La Sarkomania bat son plein
La popularité de Nicolas Sarkozy est au plus haut. Selon un sondage Ifop, avec 65% de satisfaits pour le Président et 62% pour le Premier ministre, Nicolas Sarkozy et François Fillon, approchent les records de la Ve République. Seul le général de Gaulle, avec 67% à son retour au pouvoir, en 1958, et encore 67% en avril 1959, avait jusqu'ici fait mieux.
Un autre sondage OpinionWay confirme que 70% des français pensent que la manière dont Nicolas Sarkozy exerce sa fonction de Président de la République correspond bien à leurs attentes.
Yannick Noah revient sur ses positions politiques et sur sa décision "de se casser de la France si Sarkozy passe." Et même Djamel Debbouze s'y est mis pendant la cérémonie de clôture du Festival de Cannes, comme vous pouvez le voir sur la vidéo ci-dessus.
Alors, je sais bien, il y a à chaque élection ce qu'on appelle "l'état de grâce". Mais là, cet "état de grâce" se transforme carrément en Sarkomania. On est loin des troubles sociaux annoncés par le PS avant l'élection, entres autres par l'appel à l'insurrection lancé par Ségolène Royal sur RTL le vendredi 4 mai, deux jours avant les élections : "Ma responsabilité aujourd'hui, c'est à la fois de lancer une alerte par rapport aux risques de cette candidature et par rapport aux violences et aux brutalités qui se déclencheront dans le pays."
Et donc, face à la "vague bleue" annoncée aux législatives 2007, les responsables de la gauche ont un moral dans les chaussettes. Dominique Strauss-Khan déclare qu'à son avis "il faut qu'on subisse une défaite pas trop cuisante aux élections législatives". Quant à Noël Mamère, il déclare : "Nous sommes passés de la gauche plurielle à la gauche plus rien." Dès novembre 2006, j'avais expliqué pourquoi l'investiture de Ségolène Royale avait été l'erreur fatale du PS. Eh bien voilà : on y est ...
En attendant, Nicolas Sarkozy est de plus en plus populaire. C'est vrai que, jusqu'ici il a tenu toutes ses promesses. Et apparemment, il a l'air de vouloir continuer comme ça ...
Pour en savoir plus :
1. Le Politoscope -Vague 20 – 24 Mai 2007 (OpinionWay pour Le Figaro et LCI)
2. Les indices de popularité - Mai 2007 (IFOP)
3. M. Strauss-Kahn envisage de soutenir certains candidats du MoDem au deuxième tour des législatives (Le Monde)
4. La "gauche plurielle" a laissé place à la "gauche plus rien", regrette Noël Mamère (Le Nouvel Obs)
Crédit vidéo : maghrebb
Libellés : Sarkozy
18 Comments:
Sondages IFOP pour le Journal du Dimanche (Lagardère) et Opinionway pour le Figaro (Dassault) ? Ben voyons !
Je vous avais déjà expliqué la combine sur un récent commentaire que je reproduis ci-dessous pour mémoire : Sarko va à Malte, et un sondage explique aussitôt aux français qu'ils sont d'accord. Le gouvernement est formé, et un sondage suit dans la foulée pour expliquer aux français qu'ils sont ravis.
J'attend l'annonce de la hausse de la TVA, et le sondage (qui est déjà prêt, n'en doutons pas) qui explique aux français qu'ils sont enchantés au sujet de cette mesure.
Plus c'est gros, plus ça passe !
Un jour, je vous le prédit, ils s'emmèleront les pinceaux, et publieront le sondage expliquant que les français sont enthousiastes avant même que la mesure en question soit annoncée !
Mais, bon, les français ont voulu ça. Les gens de droite en votant Sarko au premier tour, et les gens de gauche en votant Ségo au premier tour (et donc en plaçant délibérément Nico en position de gagnant). La suite était mécanique.
P.S. : Comme Jamel Debouze, j'annonce ici haut et fort mon ralliement inconditionnel au Président Sarkozy (on ne sait jamais)...
Reproduction d'un récent commentaire sur "à propos de la réalité" : Mais en politique, on voit se profiler une réalité virtuelle d'un genre nouveau à l'aide de sondages bidonnés : un gouvernement va prendre une mesure impopulaire, et il va la faire avaler par le peuple à coup de sondages favorables. Il suffit pour ça d'avoir préalablement mis en place avec ses amis les structures capitalistiques adéquates. Exemple : on augmente la TVA de 3 points, et des sondages CSA, IFOP et consorts montrent que les français y sont favorables à 62%.
Salut!
