Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

mercredi 13 août 2008

Salut les buses et les blaireaux...



Les retraités trouvent le temps de se pencher sur de menus détails, qui n’auraient même pas effleuré leur esprit « d’actifs » pressés.

Il faut dire qu’en termes de consommation, sachant que la seule promotion qui leur est permise est celle d’emmerdeur public, leur attention se porte naturellement sur les dépenses et donc les prix de ce qu’ils achètent.

Le consommateur retraité devient tout naturellement un consommateur plus attentif et donc plus affuté !

Voici donc les faits très simples, dans notre grande surface favorite (depuis bien trop longtemps) nous achetons le 18 Juillet un paquet « normal » d’une marque connue de céréales payé 3€ 88, le 6 Aout nous achetons le paquet marqué + 25% gratuit de la même marque et nous le payons ... 4€ 77, soit 23% d’augmentation.

Cherchez l’erreur : le mot gratuit aurait-il plusieurs sens ? Ou le cours des céréales a bondi de 23%, juste au moment de cette super promo 25% gratuit ?

L’explication est plus simple : on nous prend pour des buses !

Dans le même magasin, je vois en promotion sur une palette des boites de gâteaux, désœuvré, je passe la boite au scanner d’étiquettes qui se trouvait juste à côté : + 1 € par rapport au prix indiqué. Un conseil, lorsque tu achètes un article en promotion dans une grande surface, penses à vérifier que le prix que tu payes en caisse est bien celui promis...

Il me souvient avoir acheté une fenêtre de toit dans une très grande enseigne de bricolage, coup de chance cet article était en promotion. Arrivés en caisse, la caissière appliqua le tarif normal. Heureusement mon épouse veillait, il fallut aller chercher le vendeur afin qu’il remplisse un bon attestant la remise promotionnelle pour la caissière : tu parles... à l'heure de l'informatique!

Il est certain qu’un certain nombre de clients, confiants, se font avoir. Nous n’avons plus remis les pieds dans cette enseigne pendant des années, et encore aujourd’hui je n’y prends que des babioles ...

Pour conclure, lorsque tu entres dans une grande surface ouvres bien en grand tous tes sens, et rappelles toi que tu es là pour te faire plumer, ce ne sont pas tes amis, même si souvent, ils cherchent à faire croire qu’ils veillent sur tes intérêts : tu es le seul qui puisse le faire, souviens-t-en !


Ah ! dernière recommandation, ne comptes pas trop sur les fonctionnaires chargés de pourchasser les pratiques commerciales frauduleuses : ils sont débordés.

Photos JP Michel & Florent Cardinaux

7 Comments:

Blogger Padraig said...

Oui. J'ai découvert que l'offre "trois paquets" de fromage râpé coûte plus cher que trois sachets individuels (même marque, même qualité, même date de péremption, évidemment). Et pour la tisane, mieux vaut acheter deux boites séparées que deux boites assemblées sous cellophane...

C'est vrai. Le marketing est une bonne chose nécessaire, mais il trop souvent dévoyé pour plumer le consommateur. Le marketing est quelque fois utilisé pour tromper (genre yaourts de la marque BIO qui n'avaient rien de Bio). Ces marketeurs-là sont des arnaqueurs, rien de mieux. En revanche, il y a beaucoup de marketeurs honnêtes, qui informent sans mentir. Bravo à ceux-là.

La seule réponse est en effet la vigilance... Comme tu le dis, Jack, les producteurs et distributeurs sont là pour gagner de l'argent, pas pour veiller sur nos intérêts, comme certaines publicités veulent nous le faire croire...

Evitons d'être les buses et les blaireaux des marketeurs-arnaqueurs...

jeudi, 14 août, 2008  
Blogger Philippe.Piriac said...

Ah, si on pouvait controler les marges des commercants et industriels.,… mais le peut-on et le doit-on ?

J'entendais ce matin même notre ministre Mme Lagarde dire à France Inter que ses services seraient "très" vigilants sur les promesses de tenue des prix par les opérateurs économiques....

