Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

mercredi 14 mai 2008

Nathalie Kosciusko-Morizet avait raison !

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Il y a un mois, presque jour pour jour, Nathalie Kosciusko-Morizet avait dû se battre toute seule à l'Assemblée Nationale pour défendre le projet de loi sur les OGM. Jean-Louis Borloo, son ministre de tutelle, avait préféré aller se planquer très courageusement à la buvette de l'Assemblée Nationale.

Elle avait alors déclaré au journal Le Monde : "J'en ai marre d'être confrontée à une armée de lâches." Suite à cette déclaration, elle avait été contrainte de s'humilier en présentant des excuses publiques.

Et pourtant ...

Hier en fin d'après-midi, le projet de loi sur les OGM a été rejeté à la suite de l'adoption d'une motion de procédure proposée par le député communiste André Chassaigne, avec 136 voix pour et 135 voix contre, interrompant de fait l’examen du projet de loi.

Les parlementaires UMP, qui ont la majorité absolue au parlement, s'étaient défilés. Qui dans une commission, qui dans une réunion, qui à la buvette. Ils ont voté "avec leurs pieds", en étant absents de l'hémicycle. Ce qui a permis à Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale de déclarer, sans rire, "qu'aucun député UMP n'avait voté contre."

Tu parles, Charles !

Quand Nathalie avait déclaré que c'était tous des lâches, elle n'était apparemment pas si loin de la vérité. A commencer par Jean-Louis Borloo, Ministre de l'Ecologie et N°2 du gouvernement, dont le job devrait être de réaliser la "révolution écologique" promise par Nicolas Sarkozy. Et qui ferait bien de s'en occuper, au lieu de passer son temps à la buvette dans les moments difficiles, quand il faut un vrai courage politique !

Pour en savoir plus :
1. Nouveau gros couac dans la majorité sur les OGM, Copé en difficulté (AFP)
2. Le courage de Nathalie Kosciusko-Morizet (Chez Luc)

Crédit photo : AFP

6 Comments:

Blogger Jack said...

J’ai une autre explication, pour une fois je suis moins sévère que toi. Je pense que les députés se sentent très incompétents pour trancher sur ce sujet, leur absence ne traduit sans doute pas autre chose que leur embarras.
Il est vrai qu’ils sont confrontés à des pressions, très contradictoires.
Tout comme il est vrai que c’est un sujet extrêmement compliqué, qui dépasse de beaucoup l’entendement de nombre d’entre eux.
En même temps ce sujet déchaîne les passions, ce qui n’arrange pas la sérénité des débats.

Je suis choqué de savoir que le poisson vivant dans la plupart de nos fleuves n’est plus comestible, pour cause de pollution (aux PCB) qui remontent à quelques décennies et que nous n’avions absolument pas soupçonnées, et alors que personne ne sait prédire le retour à la normale.

Transformer des organismes vivant pour leur faire produire des médicaments ou des protéines naturelles que l’on ne saurait produire autrement : comment ne pas approuver.
Transformer des organismes vivants pour les rendre capables de générer des toxines tueuses de parasites ou de ravageurs, n’est probablement pas anodin, mais vise tout de même à réduire ou supprimer l’usage de molécules que nous savons dangereuses.
Transformer des plantes pour les rendre insensibles à des désherbants produits par une seule et unique firme ressemble fort à une tentative de prise de contrôle de l’agriculture mondiale.

Voici 3 aspects du problème, il y en a sans doute beaucoup d’autres.

Je crois que sur ce genre de sujet, nous touchons aux limites de ce qu’il est permis de demander à l’assemblée, qui en fin de compte doit s’en remettre aux experts, la loi y fait d’ailleurs abondamment recours, sans dire comment ils seront choisis.

Cette question m’amène à me demander quel organisme en France (ou en Europe) autorise la commercialisation des produits phytosanitaires employés massivement dans nos champs et jardins sans contrôle des dosages. (Ou si peu).
Quelles sont les mesures garantissant l’indépendance de ses décisions d’accréditation : tout cela me semble assez opaque.

mercredi, 14 mai, 2008  
Blogger Jack said...

Après moult recherches, j’ai enfin trouvé quelques éléments, que je vous livre ici
1- un article sur les produits phytosanitaires. sur wikipedia.
2- Avec un lien sur un compte-rendu de séance du Comité d'homologation des produits antiparasitaires dont la lecture est un vrai délice avec force sigles, pur produit de notre administration.
3- Enfin l’arrêté du 28 janvier 2002 fixant la composition du comité d'homologation des produits antiparasitaires à usage agricole et des produits assimilés.
Je ne suis guère plus rassuré!

jeudi, 15 mai, 2008  
Blogger Padraig said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

jeudi, 15 mai, 2008  
Blogger Paul said...

Jack a écrit :
"Je crois que sur ce genre de sujet, nous touchons aux limites de ce qu’il est permis de demander à l’assemblée, qui en fin de compte doit s’en remettre aux experts"

Pas du tout, mais alors pas du tout d'accord.

L'assemblée nationale vote les lois. C'est bien d'une loi, claire et intellignente, dont nous avons besoin.
Aux députés de s'informer auprès d'experts, de creuser le sujet autant que nécessaire. Et à eux de prendre ensuite leurs responsabilités.

Les experts ne sont pas élus, et ils ne sont ni infaillibles ni libres de toute pression. S'en remettre à des "experts" sur des sujets d'intérêt général, c'est entrer dans un système technocratique très dangereux - on le subit depuis 40 ans avec le nucléaire.

vendredi, 16 mai, 2008  
Blogger Luc said...

@ Patrick : Tiens ? Tu as supprimé ton commentaire ?
Je le trouvais pourtant très bien, moi, ce commentaire !

samedi, 17 mai, 2008  
Blogger Jack said...

Oui Paul, c'est bien ce que je dis "prendre conseil au prés d'expert et se faire une opinion" et lorsque l'opinion des experts part dans tous les sens et que je n'ai pas de formation scientifique, moi pauvre couillon d'élu, je fais comment pour me forger une opinion raisonnable : je vote selon la consigne de mon camp?

lundi, 19 mai, 2008  

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