Debouze, toujours une bonne surprise. Mais enfin-bref, ce n´est pas un peu tôt pour parler de la "Sarkomania"? Ou peut-être qu´elle s´est fixée il y a longtemps depuis que tout le monde connaît 'la persponnage Sarko'; il est plutôt sympa au regard du showbizz. Un affaire d´amour. ;-)
Luc, ah, j´ai linké "le chez Luc" sur mon ancien-nouveau blog.
une fois n'est pas coutume je suis d'accord avec Patrick..
les sondages après 10 jours, je vois pas très bien ce que ça veut dire...
anticiper un résultat ça fait du sens , mais là
à part être contre les joggings ou contre les vacances sur les yachts, je vois pas très bien ce qu'on sonde !!
c'est ce qu'avait compris chirac : moins il en faisait meilleurs étaient les sondages
En analysant un peu la question de ce genre de sondages, on peut constater qu'on est passé du "prêt à penser" (ou "voici ce que vous devez penser") au "voici ce que vous pensez". Bien entendu, avec la très forte connotation que si vous pensez différemment, c'est que vous êtres soit un imbécile soit un mauvais français...
Habile. A moins que les Français se rendent compte de la supercherie... A votre avis ?
Luc, tu écris que notre Président a jusqu'ici tenu toutes ses promesses.
Une des premières mesures semble concerner la question des intérêts d'emprunts pour l'accession à la propriété.
Je rappelle ici la promesse du candidat (point 5 du chapitre "Logement" de son programme) : Créer un crédit d'impôt pour les intérêts des crédits immobiliers au profit des classes moyennes et modestes.
Or, à en croire la déclaration du Président au Hâvre hier, la mesure se traduit par : Créer une déduction du revenu imposable pour les intérêts des crédits immobiliers au seul profit de ceux qui payent des impôts (et plus on en paye, plus on profite de l'aubaine).
Crédit d'impôt, ça voulait dire que les intérêts seraient déduits des impôts qu'on paye (donc c'est 100% des intérêts qui sont concernés) - et si on ne paye pas d'impôts, c'est l'Etat qui rembourse au non-contribuable le montant correspondant. Un crédit d'impôt profite donc à tous, riches ou pauvres. C'est par exemple le cas des dépenses que l'on fait en faveur de l'environnement : si on fait installer un panneau solaire sur sa maison, on bénéficie d'un crédit d'impôt (d'une partie du montant de l'investissement).
Déduire les intérêts du revenu imposable, c'est tout autre chose. Si on n'est pas imposable, la mesure n'a aucun effet. Si on est peu imposable (tranche des 14 % par exemple), la mesure permet d'économiser 14% des intérêts payés à la banque. Si gagne beaucoup d'argent (tranche d'imposition à 40% par exemple), c'est 40% des intérêts qu'on économise.
En tous cas, ça n'atteint jamais 100% comme le candidat l'avait laissé entendre... Il est vrai qu'il n'avait pas écrit 100%. Il pourrait dire : ah, non, vous avez mal compris, c'était une partie des intérêts seulement qui étaient visés. Soit. Mais transformer un "crédit d'impôt" en "déduction du revenu imposable", ça, c'est malhonnête. Non ?
Donc, loin de profiter aux classes moyennes et modestes, la mesure bénéficie essentiellement aux classes aisées. Ce qui n'est guère étonnant venant d'un Président de droite.
Mais quand même, c'est ça, tenir ses promesses ?
Au fait, juste pour les fidèles de "Chez Luc", je puis vous dévoiler les résultats des sondages Opinionway et IFOP qui seront prochaînement publiés :
"Les Français plébiscitent la mesure du Président relative aux crédits immobiliers".
A la question "approuvez-vous les mesures du gouvernement en faveur de l'accession à la propriété ? ", 74% des Français répondent positivement, 11% ne savent pas, et 15% sont contre.
Et moi, je dis : vous commencez à me gonfler avec vos sondages...
@ Patrick : Pour que la discussion soit un peu plus intéressante, ça serait bien que chaque fois que tu affirmes un truc, tu mettes un lien vers tes sources.
Concernant la déduction d'emprunts immobiliers, je pense que, avant de commenter cette mesure, il vaudrait mieux attendre qu'elle soit précisée et votée.
En attendant, je lis dans "Le Monde" d'aujourd"hui : "Nicolas Sarkozy entend montrer qu'il tient ses promesses. Mardi 29 mai, lors d'un meeting au Havre, le président de la République a indiqué que les intérêts d'un emprunt immobilier contracté pour acheter sa résidence principale pourront être déduits de l'impôt sur le revenu. Cette mesure s'appliquera à tous les prêts "à partir du jour où la loi sera votée" et concernera "tous les emprunts en cours", a-t-il déclaré."
Ceci me semble assez clair.
Et puis, au passage, si les ménages qui ne gagnent pas suffisamment d'argent pour être imposable peuvent quand même se payer leur résidence principale, c'est plutôt bon signe, non ?
Hé hé hé ...
Pour en savoir plus :
1. Accusé de "mensonges" sur l'immobilier, Nicolas Sarkozy désavoue Bercy (Le Monde)
Ma source, Luc, c'est Nicolas Sarkozy lui-même qui parlait hier au Havre, et que j'ai entendu sur France Inter ce matin. La chose est d'ailleurs reprise sur le site de l'UMP (lire article Patrick Devedjian). Il y est bien fait mention d'une déduction du revenu imposable, plus d'un crédit d'impôt.
Mais il semble que depuis, c'est la confusion la plus complète, personne ne sait de quoi on cause...