Les quelques fonctionnaires de la DGCCRF (qui par ailleurs doivent travailler sur les questions de péremption des produits, de qualité hygiénique des conditions de service des restaurants,...) en ont-ils le temps et ont ils un réel pouvoir d'influence sur les grandes marques et les grands disributeurs?

quel est le pouvoir de négociation du consommateur Lambda ( sur la hauteur de la marge) contre
- la pression ( à la hausse de la marge)de l'actionnaire boursicoteur d'une chaine hyper marché( typ Carrefour)
- les exigences du banquier ( qui s’expriment en% de taux du crédit) qui aide un nouveau et jeune adhérent de chaine coopérative , type Leclerc ou Intermarché ou Système U,…) généralement sans le sou car ex chef de rayon ou directeur de magasin salarié) à financer le rachat d'un hypermarché à son créateur:Si les marges brutes de la grande distribution étaient basses ( 15%?) dans le passé, c'est en grande partie parce que les hypermarchés sortaient de terre et que les fonds de commerce ne valaient rien Maintenant il faut payer les fonds de commerce à leurs fondateurs et les frais financiers qui vont avec. Cela coûte les marges brutes actuelles des distributeurs financent tout cela..
Au delà des comportements oligopolistiques navrants pas étonnant donc que les marges de la distribution augmentent : Il faut rétribuer le risque encouru par ceux qui ont inventé les hyoermarchés et la valeur de rente créée..
Pendant des années, on a eu des prix trop bas par rapport au cout complet. Ce sont maintenant les jeunes générations de consommateurs qui vont payer l'addition pour les discounts accordés à leurs parents...

(sauf à ce que mon analyse soit fausse), ceci est encore un effet de non développement durable ( comme l'environnement, la retraite par répartition,...) : On fait payer les générations futures.
Ceci aurait du sens si les rentes créées/ transmises étaient stables et créatrices de valeur. Je n’en suis pas réellement convaincu…

Pas facile d'avoir 20 ans aujourd'hui...

jeudi, 14 août, 2008  
Blogger Jack said...

Bonjour Philippe : heureux de te retrouver.
Tu ne changes pas comme d'hab tu vas trop vite et du coup tu te retrouves hors sujet.
Personne ne songe à contrôler les marges des grandes surfaces ni de personne d’ailleurs. Je dénonce des pratiques commerciales déloyales, qui je pense sont punies par les lois de ce pays. Lorsqu'on annonce 25 % gratuit, ils doivent y être sinon il y a TROMPERIE.
Quand au discours sur les discounts accordés à notre génération, que les générations futurs doivent payer : je demande pardon mais je n'ai pas bien suivi la démonstration.
Le père Mulliez première fortune de France n'a-t-il pas 77 ans, il a du s'enrichir aussi lorsque nous étions très jeunes non?

Je suis d'accord seulement sur le fait qu'il est difficile d'avoir 20 ans aujourd'hui, mais tu ne me feras pas porter le chapeau.
Ce n’est pas parce que le communisme fut un échec que l’économie libérale est la panacée, le développement durable si nécessaire n’est certes pas inscrit dans les gènes du libéralisme.

jeudi, 14 août, 2008  
Blogger Philippe.Piriac said...

Chatouilleux le néo retraité...

Pour le hors sujet, bien sûr et bien entendu mais bon... je voulais faire mon petit couplet economique sur la montée structurelle des prix dans la grand distribution.
Sur le coté non développement durable, je persiste un peu. tu cites le cas Auchan: Selon moi, le pire est a venir: cette entreprise n'est pas cotée; si un jour elle le devenait ou était reprise par quelqu'un d'autre,l'augmentation des tarifs dans cette enseigne me parait probable...( meme cause; meme effet que l'argument exposé pour les autres chaines..). le fait que Mr Auchan se soit enrichi n'enlève rien au fait que les prix facturés au consommateur ne contenaient pas un goodwill en cours de création et qu'il faudra bien un jour ou l'autre le payer à son créateur,quand il sera constaté, c'est à dire au moment d'une cession éventuelle. Les autres chaines y sont déjà passé ou y passent maintenant..

Ce good will est en grande partie due à la plus value que nous; consommateurs jouisseurs et pressés, donnions pour prendre nos belles voitures des années 80 et les garer dans des immenses parkings, pousser des chariots , se faire plaisir sur des achats d'impulsion souvent inutiles, plutot que de faire de la marche à pied en ville pour passer d'un commerçant à l'autre, acheter au uste nécessaire et leur faire un brin de causette.

Je sais, tu me diras qu'un hypermarche,c'est 80000 à 100 000 références sur un seul endroit,des couts et du temps gagnés, avec les effets d'échelle d'une chaine nationale..
mais franchement, Avons nous besoin de 100 000 références: avons nous besoin de gagner autant de temps pour le perdre en bouchons d'accès aux hypermarchés en transit vers la périphérie des villes. ,Ne payons nous pas en cout de caisse solidarité-chomage ce que nous avons gagné en prix de la consommation?
Est ce un jeu gagnant à tout coup?

