Le gène de la curiosité !
Je suis tombé sur cet article du Figaro : il y aurait donc un gène de la curiosité, découvert chez la mésange charbonnière.
Déjà que je trouve désagréable de m’entendre dire que je suis gouverné par mes hormones. Imaginer que je ne serais curieux que parce qu’un de mes géniteurs m’a transmis un gène : je trouve ça un peu désagréable.
Tout çà ampute ce que je croyais être mon libre arbitre.
Les petits hommes sont tous curieux de nature, qu’ils passent leur temps à explorer autour d’eux, mais je crois aussi que les parents cultivent plus ou moins la curiosité. A la question « dit papa pourquoi on ne peut pas voler ? », il y a plusieurs genres de réponses :
« kesseke Jean s’est moi !»
« Tu m’emmerdes avec tes questions à la con ! »
Ou bien des réponses qui amènerons d’autres questions : mais là, il faut du temps...expliquer qu’on a pas d’ailes...et que même avec des ailes il y a des oiseaux qui ne volent pas... mais que, comme on est des malins on a inventé tout plein de machines pour voler quand même...etc...etc.
Bref, l’homme a la curiosité chevillée au corps (enfin normalement), il doit y avoir là aussi un peu d’inné et un peu d’acquis.
Mais la curiosité, est-elle favorable ou défavorable à la survie de l’espèce ?
Cette question reste posée, mais avec le gène de la conscience du danger, le gène de la curiosité devrait être très favorable.
Le rouge-gorge aussi doit avoir le gène de la curiosité, mais son gène de la conscience du danger semble un peu défaillant, parfois.
Crédit Photo : AP Meyer
Le Figaro.fr
10 Comments:
Ce qui est génétique, c'est l'expérience acquise au sein d'une espèce, et qui est devenue tellement "câblée" au plus intime de l'individu, qu'à force ça arrive à se transmettre à la génération suivante sans qu'aucun apprentissage soit nécessaire.
Par exemple, quand on assiste à la naissance d'une girafe, et que le bébé girafe se met à gambader à peine sorti du ventre de sa mère, pour nous c'est un spectacle étonnant.
Notre refus viscéral à accepter que beaucoup de choses sont "innées" (et donc génétiques) vient une fois de plus de notre vision totalement antropomorphique de notre environnement.
Vu que le bébé humain est à la naissance totalement incapable de faire quoi que ce soit par lui-même et qu'il lui faudra de longues semaines, de longs mois et même de longues années pour arriver à vivre de façon autonome (et encore ...), on considère que tout ce qui concerne l'humain provient de l'éducation qu'il reçoit et de son environnement. On notera au passage que cette vue des choses est la justification pour soutenir que les délinquants sont irresponsable de leurs actes.
Et comme, de fait, l'être humain nécessite un apprentissage lourd, on oublie totalement le rôle de l'inné, et donc du génétique.
D'où notre étonnement quand on découvre que la curiosité est un trait de caractère commun à toutes les pies et aux mésanges charbonnières. Et que, vu que c'est pas la maman pie qui apprend à sa fille à être curieuse, c'est donc ... génétique !
Ouh ! Le vilain mot que voilà .. ;-)
@Luc: ton explication justifie donc le gene de la pedophilie, mais j'ai toujours du mal a comprendre d'ou vient le gene du suicide...
Un Sarkoziste pourrait-il nous donner plus d'infos?
@ Greg : Il faut d'abord accepter de comprendre que notre code génétique a le pouvoir d'engendrer des comportements "normaux", issus de milliers d'années d'évolution et de survie dans un environnement hostile.
Une fois qu'on a compris ça et accepté ça, on peut alors comprendre qu'il puisse y avoir des "maladies" génétiques qui provienne d'erreurs de codes génétiques ou de "mutations".
Sur ce sujet, on est seulement en train de soulever le coin du voile. Par exemple, j'ai parlé récemment des chimères et mosaïques, personnes à code ADN multiples, et dont on ignorait encore l'existence il y a juste 5 ans.
Donc, si l'on intègre que :
(1) Notre code génétique induit des comportements.
(2) Le code en question peut avoir des problèmes pour des raisons X, Y ou Z.
Alors, on peut émettre l'hypothèse que tel ou tel comportement anormal est d'origine génétique. Encore faut-il le prouver.
Le gène de la pédophilie existe-t-il ? Pas à ma connaissance. Et tant qu'une hypothèse n'a pas été prouvée scientifiquement, pour moi, c'est nul et non avenu.
Maintenant, tu poses la question du gène du suicide. Là, par contre, des chercheurs Canadiens ont peut-être trouvé quelque chose. Ils mettraient en cause une mutation du gène qui sert à fabriquer un récepteur pour la sérotonine, une substance produite par le cerveau, et connue pour affecter les humeurs.
Pour en savoir plus :
1. Suicide linked to serotonin gene (Canadian Medical Association Journal)
2. Suicide Gene: Researchers Say Mutation May Be to Blame (Suicide Reference Library)
Luc, je suis (une fois n'est pas coutume) en désaccord avec toi.
Qu'un défaut de gêne puisse être identifié comme étant un facteur d'une maladie est un fait bien établi. Par exemple le mongolisme, appelé fort à propos trisomie 21, est un terrible maladie due à une anomalie génique (chromosome 21 supplémentaire).
