Le baril de pétrole dépasse 130 dollars
Le 6 mai, il y a tout juste trois semaines, je vous annonçais que le baril de pétrole avait dépassé les 120 dollars.
Eh bien, ça n'aura pas traîné ! Le baril de pétrole vient de dépasser pour la première fois 132 dollars à New York et 131 dollars à Londres.
Alors, tenez-vous bien ! La raison invoquée par l'AFP, c'est, je cite : "une chute imprévue des réserves pétrolières américaines." Alors que ça fait des années que j'explique que la production stagne à 84,60 millions de barils par jour, et que la demande grimpe à un rythme soutenu à cause de la croissance incontrôlée de la Chine et de l'Inde. Et que donc, fatalement, on a commencé à taper dans les stocks depuis 2006 !
Tu parles d'un scoop !
Notez que les américains souffrent plus que nous, vu qu'il payent le pétrole en dollars, et que le dollar s'écroule :
Nous, vu qu'on est en Euro, l'augmentation est certes douloureuse, mais dans de moindres proportions.
Donc, je résume :
- Le 3 janvier 2008 : 100 dollars le baril.
- Le 13 mars 2008 : 110 dollars le baril.
- Le 6 mai 2008 : 120 dollars le baril.
- Le 21 mai 2008 : 130 dollars le baril.
Je pense que les 150 dollars le baril, ce sera finalement bien avant Noël.
Si vous voulez vous payer de belles vacances lointaines, c'est le moment. Je pense que l'année prochaine ça ne va pas coûter le même prix ...
Pour en savoir plus :
1. Le pétrole dépasse 132 dollars à New York, 131 dollars à Londres (AFP)
2. Light Crude Oil (CL, NYMEX) (TFC Commodity Charts)
3. Le pic de production de pétrole mondial, c'est pour cette année (Gaïa - mai 2005)
4. Le baril de pétrole dépasse 100 dollars (Chez Luc - janvier 2008)
5. Le baril de pétrole dépasse 110 dollars (Chez Luc - mars 2008)
6. Le baril de pétrole dépasse 120 dollars (Chez Luc - 6 mai 2008)
Crédit graphique : TFC Commodity Charts
Crédit dessins : Jimmy Margulies et Stahler
24 Comments:
Cet après-midi début de panique dans les distributeurs de carburant de la région, moi bêtement je pensais justement à un mouvement d’anticipation des hausses : pas du tout ! Le port de Lavera, unique port pétrolier de la façade méditerranéenne est bloqué par les pécheurs et les gens craignent une rupture des livraisons aux stations.
Après avoir libéré l’accès au port, c’est la sortie des camions qui est bloquée.
Mais ce soir le gouvernement, en « complète rupture » avec les mauvaises habitudes qui ont fait la réputation « d’ingouvernabilité » de ce pays a largement ouvert les vannes des subventions...
Allez-y les gars, l’état va tout lâcher et qu’on se le dise, la bonde est ouverte.
C’est consternant : le pétrole n’augmente-t-il que pour les marins pêcheurs ?
S’il s’agissait de donner un coup de main à la reconversion des marins, à la reconversion dans un autre type de pêche (passage à la voile, arrêt du chalutage labourage qui nécessite d’énormes puissances et ruine le fond de l’océan), à l’organisation de la commercialisation du produit des pêches de manière à payer un prix équitable aux pêcheurs.
Mais non, pas un Euro pour régler durablement ce vrai problème humain, pas si imprévisible que cela. (Tout à fait prévisible en fait, comme tout ce qui dépend très étroitement du cout du pétrole !).
Sur ce coup là Sarko t’es aussi mauvais que tes prédécesseurs.
Mangez du poisson, il sera subventionné avec vos impôts...
Sarkozy a nationalisé la pêche : génial. (seulement les pertes )
Demain je monte à Nancy par la route, la SNCF est en grève, vous croyez que je peux demander une subvention?
Le prix du baril est donc en train de renouer avec ses niveaux des années 1980 à 1986 (en dollars constants). Donc, à priori, rien de dramatique... En 1987, le prix a chuté de façon spectaculaire (je me demandes bien pourquoi, d'ailleurs).
Quoi qu'il en soit, le prix à la pompe en europe n'a qu'un vague rapport avec le prix du baril, puisque 70% du prix payé à la pompe est constitué de diverses taxes.
En revanche, aux USA, l'impact est plus direct puisque les taxes ne sont que de 30%. Or on sait que le société américaine est extrèmement dépendante du pétrole (bien plus que nous en europe). Comment vont faire les USA pour se sortir de cette situation qui les étrangle ? Moi, si j'étais un dirigeant d'un pays du cartel de l’OPEP (Algérie, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Indonésie, Irak, Iran, Koweït, Libye, Nigeria, Qatar et Vénézuela), je me ferai beaucoup, beaucoup de souci... L'OPEP a peut être un peu trop joué avec ses quotas...
