Tara, la goélette polaire, revient à Lorient
Voulant réitérer l'exploit de l'explorateur norvégien Fridtjof Nansen à la fin du XIXe siècle, qui à bord du Fram réussit la première dérive arctique de l'histoire en 3 ans, le voilier polaire français Tara a fait le même trajet arctique en deux fois moins de temps en rentrant dans les glaces au niveau de Tiski, en Sibérie, le 3 septembre 2006, pour arriver face au au Spitzberg le 23 janvier 2008. Pendant tout ce temps il a été pris dans les glaces et a dérivé dans la banquise polaire, multipliant les mesures scientifiques sur le réchauffement climatique et son impact sur l'arctique.
Jean-Claude Gascard, directeur de recherche au CNRS et coordinateur du programme européen Damoclès, dont Tara est le support polaire, explique pourquoi 1,5 million de km2 de banquise - la superficie de l'Espagne, l'Allemagne et la France réunies - ne se sont pas renouvelés entre 2006 et 2007 : « Il s'agit de l'albédo. Plus la glace fond, plus l'océan se réchauffe en absorbant l'énergie solaire qui n'est plus renvoyée par la surface blanche de la banquise. Ce qui la fait fondre davantage encore, et ainsi de suite. Il y a un effet d'emballement qui, soupçonne-t-on, a pris le pas sur l'effet de serre. »
Samedi dernier, Tara a fait un retour triomphal à Lorient, son port d'attache. Ils étaient des milliers, sur terre et sur mer, pour accueillir la grande goélette, toutes voiles dehors, traçant son sillage dans la rade, depuis l'île de Groix. Plus de 3 000 admirateurs se massaient sur les quais de l'avant-port pour applaudir les 20 « glacionautes » de l'expédition.
Betty y était. Elle nous raconte : "J'étais sur le quai pour accueillir Tara. C'était un moment très sympa avec beaucoup de joie et d'émotion. Il y a eu la présentation de l'équipage au grand complet (inclus le chien !) une petite synthèse de ses 500 jours de dérive sur la banquise. Une belle aventure humaine et scientifique. Nous avons eu la chance de voir le film du 1er hivernage suivit d'un petit débat avec les membres de l'équipage.
Pas de grandes révélations bien sûr, mais l'inquiétude de voir que la dérive s'est faite avec 6 mois d'avance (Tara était attendu à Lorient en Aout 2008 !). Le directeur de recherche nous a expliqué qu'il y avait beaucoup d'eau sur la banquise et que l'on estime désormais la disparition totale de la banquise en été à l'horizon 2015-2020 (alors qu'au départ de Tara les projections les plus pessimistes donnaient du 2050.......)
Alors j'ai pas bien tout retenu mais je sais qu'ils ont eu en été de très nombreux jours de températures positives et même de la pluie - que le ballon sonde à relevé à 2000 m d'altitudes des températures étonnantes (plus élevés que ce qu'ils attendaient mais je ne me souvient plus des températures données...). Enfin bon une foule d'informations qui seront vérifiées et publiées d'ici à l'automne prochain."
Et Betty conclut : "OK le monde ne changera pas demain et ce n'est pas la révolution écolo ... mais tout de même c'est en marche, c'est en marche ..."
Si j'avais été du côté de Lorient samedi dernier, j'aurais été aussi sur le quai, à Lorient, pour accueillir Tara.
Pour en savoir plus :
1. Tara Expéditions (site officiel)
2. Tara Arctic 2007-2008: The Great Arctic drift (Damocles)
3. Le voilier polaire Tara fait un retour triomphal à Lorient (AFP)
4. Tara : retour triomphal du voilier (Ouest France)
5. La banquise arctique va disparaître l'été d'ici 2040 (Gaïa)
6. La banquise arctique fond 10 à 15 fois plus vite qu'avant (Gaïa)
Crédit photos : G. Redvers, Tara Expéditions et Ouest France
Libellés : notre belle planète bleue
1 Comments:
2015-2020!
Mais c'est demain...
Bien belle aventure que celle du Tara.
Mais bien tristes prévisions...
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