Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

samedi 7 juin 2008

Le chômage au plus bas en France depuis 1983



Le taux de chômage a été ramené de 7,4 % à 7,2 % entre le dernier trimestre 2007 et le premier trimestre 2008, selon les chiffres publiés hier par l'INSEE, soit un niveau jamais atteint depuis vingt-cinq ans.

Si on regarde la courbe historique ci-dessus, on constate une forte poussée entre 1991 et 1993 (gouvernements Edith Cresson et Pierre Bérégovoy), puis une forte décrue sous le gouvernement Jospin (de 1997 à 2002). Mais la mise en application de la loi sur les 35 heures, en deux vagues (2000 et 2002) a stoppé net cette descente et a fait remonter le chômage pendant quatre ans. Maintenant, enfin, la courbe est de nouveau à la baisse.

L'INSEE n'espérait pas mieux qu'une stabilisation jusqu'à la fin juin, à 7,5 % de la population active. Les objectifs sont déjà largement dépassés : porté par une croissance relativement soutenue (0,64 % au premier trimestre), le taux de chômage est tombé à 7,2 %, en moyenne, au premier trimestre. C'est 1,2 point de moins qu'il y a un an. En maintenant ce rythme, le gouvernement a toutes les chances d'honorer sa promesse d'atteindre le plein-emploi avant la fin du quinquennat, soit moins de 5 % de la population active au chômage.

Cette bonne nouvelle vient conforter le déjà excellent bilan économique de la France en 2007.

Pour en savoir plus :
1. Chômage au sens du BIT (INSEE)
2. Le chômage au plus bas en France depuis 1983 (AFP)
3. La baisse de la durée du travail entre 1995 et 2001 (INSEE)
4. Le bilan économique de la France en 2007 (Chez Luc)

Crédit graphique : Luc

21 Comments:

Blogger Padraig said...

La grande question, c'est de savoir si les gouvernements quels qu'ils soient pilotent le taux de chômage, ou s'ils le subissent.

Je penche plutôt pour la deuxième option - avec un petit zeste de pilotage quand même...

samedi, 07 juin, 2008  
Blogger Luc said...

@ Patrick : C'est toujours ce qu'on dit quand les résultats sont bon, j'ai remarqué ...

Je suis d'accord pour dire que le gouvernement ne maîtrise pas tout, loin de là. Mais une politique peut quand même s'avérer efficace, ou désastreuse.

Exemple de politique désastreuse : "Les Etats-Unis ont enregistré en mai une forte progression du chômage, sans précédent depuis 22 ans.

Le taux de chômage s'est inscrit à 5,5%, son niveau le plus élevé depuis octobre 2004. Il était de 5% en avril.

Selon les chiffres publiés vendredi par le Département du Travail, l'économie américaine a détruit 49.000 emplois en mai, cinquième mois négatif d'affilée pour le marché de l'emploi.

Les économistes avaient prévu 58.000 destructions d'emplois le mois dernier, mais ils n'attendaient qu'une hausse du chômage nettement plus modérée à 5,1%.

Les destructions d'emplois atteignent 324.000 depuis le début de l'année, a précisé le Département du Travail."


(source : AFP)

Et cette hausse brutale du chômage aux USA donne lieu au commentaire surréaliste suivant : ""La statistique indique sans aucun doute que cette économie a du mal à maintenir son expansion" (Owen Fitzpatrick, Deutsche Bank Private Wealth Management, New York).

Tu vois, pendant qu'en France ça se passe plutôt bien, aux U.S., la huitième année de politique totalement incompétente de George W. Bush finit par avoir raison du dynamisme économique américain ...

samedi, 07 juin, 2008  
Blogger Padraig said...

Bah, on fait dire aux chiffres ce qu'on veut. Par exemple, en France, il semble que les chiffres ne tiennent pas compte du phénomène grandissant de l'emploi partiel... Ces gens-là travaillent moins et gagnent moins (mais pas par choix) !

Quant à la "forte progression du chômage" aux USA à 5,5 %, c'est un score éminemment enviable - même s'il est en hausse ! On considère généralement que 5 %, c'est le niveau du plein emploi (compte tenu des temps morts de mobilité). Si Bush a quoi que ce soit à voir avec ce chiffre, nous devrions dire "Bravo". Et je ne suis pas sûr que le successeur de Bush quel qu'il soit pourra faire quoi que ce soit à ce sujet ! Le cours du pétrole, la montée en puissance de la Chine, etc. ne sont guère maîtrisables !

samedi, 07 juin, 2008  
Blogger Luc said...

@ Patrick : un dessin vaut mieux qu'un long discours ...

;-)

dimanche, 08 juin, 2008  
Blogger Padraig said...