Quand à nos pêcheurs, c'est clair que la dépendance de leur activité au fioul est dramatique... Ressortir les voiles ? Ca aurait un certain charme ! Certes, leurs sorties seraient plus longues, mais s'ils gagnaient plus d'argent en économisant sur le fioul...
Je n'ai pas la solution, mais il va falloir inventer une autre méthode que la pêche au fioul comme elle est pratiquée aujourd'hui...
A peine j'écris cet article que, dès le lendemain, le baril dépasse 135 dollars !
Attachez vous ceintures, ça va secouer ...
(Source : Le pétrole dépasse pour la première fois les 135 dollars - AFP)
en tout cas c'est une bonne nouvelle tout ça.
La meilleure motivation pour développer les énergies alternatives c'est le prix du pétrole élevé. Donc toute une série de projets qui ne passaient pas avec le baril a $50 vont finalement être étudiés et certainement mis en place.
Donc plus vite ça monte, mieux c'est !!!
D'ailleurs , cette flambée avait été largement anticipée et très souvent les mêmes personnes annoncent un effondrement des cours dans 3-4 ans lorsque ces recherches commenceront à porter leurs fruits
Tout ça me semble être un hold-up mondial. Une bulle spéculative qui ne manquera pas d'exploser d'ici peu.
Le patron de Total vient de déclarer que le prix du pétrole ne baissera plus. Ben voyons. Messieurs les gogos, continuez d'en acheter par millions de barils (à crédit bien entendu), et demain, vous pourrez le revendre avec un joli petit profit !
A ce petit jeu là, on gagne à coup sûr, tout du moins jusqu'au moment où certains décident de ne plus jouer. Alors, on se retouve avec des millions de barils sur les bras qu'on a pas encore payé et qui ne trouvent plus preneur (en tous cas pas au prix où on les a payé). C'est l'explosion de la bulle, et on est ruiné.
Un baril à 200 dollars ? Peut-être. Mais un retour rapide à, disons, 70 dollars, peut-être même moins, dès que la bulle aura perçé, et pour un bon moment...
Ce n'est pas nouveau. Il y a eu la bulle Internet vers l'an 2000, la bulle du sucre en 1974, la bulle de l'argent-métal en 1980, et plus près de nous la bulle des subprimes en 2007...
Moi, je subodore l'explosion de la bulle pétrolière avant la fin de l'année... Déclenchée par exemple par la simple annonce que l'Arabie Saoudite va augmenter massivement sa production. Je n'achèterai donc pas en ce moment à crédit des millions de barils au prix actuel.
@ Patrick : Une "bulle" pétrolière ?
Hé hé hé ... Qui c'est qui t'as raconté ça ? Claude Allègre, sans doute ...
Non, mais c'est bien. Depuis trois ans j'explique que les ressources de la planète s'épuisent et que la demande augmente, et que donc, le prix ne peut que grimper. Tout ce qui est rare est cher. Tu es au courant ?
Et toi, tu nous compares ça benoîtement avec la "bulle internet".
Hé hé hé ...
J'ai toujours aimé ton humour glacé et sophistiqué ... :-)
Luc, j'ai fait exprès d'écrire l'article sur la bulle pétrolière. Comme ça, en décembre, je pourrai dire "je vous l'avais bien dit".
Et puis si ça n'arrive pas, évidemment, je me garderai bien de rappeler ce que j'ai écrit ;-)
Ceci étant, c'est une bulle, à ne pas en douter !
Pour être plus précis : je ne met pas en doute la rareté croissante de la ressource. Mais c'est justement ce qui provoque la bulle. On croit en la rareté croissante donc à un renchérissement et on spécule là-dessus, ce qui provoque un emballement. Je n'ai pas dit que le baril allait retomber à 10 dollars, mais plutôt vers les 50 à 70. Mais le prix actuel me semble purement le fruit d'une bulle spéculative... La bulle, c'est l'emballement du mouvement. La tendance lourde, c'est un renchérissement progressif.
Il y en a qui se mettent de l'argent plein les poches en ce moment et il y en a qui vont perdre très gros...
@ Patrick : Bon, eh bien, rendez-vous en décembre, alors ... D'ici là, on aura dépassé les 150 $ le baril.
Moi, je ne dis pas ça "pour avoir raison". Il y a tout plein de sujets, comme ça, sur lesquels j'aimerais bien m'être planté sur toute la ligne ...
Je crois aussi que c'est une bulle, qui va donc dégonfler. En Amérique, pour nous, le prix est à un niveau inquiétant. Il y aura des élections aux USA bientôt, et c'est un secret de polichinelle ici que Bush et sa clique sont arrivés sur la scène pour faire monter le prix du pétrole. Je fais pour ma part 46 kilomètres pour me rendre au travail, et vu le prix su pétrole, je vais prendre tous les moyens pour rapprocher mon travail de ma maison, car c'est devenu insupportable financièrement. Le prix du baril poursuivra sa course vers d'autres sommets, à un seuil par trop critique, les hedge funds prendront leur profit et s'en iront faire un tour ailleurs, laissant ainsi les acteurs traditionnels se démêler avec leur marché, à la baisse.