Le risque de naissance d'un bébé trisomique est pour l'essentiel corrélé à l'âge de la mère. Il est vrai qu'une mère trisomique a 50 % de "chances" d'avoir un bébé trisomique. En revanche, les mâles trisomiques sont stériles. Même s'il est transmissible, ce défaut génique est extrêmement récessif.
Tout ça pour dire que "caractère expliqué par un défaut de gêne" ne veut pas toujours dire "caractère hérité de ses parents". Les parents d'un trisomique 21 ne présentent généralement aucun antécédent de cette maladie dans leurs familles.
Donc, de dire qu'un "défaut" de gêne est corrélé à une propension au suicide est tout à fait plausible, surtout si le gêne en question est lié à un régulateur de l'humeur (la sérotonine). En revanche, d'en déduire que le suicide est un caractère "génétique", ce qui laisse supposer qu'il y a des familles à suicide, n'est pas du tout la même chose. Les articles que tu as mis en lien ne pointent pas du tout en direction d'un caractère transmis, mais juste vers un défaut génique.
Il y a donc confusion sur le mot "génétique". Génétique ne veut pas toujours dire "transmis par les parents". On peut dire que "génétique" est équivalent à "inné", mais là encore ça prête à confusion...
Le caractère curieux de la mésange est sans doute génétique, inné et transmissible. Ce qui n'est pas le cas de tous les caractères génétiques.
@ Patrick : Je suis d'accord avec tout ce que tu viens d'écrire.
Et, si tu regardes bien, tu verras que ce tu viens d'écrire ne contredit en rien que j'ai moi-même écrit un peu plus haut.
C'est vrai, Luc, tu n'as pas écrit le contraire.
Mais c'est dans le language courant qu'on fait la confusion entre "héréditaire" et "génétique", qui sont deux choses qui ne sont pas forcément liées. Je préfère moi-même parler de maladie "génique", ce qui est un terme moins "chargé" que "génétique"...
Je pense par exemple que quand Nicolas a dit que, dans son esprit, tel trait de caractère est "génétique", la plupart des gens ont compris "héréditaire". Ce qu'il n'a pas dit (il l'a peut-être pensé, mais ne l'a pas dit).
La question du libre arbitre implique la notion de responsabilité, notion qui elle-même induit le bien fondé du code pénal, rien moins !
Si notre comportement est totalement stéréotypé ou prédéterminé par nos gènes (qu’ils soient ou non transmis par nos parents), il faut s’interroger sur l’efficacité du code pénal.
En faisant l’hypothèse qu’un jour nous soyons capables de prédire le comportement des individus en fonction de leur analyse génique, nous pourrions prédire toutes les déviances.
Ne croyez vous pas que pousser la recherche dans cette direction pourrait provoquer le retour à l’eugénisme ou à la tentation de l’eugénisme, pour se protéger des « déviants ».
L’autre question que soulève la maitrise de ces mécanismes (comportements liés à nos gènes) et le droit d’en jouer et d’agir ainsi sur notre propre nature formerait une boucle autoréférentielle, par essence absurde.
En effet, par quelle magie des êtres « naturels », donc imparfaits, seraient-ils capables de se modifier pour s’améliorer ?
Avec l'aide de Dieu peut-être et encore?
@ Jack : Euh ... je pense qu'il ne faut pas tomber d'un extrême à l'autre, non plus.
Que nos gènes nous amène à des comportements instinctifs ou pulsionnels, c'est une chose. Mais l'acquis existe quand même.
On ne naît pas avec le gène de la bicyclette, par exemple. Donc, tous les enfants doivent apprendre la bicyclette. Tu me diras, la bicyclette, ça ne s'oublie pas. C'est vrai que, une fois qu'on a appris, on sait en faire pour la vie. Mais, en attendant, on doit tous apprendre ...
Jack pose une question intéressante : "La curiosité, est-elle favorable ou défavorable à la survie de l’espèce ?".
Une constatation est que l'un des embranchements animaux les plus anciens, qui ont survécu à tous les bouleversements géologiques, climatiques, etc. sont les arthropodes (insectes, crabes, araignées, limules, etc.). On les retouve dès l'ère Cambrienne, il y a 600 millions d'années. Or, ils ne me semblent pas briller par leur curiosité...
La Terre appartient surtout aux arthropodes, qui survivront vraisemblablement aux humains...
De là à penser que la curiosité est néfaste... Les anglais ont un proverbe "curiosity killed the cat", qui veut dire quelque chose comme "à trop être inquisiteur, on finit par faire du tord"
Vous avez ouvert un café philo ?
;-)
acquis ou inné ?.. hum mélange très intime !!..
La curiosité me semble à l'origine du développement de l'espèce humaine. Pourquoi ? instinct ? nécessité vital pour survivre ? donc sélection naturelle (les plus curieux s'adaptant mieux). Vaste sujet..
Chez nous on a coutume de dire, quand quelqu'un à fait une bétise sans avoir réfléchit :" Et oui il y a ceux qui ont inventé le feu et puis les autres !..." :D
@ Jack : comme réponse à la question "papa pourquoi on ne vole pas"
il y aussi : je ne sais pas... c'est vrai ça pourquoi ? t'es sûr qu'on ne vole pas ? t'en pense quoi toi ? et ça serait comment si on volait ?...
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