De Villepin a-t-il parlé trop vite ?
Suite à l'annonce de Hewlett-Packard de supprimer 1240 postes en France, Dominique de Villepin a déclaré le 22 septembre dans une interview accordée aux Echos qu'il estimait "normal" que le groupe HP "rembourse" les aides publiques dont il a bénéficié en France.
Aussi sec, Patrick Starck, le président de Hewlett-Packard France a répondu le 26 septembre dans Le Figaro que non seulement le groupe américain n'avait reçu aucune subvention pour créer des emplois en France, mais qu'en plus HP France avait payé en dix ans "plus de 700 millions d'euros en impôts et charges" ! Ce n'est pas surprenant. En effet, bien peu d'entreprises décident de "profiter des subventions", parce qu'il y a en général des conditions d'attribution et des contraintes d'application telles que la plupart des entreprises préfèrent ne pas solliciter d'aides de l'état et de garder sa liberté d'action.
Bon, alors moi je dit que Monsieur de Villepin a parlé trop vite, et qu'il a fait preuve d'une impulsivité irréfléchie et d'une méconnaissance du monde de l'entreprise. Ceci me semble problèmatique pour un premier ministre.
Ceci dit, et pour être tout à fait honnête, le battage médiatique qui s'en est suivi a sans doute conduit Hewlett-Packard à lâcher un peu de lest.
Enfin, on verra comment tout cela va se terminer ...
Pour en savoir plus :
1. Les différentes déclarations
de Villepin (Le Nouvel Obs)
2. HP a payé 700 millions
d'euros d'impôts (Le Nouvel Obs)
3. HP: les 1.240 suppressions de postes prévues en France pourraient "être revues à la baisse", selon son directeur européen (Le Nouvel Obs)
Crédit photo : Philippe Merle pour AFP
4 Comments:
Donc résumons nous et mettons nous quelques instants à la place de ce M de Villepin.
1. Il se doit de se féliciter quand une entreprise française acquiert un concurrent à l'étranger mais il doit s'offusquer violemment quand Danone est menacé d'être racheté par Pepsi Co ( et ce meme si ceci n'est pas avéré) ou quand une entreprise en France ferme , surout une étrangère: en gros, on lui demande de faire de l'ultra- chauvinime économique et de refuser toute réciprocité alors que tous les systèmes économiques s'ouvrent et que cela est globalement bénéfique ( cf nos discussions sur Europe des 25)
2. il doit laisser dire qu'une implantation de HP dans le logiciel et les services commerciaux est une bonne compensation à la fermeture d'outils de production (alors que ce ne sont probablement pas les memes compétences et que ce sont probablement des décisions indépendantes) : en gros, on lui présenter facialement comme une victoire ce qui n'est probablement que de l'intéret bien compris de son interlocuteur (et donc , sachant que personne n'est dupe, de passer pour un politicien manipulateur)
3. Il doit laisser dire que c'est une citoyenneté héroique que de payer ses impots meme si on n'a pas été subventionné
Tout cela parce que nous ne sommes pas capables collectivement d'entendre que notre économie est ouverte et que nous devons l'assouplir encore et encore( je n'ai pas dit la flexibiliser à outrance)
En final, je ne sais pas si il est perspicace économiquement, mais politiquement, Je trouve que ce premier ministre ( ou d'autres avant lui) a bien du panache de porter sur l'épaule le monkey de nos peurs et rigidités dans le dialogue social .
Si c'était nous, citoyens lambda, qui n'avaient pas le sens de l'entreprise.
Philippe a raison, Galouzeau fait que ce qu'on attend de lui...
Et HP a ménagé bien entendu une marge de négociation vis à vis des syndicats et du gouvernement, sans doute dans les 10 ou 15 %, ce qui donnera l'occasion auxdits syndicats et au gouvernement de se glorifier de leurs efforts... Et tout le monde sera content - sauf certains licenciés qui seraient bein restés, évidemment...
On reconnait tout de suite le fin négociateur, qui se ménage des marges de manoeuvre.
Pour ceux qui restent sur le carreau, c'est moins drôle en effet. HP était sans doute un des derniers à maintenir des emplois productifs dans les pays socialement développés, parmi ses concurrents.
Une idée de reconversion : faire des cartouches d'imprimante pas chères, même fabriquées en Europe on devrait pouvoir gagner sa vie.
Au fait Patrick, où te procures-tu l'encre pour remplir toi même les cartouches (32 € la cartouche : faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages)
Pour recharger les cartouches d'encre, on peut acheter des bidons de 100 ml ou plus chez des spécialistes présents sur le Net, ou plus simplement acheter à la FNAC des kits Ink Station (2 x 42 ml noir pour 16,50 Euros, 3 x 28 ml couleurs pour 16,50 Euros).
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