A propos, je viens d'apprendre que Clark Kent vient d'être licencié de la Wolf T&V, Inc. Les actionnaires, voyant le cours de bourse dégringoler, ont exigé des mesures de redressement, en fait une compression de personnel drastique.

Pauvre Clark... Je me demande pour qui il va voter aux Présidentielles américaines, lui ?

lundi, 09 juin, 2008  
Blogger Padraig said...

Le graphe que montre Axel démontre bien que l’économie, c’est un peu comme le climat. On peut vaguement prévoir des choses à très court terme, on peut essayer de s’adapter quand le gros temps arrive, ou profiter d'une embellie, mais on n’a aucune prise sur le climat lui-même… On peut gesticuler dans un sens ou dans un autre, s’il doit pleuvoir, il pleuvra. Les déclarations et incantations n'y changeront rien.

Il n’est que de voir l’étonnement de notre gouvernement à l’annonce des statistiques de l’INSEE : ils découvrent l’état de l’économie en même temps que nous ! C’est dire qu’ils n’ont en fait aucune idée des conditions qu’ils ont à gérer ! L’INSEE leur apprend que le pouvoir d’achat a augmenté, alors que la veille, ils s’efforçaient d’expliquer comment ils allaient lutter contre la vie chère !

C’est pourquoi les grands discours ou incantations sur les mesures ou politiques gouvernementales sensées influer sur l’économie, par exemple « j’irai chercher avec les dents le point de croissance qui nous manque », me laissent de marbre. En revanche, des discours relatifs à une adaptation en fonction de la situation, par exemple : « l’économie va mal, établissons donc un budget moins dispendieux », m’intéressent beaucoup plus.

La seule chose qui est presque sûr, c’est qu’en climatologie « après la pluie, le beau temps ». Et c’est heureusement aussi le cas de l’économie !

Si nos gouvernements n’ont aucune prise sur l’économie, il y a quand même des sujets sur lesquels leur action n’est pas vaine. Par exemple, quand le gouvernement décide (enfin) d’interdire la clope dans les lieux publics, ça a un réel effet sur la santé publique. Ou quand ils décident de mettre des radars sur les routes, il y a vraiment moins de morts. La politique énergétique est un autre exemple : ça a un réel impact sur le pays, et une bonne politique dans ce domaine permet d’amortir les chocs (merci De Gaulle / Pompidou pour le programme électronucléaire)…

lundi, 09 juin, 2008  
Blogger Padraig said...

En contemplant une nouvelle fois la magnifique courbe montrant la chute du chômage en France, ma recommandation au gouvernement serait : "surtout, ne changez rien" ;-)

Mais bon, encore une fois, si le chômage doit encore descendre, il descendra, s'il doit remonter, il remontera. Discours et incantations n'y feront rien - et sans doute même pas des nouvelles lois quelles qu'elles soient !

D'ailleurs, tout ça est un peu du bon sens : si des lois pouvaient influer sur l'économie, ça se saurait !

lundi, 09 juin, 2008  
Blogger Luc said...

Très intéressant ce graphe, Axel. Merci pour le lien !

Je reconnais que le creux de 1989 a été assez unanime. Cependant tu remarqueras quand même que le Royaume Uni n'a ressenti strictement aucun "effet 35 heures" entre 2001 et 2003 ...

lundi, 09 juin, 2008  
Blogger Padraig said...

Oui, j'avais remarqué les bons chiffres du Royaume Uni.

Seraient-ils le résultat de l'excellente gestion socialiste de Tony Blair ?

Plus prosaïquement, il s'agit surtout d'une embrouille de chiffres. Au Royaume Uni, ils ont établi une catégorie de gens dits 'economically inactive'. En août 2007, ces derniers étaient au nombre de 7,95 millions, contre seulement 1,65 millions de chômeurs comptabilisés. Evidemment, ces 'economically inactive' ne touchent aucune indemnité.

Si on rebasculait les 'economically inactive' dans la case 'unemployed', on se retrouverait avec un chiffre beaucoup moins flatteur...

On peut d'ailleurs penser que nos bons chiffres procèdent un peu des mêmes méthodes. Ainsi, en France, les chômeurs indemnisés de plus de 57 ans ne rentrent plus dans les chiffres du chômage sous prétexte qu'ils sont dispensés de recherche d'emploi...

mardi, 10 juin, 2008  
Blogger Jack said...

Comme déjà eu l'occasion d'en parler ici, la courbe du chômage est intéressante, mais je trouve plus judicieux de suivre la courbe des emplois. Lorsque le nombre de travailleurs baise par simple effet démographique, le nombre de chômeurs baisse mécaniquement et l'on ne mesure pas le dynamisme économique d'un pays en regardant la courbe du chômage... ce n'est pas si simple.

mercredi, 11 juin, 2008  
Blogger Padraig said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

mercredi, 25 février, 2009  
Blogger Padraig said...

