Premier rapport du HCE sur l'échec de l'école primaire
Le Haut Conseil de l'Education (HCE) a été créé par par la loi Fillon du 23 avril 2005, alors ministre de l'Éducation nationale. Il a remis hier à Nicolas Sarkozy son premier rapport qui fait le bilan sur l'école primaire.
Le résultat est affligeant :
A l'issue du primaire :
- 60 % des élèves obtiennent des résultats acceptables ou satisfaisants.
- 25 % des élèves ont des acquis fragiles.
- 15 % des élèves connaissent des difficultés sévères ou très sévères.
Une proportion aussi élevée d’élèves en difficulté ou en très grande difficulté n’est pas une fatalité : les enquêtes internationales (PIRLS) montrent que certains pays, tels la Suède et les Pays-Bas, parviennent à la faire baisser à moins de 5 % à la fin du primaire.
Et, pour les 40% d'élèves qui n'ont pas le niveau :
- Les difficultés, identifiées dès le début de la scolarité, s’aggravent avec le temps.
- Le niveau à l’entrée au CP pèse très fortement sur les chances d’un cursus scolaire régulier.
- Le problème s’amplifie tout au long du parcours scolaire.
Eh bien voilà : notre école primaire engendre 40 % d'élèves (près d'un sur deux) qui vont être incapables de suivre un cursus scolaire normal et de s'intégrer correctement dans la société.
La faillite de notre système éducatif est enfin reconnue : "Chaque année, quatre écoliers sur dix, soit environ 300000 élèves, sortent du CM2 avec de graves lacunes : près de 200000 d’entre eux ont des acquis fragiles et insuffisants en lecture, écriture et calcul ; plus de 100000 n’ont pas la maîtrise des compétences de base dans ces domaines."
La "méthode globale" et les enseignants qui font dans le n'importe quoi, ça nous bouzille 300000 enfants par an !
Ca laisse un peu rêveur, non ?
Pour en savoir plus :
1. Haut Conseil de l'Education (site officiel)
2. Bilan des résultats de l'Ecole - 2007 - L'école primaire (Haut Conseil de l'Education - fichier .pdf)
3. Un rapport décerne un bonnet d'âne à l'école primaire (Le Nouvel Obs)
4. École primaire : "insuffisant" pour 40 % des élèves à la sortie (Le Figaro)
Crédit photo : Daniau/AFP
Libellés : le désastre de l'éducation nationale
9 Comments:
Une fois n’est pas coutume, je vais prendre la défense des enseignants.
Ils ne sont certes pas tous parfaits, mais je pense qu’il ne faut pas oublier que les parents ne tiennent plus leur rôle :
40% des couples divorcent...
Lorsque les deux parents travaillent (et comment faire autrement), bien peu de temps reste pour s’occuper des enfants...
3 heures de TV, souvent « débilitante », par jour sont une autre cause !
Le prof doit-il et peut-il se substituer à tous ces manques et je ne parlerai pas des parents qui ne connaissent pas notre langue.
Par ailleurs, combien de vrais enseignants parmi les 1.2 millions de fonctionnaires de l’éducation nationale.
Combien de bureaucrates aillant perdus tout contact avec le réel, pantouflent-ils dans le ministère et les académies, pondent des notes et des directives ?
Il est des affronts faits aux enseignants qui démontrent la toute puissance d’une administration méprisante et tatillonne.
Toute puissante administration qui caractérise toutes les organisations centralisées et monstrueuses, sans exception.
Trouvez vous normal qu’un professeur découvre son emploi du temps la veille de la rentrée, trouvez vous normal qu’un jeune professeur stagiaire découvre son affectation quelques jours avant la rentrée...
Trouvez-vous normal d’être convoqué à 5h du matin à l’autre bout de la France pour passer le CAPES ?
J’ai travaillé dans le privé : dans la pire des boites on traite le dernier des employés avec plus de respect.
Curieusement, dans les médias on ne parle jamais de ces « détails » qui font l’ordinaire des enseignants.
La "méthode globale" et les enseignants qui font dans le n'importe quoi, ça nous bouzille 300000 enfants par an !
Le raccourci est un peu rapide. Il faudrait peut-être se pencher sur les raisons profondes de l'échec de ces enfants. Situation familiale et sociale, CSP... Que l'école ne parvienne pas à les hisser au niveau voulu est regrettable, mais faire de l'école la cause de leur échec est exagéré.
@ Paul : Eh bien, non, je ne suis pas d'accord. Le boulot des instits de l'école primaire, c'est d'apprendre aux enfants à lire, à écrire et à compter. C'est des professionnels, c'est leur profession, et ils ont tout le temps pour y arriver. S'ils n'y arrivent pas, c'est qu'ils s'y prennent n'importe comment.
