Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

mardi 4 mars 2008

La situation s'aggrave en Colombie

equateur-colombie-venzuela.jpg

Alvaro Uribe, le président de la Colombie, était tout content d'annoncer samedi dernier qu'il avait abattu Raul Reyes, 60 ans, le numéro deux des FARC.

Raul Reyes.jpg

C'est vrai que, sur le plan militaire, c'est une victoire majeure. Sauf que ce bombardement ciblé a eu lieu en Equateur, de l'autre côté de la frontière. Rafael Correa, le président de l'Equateur, a d'ailleurs fait à ce sujet une déclaration fracassante : «Je regrette de vous annoncer que les conversations étaient assez avancées pour libérer en Equateur 11 otages, dont Ingrid Betancourt. Tout a été compromis par des mains guerrières et autoritaires. Nous ne pouvons écarter que cela ait été une des motivations de l'incursion et de l'attaque de la part des ennemis de la paix. » Et l'Equateur a annoncé la rupture des liens diplomatiques avec la Colombie.

Dimanche, le président vénézuélien Hugo Chavez a ordonné à l'armée de déplacer dix bataillons (environ 6.000 soldats) à la frontière entre le Venezuela et la Colombie et décidé de rappeler son ambassadeur en Colombie à Bogota. Il a également mis en garde la Colombie contre une action similaire au Venezuela, qu'il interpréterait comme «un motif de guerre».

D'après des documents découverts dans l'ordinateur de Raul Reyes, Alvaro Uribe affirme que les Farc auraient reçu de Hugo Chavez, président du Vénézuéla, une somme de 197 millions d'euros et que les liens entre Chavez et les Farc remonteraient à plus de dix ans.

Dans tout cela, il y a clairement une "guerre des mots", et beaucoup de désinformation.

Mais une chose est sûre. Raul Reyes était le «ministre des Affaires étrangères» des Farc. Il était l'interlocuteur privilégié des gouvernements dans les pourparlers pour la libération des otages. Maintenant qu'il est mort, ça va être plus compliqué d'obtenir la libération d'Ingrid Bétancourt.

Pour en savoir plus :
1. Colombie : le numéro deux des Farc meurt au combat (Le Figaro)
2. Tensions en Amérique Latine après la mort de Raul Reyes (Le Figaro)
3. Ingrid Betancourt aurait pu être libérée en mars (Le Figaro)
4. Le ton monte entre Bogota et Caracas (Le Figaro)
5. Ingrid Bétancourt est otage des FARC depuis 6 ans (Chez Luc)

Crédit dessin : Le Figaro, crédit photo : Scott Dalton

6 Comments:

Blogger Jack said...

Les liens entre Chavez et les FARC semblent plus étroits qu'il n'y parait... s'il se confirmait que le "N°1" (Tirofijo)est en retraite au Venezuela dans une propriété du ministre de l'intérieur Venezuelien, qui confine avec la Colombie, où il y soignerait son cancer de la prostate...
Le N°2 Raul Reye exécuté par les colombiens serait en réalité le N°1.

Nous assistons à une belle partie de poker menteur, digne de Tintin et du général Tapioca.
Malheureusement, il y a quelques milliers d'otages qui risquent leur vie.

Pauvre Ingrid !

mardi, 04 mars, 2008  
Blogger souvenirs pour demain said...

je ne sais pas si c'est de l'info ou de l'intox, mais l'incursion de la Colombie en Equateur s'est passé en plein pourparlers et même mise en place d'une stratégie concrète pour la libération imminente de onze otages dont Ingrid Bétancourt. La France reconnaît que Raul Reyes était en contact direct et que la délivrance était une affaire de jours sinon d'heures... Quel désastre.
Uribe n'a pas supporté que tout ça se passe sans lui, risquant de saper son autorité. Saura-t-on un jour si Ingrid et ses compagnons d'infortune ont eu réellement cette possibilité de retour à la vie... Je n'ose imaginer leur actuel sentiment de désespoir.
Autre info ou intox sur le net: quelques heures avant l'intervention colombienne, des rumeurs circulaient prêtant à Ingrid Bétancourt des propos rapportés par les derniers otages libérés qu'elle soutenait la demande de reconnaissance des FARC en tant que force politique légitime. Syndrome de Stockolm ou ultime message SOS?
Le saurons-nous un jour?
Et après tout, quelle importance si les Farc ne rende que son corps sans vie. A ce point d'absurdité, il aurait été acceptable que le poker menteur aille jusqu'à son terme pourvu que les otages soient libérés. Après, que les Tapioca et autres Alcazar s'entredéchirent, peu importe. De toutes façons, c'est un noeud de vipères, un entrelac d'intérêts sulfureux bien dans la couleur locale. Sidérant pour nous mais normalité pour eux.
Prions que la dernière petite chance de sauver Ingrid soit une réalité. Maintenant qu'Uribe a vengé l'assassinat de son père, son honneur est sauf. Ainsi, peut-être acceptera-t-il de détourner le regard le temps d'une action "humanitaire" orchestrée par ses voisins et l'international.
Mon Dieu, s'il vous plaît, entrouvrez le ciel pour un instant de Grâce. Ce serait une telle Joie.

mercredi, 05 mars, 2008  
Blogger Betty said...

Que faire, payer les FARC en échange d'otages ? n'est ce pas entretenir cette pratique monstrueuse ? dialoguer, discuter ? pendant combien de temps encore ? des enlévements, des trafics, des exactions tout cela continue... utiliser la manière forte, tuer, bombarder ? et donc sacrifier les otages...

Il m'arrive de me demander ce que dirait Ingrid Bétancourt. Celle d'aujourd'hui n'aurait pas le même discours que celle d'il y a 6 ans. Que pense t'elle, que souhaite elle ? voudrait elle que l'on paye des millions pour sa libération, voudrait elle mourrir en martyre pour dénoncer l'absurdité de ces pratiques ?.. ça doit dépendre des jours et des souffrances.

C'est l'horreur absolue de toute guerre : faut il sacrifier des hommes pour sauver une nation ?!... franchement je n'ai pas de réponse.

mercredi, 05 mars, 2008  
Blogger Padraig said...

Mais que fait donc le général Alcazar ?

jeudi, 06 mars, 2008  
Blogger Padraig said...

Pour positiver un peu, cette affaire a le mérite de nous inculquer quelques notions de géographie. Sans cela, on se mélangerait facilement les pinceaux en mettant le Vénézuela côté Pacifique, la Colombie à la place de l'Equateur, et le Surinam quelque part en Asie...

jeudi, 06 mars, 2008  
Blogger Jack said...

Véronique a parlé du syndrome de Stockolm. Dans ce genre d'affaire ce danger nous guettent tous.
"Ah, ce vilain Alvaro Uribe met en danger la vie d'Ingrid Bettancourt, alors qu'on était sur le point d'obtenir sa libération?" Voilà bien l'idée que véhiculent de nombreux commentaires.
Et si on s'en tenait au faits?
Qui prends des otages et en fait un business?
Les FARC ont-ils montré jusqu'à présent que l'on pouvait leur faire confiance?

jeudi, 06 mars, 2008  

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