Le Figaro, 25 février 2009 : 300 000 emplois perdus en 2008. Euh, voyons voir... Une petite mise à jour de ce billet s'impose, je pense...

Toutefois, ma remarque de juin 2008 reste d'actualité : "La grande question, c'est de savoir si les gouvernements quels qu'ils soient pilotent le taux de chômage, ou s'ils le subissent".

Là, Luc, je pense que tu seras d'accord pour dire qu'ils le subissent !

Et les mesures gouvernementales ne sont que des emplâtres en attendant des jours meilleurs... Mais que faire de mieux ?

jeudi, 26 février, 2009  
Blogger Padraig said...

Luc, maintiens-tu toujours ton pronostic que "En maintenant ce rythme, le gouvernement a toutes les chances d'honorer sa promesse d'atteindre le plein-emploi avant la fin du quinquennat, soit moins de 5 % de la population active au chômage" ?

jeudi, 26 février, 2009  
Blogger Luc said...

@ Patrick : effectivement la crise mondiale est d'une brutalité sans précédent.

Ceci dit, je trouve que la France s'en tire plutôt pas mal.

En janvier 2009, nous constatons :
- France : + 90 000 chômeurs
- Espagne : + 198 000 chômeurs
- Allemagne : + 387 000 chômeurs

Et en plus, sur les 90 000 chômeurs français, seuls 17% correspondent à des licenciements économique. Le reste, c'est uniquement des CDDs en fin de contrat et des intérimaires.

jeudi, 26 février, 2009  
Blogger Jack said...

Luc : Un CDD en fin de contrat est un chômeur moins chômeur qu'un autre?
Pas pour moi.

jeudi, 26 février, 2009  
Blogger Padraig said...

Et le CDD ou intérimaire en fin de contrat non renouvelé du fait que le patron préfère faire faire des heures sup défiscalisées à ses CDI, il compte pour un chômeur aussi, non ?

jeudi, 26 février, 2009  
Blogger Padraig said...

Luc, tu es sûr de tes chiffres ? Ici, il n'est question que de 56 000 en Allemagne... Et nos 90 000, c'est presque le double...

Ne mélanges-tu pas chiffre annuel pour l'Allemagne et chiffre mensuel pour la France ?

jeudi, 26 février, 2009  
Blogger Luc said...

@ Tous les deux : Un CDD en fin de contrat est évidemment un vrai chômeur. Il n'y a aucun débat sur le sujet.

Vous conviendrez quand même que, pour juger de l'état de l'économie de la France, si les gens qui se retrouvent au chômage, c'est à 83% des CDDs en fin de contrat, ça veut dire une chose. Si c'est à 83% des licenciements économique, ça veut dire autre chose.

C'est juste ce que je voulais signifier.

lundi, 02 mars, 2009  
Blogger Luc said...

@ Patrick : les infos sur le chômage en Allemagne, je les tiens de TF1 ...

lundi, 02 mars, 2009  
Blogger Padraig said...

TF1 s'est donc emmélé les pinceaux - à moins qu'ils ne pratiquent (volontairement ou non) la méthode Coué anti-crise ?

Pour les "vrai licenciements" des plans sociaux, je sais par expérience que le temps de mise en oeuvre d'un plan social est au minimum de trois mois (il y a différents délais légaux qui se succèdent). Donc les plans qui se sont concrétisés en janvier 2009 ont été initiés en octobre 2008. Et ceux qui ont été initiés en novembre 2008 se sont concrétisés en février 2009, et ceux initiés en novembre 2008 se concrétiseront en mars 2009, etc. On peut craindre que, après le débarquage des variables d'ajustement que sont les CDD et intérimaires, ça va maintenant taper dans le lard, et la proportion de CDI licenciés sur CDD non renouvellés + intérimaires va s'inverser...

Oui, je sais, il ne faut pas le dire. Mais bon, ça ne sert non plus à rien de se bander les yeux et de se boucher les oreilles...

A vrai dire, heureusement, il y en a au gouvernement qui savent très bien ce qu'il en est. Espérons qu'ils sauront prendre les mesures appropriées pour amoindrir le choc...

mardi, 03 mars, 2009  
Anonymous immo said...

Actuellement, le tissu économique reste particulièrement fragile en cette fin d'année 2009. il apparait necessaire de remuscler les plans de relance pour dynamiser davantage le secteur de l'emploi. Le chomage poursuit sa progression en cette fin d'année.

vendredi, 27 novembre, 2009  

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