Tu tournes ça comme tu veux, de mon point de vue c'est indiscutable.
@ Jack : l'entourage familiale compte, bien sûr. Mais en classe, c'est le maître qui fait la loi, qui impose la méthode et qui est chargé d'apprendre les bases qui sont au programme de l'école primaire. Et là, le contexte familial n'est plus que ça : un contexte.
Je vous rappelle qu'on parle ici d'école primaire. C'est là où tous les élèves sont le plus sur un pied d'égalité.
J'ai entendu à la radio que le ministre de l'éducation venait de décider d'augmenter le temps consacré au sport à l'école. Parfait. La France aura plus de chances de briller dans le sport mondial. Quant à la lecture, au calcul et à l'orthographe, on verra ça plus tard...
D'ailleurs, un sondage Opinionway va bientôt nous apprendre que nous sommes tous (72%) ravis de cette initiative courageuse du gouvernement.
Voilà, je suis une petite instit qui ne laisse jamais des gamins s'enliser dans des difficultés. Qui prend le temps d'adapter les cours.
Je suis épaulée par un directeur fantastique et des collègues qui aiment leur métier.
Mais, parfois démunis par des parents qui ne s'investisent pas dans le suivi de la scolarité de leurs enfants, pour diverses raisons, qui leur font baisser les bras. Des enseignants démunis aussi par le manque de moyens. Sans compter le nombre d'élèves qui rend difficile un enseignement individualisé, quand celui-ci s'avère nécessaire.
J'essaye, avec les moyens que j'ai, de donner le meilleur à mes petits écoliers. J'ai le cours préparatoire et j'ai conscience que cette étape est capitale pour la suite de la scolarité.
Bonne rentrée, Lyse !
@ Lyse : Sache tout d'abord que j'ai la plus grande considération pour le métier d'instit qui est certainement un des plus beaux métiers du monde. En plus, ayant moi-même donné des cours à des classes d'élèves quand j'étais étudiant pour arrondir mes fins de mois, je sais combien être face à une classe peut être exténuant. Je sais aussi que, quand la cloche sonne, il n'y a pas que les élèves qui poussent un "ouf" de soulagement! ;-)
Ceci dit, je que je critique, ce n'est pas le dévouement des instits, c'est l'abandon de toutes les méthodes d'enseignement qui ont fait leurs preuves, au profit d'expérimentations désastreuses sur des générations complètes d'enfants.
A ce propos, et si tu le permets, j'aimerais te poser la question : utilises-tu la méthode globale, ou la méthode Boscher ? (ou une autre méthode ...)
@Luc : tu n’as pas le droit de considérer que l’instit, le prof est responsable tout seul de la qualité de l’enseignement, et que tous les élèves sachent tous lire et compter à la sortie du CM2 est de la seule responsabilité de l’enseignant.
Lorsque j’étais au collège, nous avions un prof, dont j’ai un souvenir affectueux, qui nous disait que le métier de jardinier était moins ingrat que celui du professeur, lui récolte généralement les fruits d’un travail bien fait...même sur des terres ingrates, pour peu qu’on y mette l’engrais necessaire.
Lyse doit pouvoir nous dire que dés le démarrage elle reçoit des petits dont les capacités sont déjà très inégales, certains ont un vocabulaire déjà très riches et d’autres non. Si l’on connaît déjà les mots il est plus simple de les lire puis d’être capable de les écrire, on ne construit rien sur le vide. Nier les inégalités familiales qui ont objectivement augmenté à l’entrée et pendant la scolarité est un peu trop commode. Il est évidemment plus simple de faire porter le chapeau aux enseignants. Ils ne peuvent rattraper tous les déficits à commencer par les déficits affectifs, les gosses sont des humains pas juste des « buvards » de l’enseignement prodigué par les maîtres et s’ils ont commencé à pousser tordus, çà se verra même avec la crème des enseignants, même avec un précepteur !
Laissons les enseignants faire leur boulot et virons les minsitres qui chaquent années viennent "pondre" leur petite réforme. Depuis des décennies ils ne font que réforme sur réforme et l'école est en faillite. Quand on aura décidé de juger l'instit comme un professionnel responsable c'est à dire de juger à la réussite de ses élèves et non à la capacité de l'enseignant à appliquer la nouvelle directive à la mode. Car c'est bien cela, pour un inspecteur ce qui compte c'est que l'enseignant applique bien la directive. Que sont taux de réussite soit élevé ou pas peu importe...
Et ça ça me dépasse !!
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