Bon. Alors, là, on est le 12 septembre 2008, et le baril de Brent est à $ 97 à Londres.
Encore un petit effort, et mon pronostic de $ 70 à la fin de l'année sera gagné !
A moins évidemment que le Cartel du pétrole (OPEP) ne fasse remonter les cours en fermant les robinets...
A ce sujet, c'est curieux comme l'OPEP a presque acquis au fil du temps une certaine respectabilité, alors qu'il ne s'agit que de racket organisé au niveau planétaire... Les cartels sont sévèrement condamnés dans tous les pays un peu civilisés, mais là, on trouve ça normal... Curieux...
Bonjour à tous. Patrick a vu juste. Moi aussi on a ri beaucoup de ma gueule quand je disais que le baril baisserait, que c'était une bulle, etc. Vous savez, j'avais effectué une petite recherche et j'étais tombé sur un rapport d'une cie de traders traditionnels de pétrole, lesquels se plaignaient du jeu des Hedge funds, s'amusant à faire sauter les ordres stop, etc. c'est-à-dire qu'il y a déjà plusieurs mois que les traders traditionnels de pétrole ne se risquent plus d'acheter long terme, car ils entrevoyaient la surenchère de ces fonds de couverture. Comme Patrick l'a bien vu. Quand ici l'économiste de la CIBC a fixé le cours à 200$, je me suis dit qu'il y avait anguille sous roche, et que ça pourrait servir de carotte au hedge funds pour entrer dans leur phase de redistribution... C'est exactement ce qui s'est produit. Tout ça, couplé, par exemple avec des petites nouvelles comme celle annonçant que pour la première fois depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les Américains avaient cessé d'augmenter le nombre de kilomètres avalés par tête de pipe. 17 milliards de kilomètres de moins!!! le ralentissement de la demande mondiale, et une chose encore plus fondamentale,le prix à la pompe dépassait un seuil qui forçait trop rapidement les gouvernements à bouger. Combien de milliards veut mettre Obama dans la recherche sur les énergies renouvelables? Et s'il était sérieux. On aura beau dire, c'est pas le plastique qui est payant pour les pétrolières, c'est l'essence qu'on met dans nos bazous. Vroum! vroum!
Merci de ces précisions techniques, Claude (j'ai pas tout compris, mais il semble que toi, tu sais de quoi tu causes).
En plus, j'entend que grâce à la (relative) pacification de l'Irak, ce pays va se remettre à produire, et qu'ils viennent de conclure des contrats dans ce sens...
Avec la méga crise financière américaine qui va ralentir sérieusement la demande américaine et même mondiale, les $ 70 ne sont plus très loin... Je viens de lire qu'en France, la consommation d'essence en août 2008 a baissé de 12% par rapport à août 2007...
Ceci étant dit, la méga crise américaine, c'est quand même pas une bonne nouvelle... J'ai l'impression que la faillite de Lehman Brothers, c'est vraiment du très sérieux...
70 dollars. Bravo Patrick!
Dont acte, il y avait bien là aussi spéculation, j'aurais pu attendre aujourd'hui pour faire le plein de fuel pour l'hiver...
Encore que à la pompe on tarde toujours à voir le couplage entre prix du baril et les produits pétroliers.
Ben oui, mon pronostic vient de se réaliser. Malheureusement, je n'en suis pas plus riche pour autant !
La question n'est plus "quand atteindra-t-il les 200 $", mais : "jusqu'où descendra-t-il ?" !
un creux à 40 dollars.
Un creux à 40 $ ! Qui dit mieux ?
Moi, j'ai quand même un peu de mal à le voir à 40 $, mais au rythme où va la crise, c'est du domaine du possible, non ?
En réalité, je n'ai aucun mérite à avoir pronostiqué les 70 $. C'était simplement la chose la plus probable.
J'applique simplement le constat que le monde fonctionne par cycles, et non pas par sauts brusques. Après 10 jours de pluie, l'évènement le plus probable pour le lendemain n'est pas la pluie, mais le beau temps. Donc après une hausse spectaculaire de quelque chose, l'évènement suivant le plus probable est une baisse. C'est vrai du pétrole, du blé, de la bourse, ou encore du climat.
Bon 36 dollars, c'est mon pronostic qui tombe maintenant! Faites vos jeux. Jusqu'où va-t-il descendre ce foutu baril? D'après vous, dans combien de temps se mettra-t-il à remonter? D'après moi, ce n'est plus le temps de jouer la baisse, il faut maintenant jouer la hausse (ou faire semblant). À titre d'exemple, un titre Betapro bull (HOU) qui valait 45$ en juillet dernier a clôturé à 2,55$ aujourd'hui aujourd'hui...
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