  
Blogger Luc said...

@ Jack : Très drôle !

mercredi, 21 janvier, 2009  

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