Perso, je trouve qu'ils auraient pu accorder leurs violons avant d'en parler. Toujours cette précipitation qui n'est pas synonyme d'efficacité !
Si toutes les réformes accouchent dans la confusion, on est mal barrés...
Un historien avait dit avant que Sarkozy soit élu:
"Le danger avec Sarkozy c'est qu'il va dire une chose puis son contraire. Balancez ensuite au peuple des sondages favorables et ce sera la confusion la plus totale.
Les gens seront donc prêts a accepter n'importe quoi sans se poser de questions".
Je ne me souviens plus de qui avait dit ca, mais c'etait passe au Zapping le mois dernier (un bon petit resume quotidien de la France quand on est expatrie comme moi).
Pour préciser ma source, Luc, il n'est que d'écouter notre Président au Havre. Passer directement à la 56 ème minute du discours pour entendre le laïus sur la déduction du revenu imposable...
Et ne me dites pas qu'il ne sait pas la différence entre crédit d'impôt et déduction du revenu imposable : il a été Ministre des finances, non ?
Il est vrai que peu de français auront noté l'entourloupe : ni les journaux ni les partis d'opposition n'ont encore relevé la chose, semble-t-il ! Heureusement, je veille ;-)
Au passage, j'ai écouté presque l'intégralité du discours, et je trouve que là, le Président Sarkozy ne se comporte guère en Président de tous les Français mais en vulgaire Chef de Parti. C'est dommage...
@Patrick : nul besoin d’être ministre des finances pour connaître la différence entre crédit d’impôt et revenu imposable, il suffit d’être contribuable... même si une petite moitié d’entre eux payent l’impôt sur le revenu.
Il y a au moins une ministre (du Logement et de la Ville) qui parle de ce que le Président avait promis :
"Le crédit d'impôt qui a été annoncé par le président de la République lorsqu'il était candidat verra son application dans les mois qui viennent", a indiqué Mme Christine Boutin sur Europe 1.
Peut-être sera-t-elle très bientôt vertement rappelée à l'ordre, comme son collègue M. Eric Woerth, ministre du Budget...
Les mesures en faveur de l'accession à la propriété sont semble-t-il ficelées, et paraissent en accord avec les promesses. Il s'agit bien finalement d'un crédit d'impôt, contrairement aux dires de Nicolas dans ses discours. Mauvaise surprise néanmoins, l'avantage est plafonné en valeur, et il est limité dans le temps (à une époque où les banques proposent des crédits sur 50 ans, les 5 ans de crédit d'impôt semblent bien pingres). Mais enfin, c'est bien un crédit d'impôt susceptible de profiter à tous y compris aux moins riches. C'est bien. Merci Madame Boutin d'avoir rappelé à Nicolas la teneur de ses promesses électorales.
Espérons que la hausse concomitante de l'immobilier ne sera pas trop rapide, sinon, la mesure aura un intérêt très limité, et l'Etat se sera privé au passage de 3 milliards d'euros en impôts. Mais bon, une promesse est une promesse...
Bon. On est le 17 novembre 2009. La Cour des Comptes a révélé les dépenses occultes de 3,8 millions d'euros de l'Elysée pour des sondages commandés à des instituts "amis" genre Opinionway, et dont des morceaux choisis ont été livrés aux journaux "amis" genre Figaro (sans que la rédaction desdits journaux soient au courant de la combine).
La Sarkomania, sujet de cet article, était donc entièrement fabriquée par Nicolas Sarkozy lui-même.
Notre gouvernement a donc usé de la manipulation et de la désinformation pour nous tromper.
Nous avons dans quatre mois l'occasion de lui dire ce que nous en pensons. Aux élections régionales, mon bulletin n'ira en aucun cas vers un représentant de l'UMP. Je le regrette un peu, car il y a des gens très bien à l'UMP. Mais tant que l'UMP soutiendra un manipulateur et un désinformateur, je ne lui accorderai plus jamais ma voix.
@ Pad : C'est drôle, j'étais persuadé que tu étais un fervent admirateur de notre président bien aimé. Me serais-je lourdement trompé ?
8 novembre 2010 : Depuis près de trois mois, on nous annonce un changement de gouvernement, et en premier lieu de premier ministre. Il en résulte un immobilisme pagailleur, tout le gouvernement se sentant sur un siège éjectable. Bref, la France est à la dérive. Malheureusement, le fond du problème ne sera pas traité. Ce n'est pas le simili-premier ministre-potiche qu'il faut changer, mais bien celui qui tient vraiment la fonction de premier ministre, c'est à dire Nicolas Sarkozy...
Comme vient de le dire finement Galouzeau : le problème de la France, c'est Nicolas, problème qu'il conviendrait de traiter au plus tôt...
Et si on s'occupait un peu du "scénario" ça nous changerait un peu du "casting", non?
A moins que Nicolas se renie, le scénario, pour les mois qui suivent, c'est uniquement et exclusivement sa réélection...
Et mon plan à moi, c'est de faire tout ce qui est en mon pouvoir (en toute légalité bien entendu) pour éviter ça à la France...
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