Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

samedi 4 juin 2005

La belle au bois dormant

Dans ma note On va passer le flambeau à nos amis Anglais, publiée trois jours avant le référendum, j'avais déjà expliqué qu'un vote "non" de la France ouvrirait un boulevard au libéralisme Anglo-Saxon.

Je vous livre in extenso l'édito d'Alain Hertoghe intitulé "La belle au bois dormant" :

L'Histoire ne repasse pas toujours les plats. Et elle offre parfois des petits matins cafardeux à ses vieilles gloires. Les Français, hérauts du "oui" comme du "non", devraient bientôt le découvrir à leurs dépens. Les espoirs des premiers de revoter sur la Constitution et des seconds de la renégocier s'éloignent. Si, comme annoncé, le gouvernement Blair retire lundi de l'ordre du jour des Communes le projet de loi organisant le référendum britannique, l'Europe politique tombera dans un coma prolongé. Les Français l'auront blessée à mort, les Néerlandais lui auront donné le coup de grâce et les Britanniques… éviteront de publier précipitamment l'avis de décès. Après le "non" et le "nee", les libéraux et les atlantistes sablent le champagne en Europe. Mais Tony Blair attendra la grande explication du Conseil européen de Bruxelles, les 16 et 17 juin, pour s'assurer que Jacques Chirac portera bien le chapeau de l'échec. Porteur du plan B comme Blair, il écoutera avec attention les plans C à Z qui seront mis sur la table. Et sa générosité ira même peut-être jusqu'à accepter de reporter sine die les funérailles officielles du traité. Mais il n'ira pas plus loin. En cas de ratification par les 24 autres pays membres de l'Union, il était prêt à tenter de convaincre son peuple de ne pas s'isoler en rejetant cette Constitution trop franco-allemande pour un lecteur anglo-saxon. Mais il n'a pas du tout l'intention de s'infliger un "no" maintenant garanti sur facture. Prenant la présidence des 25 pour six mois le 1er juillet, Blair voit s'ouvrir un boulevard pour accélérer, avec ses alliés est-européens et scandinaves, la libéralisation du marché commun.

Si vous voulez mon avis, on n'a pas fini de payer les conséquences du vote de dimanche dernier...

Pour en savoir plus :
1. Edito d'Alain Hertoghe : "La belle au bois dormant" (Yahoo! Actualités)

7 Comments:

Blogger Vicnent said...

Y'a un truc qui me semble bizarre quand même dans cet édito :

Les anglo saxon sont libéraux et devraient être pour cette constitution. Le Non Français doit leur plaire et devrait, dans le cadre de la poursuite des "prises d'avis et autres ratifications" les motiver encore plus à voter oui, du fait de l'aveu français qui dit que c'est trop libéral.
Or, ce monsieur, journaliste, d'ailleurs et pas politologue ni économiste nous dit que Mais il [T.Blair] n'a pas du tout l'intention de s'infliger un "no" maintenant garanti sur facture. Et là, je ne comprends pas !!! Suis-je bête ? Surtout que l'auteur précise bien derrière que Blair prenant la présidence de l'Europe au premier juillet, il " voit s'ouvrir un boulevard pour accélérer /.../ la libéralisation du marché commun"
Blair aurait il peur que les anglais votent surtout CONTRE son gouvernement ? lui qui vient d'être reélu, même si quelque peu critiqué ? j'ai du mal à saisir la teneur et signification du vote anglais...
Y a t il un politologue dans la salle ?

samedi, 04 juin, 2005  
Blogger Padraig said...

Bah, dans dix ans on aura oublié tout ça, on ressortira le Traité de 2005 qu'on dépoussièrera légèrement ça et là, et il sera appliqué sans référendums, dans le calme et la bonne humeur. Avec un peu de chance, d'ici là, le parlement Européen aura pu faire passer quelques éléments-clé, et l'Europe n'aura pas été complètement en panne...

