Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

samedi 24 mai 2008

Gregory Crewdson, photographe



Je suis tombé par hasard sur les œuvres de Gregory Crewdson , un photographe que je qualifierai volontiers d’exceptionnel. Je n’ai jamais vu de photographies aussi composées, léchées, et exécutées avec autant de soin. Et aussi expressives. Crewdson travaille à la chambre photographique avec des grandes plaques photos de format 20cm x 25cm – évidemment, ça vous donne un autre « piqué » que du 24mm x 36mm ou que tout système numérique. J’ai calculé qu’il y a environ l’équivalent d’un milliard de pixels sur ces plaques. Et sur les photos de Crewdson, chaque pixel est exploité ! Il faut explorer longuement ses photos pour en constater l’incroyable quantité de détails. Cliquez ici pour voir la photo dans toute sa splendeur – attention, elle est très, très grande. Un autre exemple ici.

Un amateur d’art éclairé nous dit : « Crewdson est un photographe étrange et inquiétant. Il nous montre des vues de la banale banlieue américaine habitée par des classes moyennes sans histoire, mais les scènes qu’il nous présente, les mises en scène qu’il réalise plutôt, ont toutes un petit quelque chose de dérangeant, voire plus : un couple silencieux, où on ressent aussitôt le non-dit, l’incompréhension, les secrets sexuels ou amoureux, la distance entre les êtres; des femmes seules, pensives, dont le compagnon n’est plus qu’une silhouette rejetée à l’arrière-plan.

Mais c’est par la lumière qu’il bâtit le mieux cette étrangeté, cette atmosphère lourde, menaçante, qu’il s’agisse d’un faisceau venu d’un projecteur invisible, d’un bus éclairé a giorno de manière irréelle, ou des flammes jaillissant d’une bouche d’égout. C’est cette lumière incompréhensible, inexplicable, qui introduit dans la photo cet irréel, ce mystère.

Crewdson est un metteur en scène, composant soigneusement ses photos, employant plus de 100 personnes sur le “tournage”, et retravaillant ses photos numériquement avec perfectionnisme ».

J’avoue que j’ai maintenant un regard différent sur mon appareil Sony à 10 millions de pixels, dont j’étais plutôt content avant de voir les photos de Crewdson… Quand à mes sujets, ils me semblent un peu fades…

3 Comments:

Blogger Luc said...

@ Patrick : Merci de nous avoir fait découvrir ce photographe hors-normes.

Ce qui fait qu'on "tombe dedans", c'est que ses photos racontent une histoire non-dite. C'est un "instantané" au sens où il s'agit à chaque fois d'un moment capturé au milieu d'une histoire forte, la plupart du temps un peu dramatique, mais dont on ne nous raconte ni le début ni la fin. C'est à nous à compléter l'histoire.

Toutes ces histoires se passent dans une amérique anonyme et quotidienne, très loin du rêve américain.

Ces images me font penser irrésistiblement à Edward Hopper et à son oeuvre la plus célèbre : " Nighthawks".

Dans les deux cas, on retrouve la même qualité de mise en scène, quasi cinématographique, la même sensation de solitude, la même ambiance d'amérique désabusée, et la même qualité de lumière.

Encore merci : c'est superbe. Et, effectivement, ça rend modeste ...

Pour en savoir plus :
1. Gregory Crewdson (Victoria & Albert Museum)
2. Gregory Crewdson (galerie-photo)
3. Gregory Crewdson (Wikipedia)
4. Gregory Crewdson (site officiel)

dimanche, 25 mai, 2008  
Blogger souvenirs pour demain said...

Merci Patrick pour ces photos d'une beauté à couper le souffle.

lundi, 26 mai, 2008  
Blogger Padraig said...

Luc a dit "Ce qui fait qu'on "tombe dedans", c'est que ses photos racontent une histoire non-dite. C'est un "instantané" au sens où il s'agit à chaque fois d'un moment capturé au milieu d'une histoire forte, la plupart du temps un peu dramatique, mais dont on ne nous raconte ni le début ni la fin. C'est à nous à compléter l'histoire."

Alors, voilà. J'ai écrit l'histoire (enfin, une histoire). Je l'ai intitulée "A hard day for Clark Kent". Cliquez pour la lire.

Qui d'autre s'y colle ?

mardi, 27 mai, 2008  

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