Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

samedi 14 mai 2005

Francis

Hier, je suis allé à l'enterrement d'un très vieil ami. C'est la deuxième fois que ça m'arrive. C'est toujours un choc dont on ne mesure pas à priori la violence. Mais bon, je ne voulais pas vous embêter avec ça.

Je voulais juste raconter que, à l'église, les filles de Francis avaient préparé des chants d'une beauté et d'une tendresse infinie. Elles étaient venues avec des amies qui les accompagnaient au violoncelle. Je ne savais pas que Valérie avait une voix pareille. Comme la voix d'un ange. Et la réaction du curé a été brutale et cassante. Il leur a dit que ça suffisait comme ça, et il a expédié la cérémonie en supprimant tous les chants qui étaient prévus à la fin. Ce curé fulminait en disant que, "son église, c'était pas carnaval", etc ... En sortant de l'église, je me suis dit que Ratzinger n'avait peut-être pas été élu par hasard. Le manque que compassion et d'humanité de ce curé dépassait l'entendement.

Mais on s'est tous retrouvé au cimetière, sans le curé-la-terreur, et là, Valérie et Caroline ont repris, là où il avait été interrompu, l'hommage qu'elles avaient souhaiter offrir à leur père. Dans le soleil et la douceur de ce cimetierre, toute l'émotion est revenue, intacte. Nous avons jeté chacun une poignée de pétales de fleurs sur le cercueil de Francis, et nous avons passé un moment extraordinaire de communion et d'affection autour de Francis.

Plus tard dans l'après midi, Kristina, son épouse, m'a confié : "Connaissant Francis, je pense que l'épisode du curé a dû le faire bien rigoler."

Je pense aussi.

3 Comments:

Blogger Padraig said...

Un jour, un jésuite un peu plus fûté que d'autres, m'avait enseigné que dans tout groupe humain, il y a une égale proportions de gens exceptionnels, de gens standards, de crapules, d'imbéciles, etc. C'était vrai aussi bien des ouvriers, des ingénieurs, des médecins, des hommes politiques, etc. Et le groupe des curés ne fait pas défaut à la règle !

samedi, 14 mai, 2005  
Blogger Ally said...

C'est cool s'il a rigolé à son propre enterrement ! C'est tout ce qu'on peut lui souhaiter !:-)

samedi, 14 mai, 2005  
Blogger Vicnent said...

Condoleances...
Moi aussi j'ai enterré deux potes.
l'un, c'était mon plus vieux pote à l'époque. il est décédé je-ne-sais-comment, en voiture, à qq semaines de l'an 2000, on devait faire ça sur Paris. il est mort qq jours avant son 29ième anniversaire. on se connaissait depuis 25 ans !!
ce dont je me souviens de l'enterrement, c'est juste deux choses : l'horreur de la situation, le vide, l'angoisse et puis que je me suis dit qq fois intérieurement "Mais putain, il peut pas fermer sa putain gueule ce putain de connard de curé, au lieu de débiter ses conneries ; Guillaume doit être fou s'il entend!!!" Il s'appellait Guillaume, et le curé devait par exemple nous demander de nous réjouir malgré la situation...

mardi, 17 mai, 2005  

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