P.S. : @ vicnent : Ah, bon ? Le projet était libéral ? Curieux que tous les partis socialistes Européens aient été pour ! Quant à Blair, je constate simplement qu'il est moins naïf que notre cher Président ! - et j'ai mis "naïf" pour être gentil !

samedi, 04 juin, 2005  
Blogger Luc said...

Vincent, je vais te révéler un grand secret : ce traité constitutionnel il était social, pas libéral !

Le libéralisme c'est quoi ? Eh bien c'est le Far West, la jungle, pas de règles, la loi du plus fort. Tu as compris ?

Le traité, lui, imposait plein de règles, égalité homme femme, règles sociales de tous ordres : tout le contraire du libéralisme.

Seulement voilà : ceux qui sont contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre t'on fait croire, à toi comme à tant d'autres, que c'était un traité ultra libéral, et donc qu'il fallait voter contre.

Bon, une fois que tu as enfin compris que le but de ce traité c'était de promouvoir en Europe les valeurs du "modèles social Français", traité rédigé et soutenu par les français. Eh bien quand le peuple de France a dit non :
(1) Les libéraux de tout poil ont sorti la bouteille de champagne.
(2) Tous ceux qui croyaient en nous et qui nous avaient fait confiance jusque là ont sorti la bouteille de gnôle pour se saoûler la gueule.

samedi, 04 juin, 2005  
Blogger Vicnent said...

Patrick, Luc : on va commencer par se mettre d'accord sur la notion de libéralisme : Wikipédia par exemple (attention, il semblerait que l'ensemble de l'article sur le libéralisme (liberté, liberté économique, politique....) soit sujet à caution)
Quand j'entends dire, à la Chirac, que "le libéralisme c'est la jungke alors que là, on a 800 pages de règles", je me marre : on a 800 pages de règles pour bien expliquer qu'il faut être ultra libéral dans tous les domaines.
Donc, ce texte n'était en rien non libéral. De plus, on peut être libéral et social. Or, ce texte ne l'était pas, laissant la loi du marché (Poussée à son extrême) réguler l'ensemble.

Quant aux parties I et II, je n'ai, à peu de choses près, rien à dire. C'était bien.

Interditons une politique communiste dans notre constitution ? Par contre, j'aurai bien aimé voir une necessité d'harmonisation...

Quand au modèle français économique, il est à chier. Désolé, mais je ne l'accepte plus. D'ailleurs, rien que le taux de chomage qui lui est dû nous place en 21ième position sur 25 !!! et c'est ça qu'on veut imposer aux autres ? sommes nous tarés à ce point ???

note : c'est con que le tag < u> ... < / u> ne soit pas accepté ! (u : underlined : souligné...)

samedi, 04 juin, 2005  
Blogger Vicnent said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

samedi, 04 juin, 2005  
Blogger Vicnent said...

PS : EDF privatisé par ... Jospin ? il est socialiste lui ?
rappel : « Le socialisme signifie la propriété commune de la terre et du capital sous une forme démocratique de gouvernement. Il implique la production dirigée en vue de l'usage et non du profit, et la distribution des produits, sinon également à tous, tout au moins avec les seules inégalités justifiées par l'intérêt public » (Bertrand Russell).

samedi, 04 juin, 2005  
Blogger Padraig said...

Ca m'attriste, tout ces débats. Je pensais qu'une Constitution, ça devait être plutôt neutre, et qu'après les peuples décidaient - dans le cadre de le constitution - d'avoir une politique comme ci ou comme ça... C'est pour ça que je le trouvais plutôt bien, ce projet, parce que il n'était pas trop coloré ni dans un sens ni dans un autre. Et c'est sans doute pour ça que tous les politiques (ou presque) ont soutenu ce projet...

S'il y a un prochain coup, et qu'on me propose une Constitution très colorée - que ce soit dans un sens ou dans un autre - alors, là, je ne serai sans doute pas d'accord...

samedi, 04 juin, 2005  

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