Sans compter que les commerces de proximité, eux, ne donnent pas dans la tromperie commerciale, soucieux qu'ils sont de leur réputation.( ouf , je suis revenu dans le sujet,.).

Le commerce de proximité va donc faire un come back, c'est probable

Ce sera probablement avec des franchises de grandes enseignes!

Soyons optimiste: Peut etre récupérera-t-on ainsi des bénéfices du "glocal" :
-les effets d'échelle industriels du global,
-les bénéfices de la relation humaine du local...

Espérons que ce sera cela, parceque si c'était l'inverse, bonjour les dégats...

vendredi, 15 août, 2008  
Blogger Jack said...

Ah là Philippe je te retrouve pour notre part nous détestons les grandes surfaces et ce billet le prouve.Nous allons, chez les petits commerçants chaque fois que c'est possible et tant que nous en avons les moyens. Nous habitons une village est savons qu'un village existe aussi grâce à ses commerces.
Lorsqu'on voit ce qu'est devenu la ville d'Avignon à cause des super-mega zones commerciales qui l'encadrent de tous côté. Sachant que c'est aussi ce qui est arrivé à la plus part des villes d'Europe à un stade plus ou moins avancé.
Et tout cela simplement parce qu'on a omis d'organiser le stationement et/ou les transports en commun.
C'est à pleurer.
Pire, la puissance de ces grandes surfaces et désormais telle qu'elles mêmes participent aux travaux d'aménagement urbains qui améliorent l'accès à leurs magasins.
Lorsque le politique est absent et sans vue à long terme, autre chose prend sa place.
Il n'est pas sur qu'à long terme le citoyen y gagne.
Et là je reviens à mes 25% gratuits et je demande qui fait respecter la loi dans ce pays? Je vais déposer une plaine chez le procureur de la république pour escroquerie?
Car c'est bien comme cela qu'on doit nommer de telles méthodes.

vendredi, 15 août, 2008  
Blogger Padraig said...

Ici, dans mon petit village de 1 600 âmes, la (nouvelle) mairie tente de faire revivre le centre bourg (déserté de tous commerces par la proximité d'un Leclerc), en créant un petit marché sur la place de l'église le lundi matin. il est trop tôt pour mesurer le succès ou l'échec de l'initiative, mais les quelques commerçants se disent satisfaits et continuent de venir. Je vous tiendrai au courant !

vendredi, 15 août, 2008  
Blogger Jack said...

Mon beau-frère a tenté la même chose dans son petit village dans le 77, au début ce fut un franc succès. Puis vint l'hiver et la fréquentation déclina. Alors les commerçants qui se les gèlent plus longtemps que les clients ont commencé à déserter eux aussi...
Par contre nous rentrons à l'instant du marché d'Arles, qui est un vrai feu d'artifices de légumes, de fruits, d'épices, de savons avec tout plein d'odeurs et de beaux fruits bien meilleur marché et bien plus frais que dans n'importe quelle chaîne de distribution.
La relation avec le marchand est d'une toute autre nature, tu peux déguster, choisir demander conseil, bref tu redeviens un être humain pas une carte bleue sur patte.
Et le plus important est que le marchand sera au même endroit la semaine prochaine et que son plus grand désir est que tu reviennes à son étale.
Ça diffère quelque peu de la caissière épuisée et formatée.
Nous avons du marcher quelque peu et porter notre panier, car sur les marchés, il n’y a pas de caddy, mais c’est un sport qui vaut largement 10 minutes de home trainer ...
Cela nous a rappelé les marchés du boulevard Bianchi et du boulevard de Port Royal où nous achetions l'essentiel de notre nourriture, lors de notre bref passage dans la capitale.
Nous y trouvions une fraicheur et une variété de nutriments qu'aucune grande surface n'offre.
Je souhaite que votre marché continue de prospérer, mais je crains que 1600 âmes n'y suffisent pas, sauf si une grande proportion d'entre eux se font un devoir de le fréquenter.
...et que la qualité des produits proposés soit au rendez-vous : militant mais pas maso tout de même.
Un espace couvert et à l’abri du vent est je pense un effort que la commune peut faire pour pérenniser son marché. C’est une tradition encore bien ancrée, un peu partout.

samedi, 16 août, 2008  

Enregistrer un commentaire

<< Home