Le Monde et Libération appellent à ne pas voter Bayrou
Et Laurent Joffrin, patron du journal Libération, écrit dans son éditorial de ce matin : "Si l'on vote Bayrou, c'est qu'on décide, vraiment, de faire disparaître la gauche dès le premier tour pour la deuxième fois de suite, autrement dit de la rayer de la carte."
L'un et l'autre sentent qu'il est tout à fait vraisemblable que Ségolène Royal ne soit pas au deuxième tour. Donc, dans un effort désespéré de dernière minute ils appellent à ne pas voter Bayrou, mais de voter Royal à la place.
Déjà, on peut s'étonner que, Duhamel ayant été réduit au silence journalistique parce qu'il avait confessé dans une réunion privée qu'il avait l'intention de voter Bayrou, deux grands éditorialistes du Monde et de Libération (excusez du peu) puissent ainsi prendre fait et cause pour un candidat et contre un autre, à 48 heures du scrutin, et ce en toute impunité. Vraiment si étonnant ? Pas tant que ça. Si Duhamel avait confessé qu'il pensait voter Royal au lieu de Bayrou, vous pouvez en être sûr, il serait toujours à son poste de commentateur à l'heure où j'écris ces lignes.
Bon. On va voir si cet appel va donner le coup de pouce nécessaire à Royal pour passer devant Bayrou au premier tour.
Si c'est le cas, Nicolas Sarkozy pourra dire un grand merci à ces deux éditorialistes d'avoir contribué à éliminer François Bayrou au premier tour, le seul "candidat Condorcet" réellement capable de le battre au deuxième tour !
Pour en savoir plus :
1. Impératif démocratique, par Jean-Marie Colombani (Le Monde du 19 avril)
2. Voter = décider, par Laurent Joffrin (Libération du 20 avril)
Libellés : élections présidentielles 2007
2 Comments:
Alors, voyons voir.
Le principal actionnaire de "Libération" est depuis janvier 2007 M. Edouard de Rothschild avec 38,7 % des actions. Pas précisément un homme de gauche, ce me semble... CQFD.
Pour "Le Monde", les choses sont moins nettes, puisque Lagardère n'en contrôle que 17%... Apparemment, ça suffit quand même pour souffler un édito à Jean-Marie Colombani...
Si je comprends bien, "y'a le feu au lac", mais pas le même qu'avant...
C'est compliqué, la politique !
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