Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

lundi 10 septembre 2007

Voici venue l’heure de tenir ses promesses...



La réforme des régimes de retraite spéciaux est annoncée, déjà les syndicats de fonctionnaires haussent le ton, menacent, roulent des mécaniques.

La stratégie de Sarkozy est claire : j’annonce les réformes que je ferai si je suis élu, je suis élu je fais ce que j’ai promis... c’est ce que nous attendions, franchement!

Alors il est clair que partir à la retraite à 60 ans plutôt qu’à 50 ne peut être accepté de gaité de cœur : il faut bien l’admettre la pilule est difficile à avaler. On entend également dire que la mise aux normes du privé des fonctionnaires ne règlera pas le problème du financement des retraites considéré dans son ensemble, c’est vrai mais c’est oublier qu’en effet d’autres révisions déchirantes seront nécessaires pour tous.

Chez nos voisins allemands l’équilibre des régimes est atteint grâce au recul de l’âge de la retraite à 67 ans : ce qui signifie que nous devrons tôt ou tard reculer l’âge de la retraite (tôt serait mieux que tard) et qu’avant de demander à tout le monde d’accepter des sacrifices (en 2008 la loi Balladur prévoit un accroissement du nombre de trimestres de cotisation requis), la décence commande de commencer par la suppression des privilèges.

Décence quel drôle de mot...


Crédit photo : REUTERS/TOBIAS SCHWARZ (Le Monde)

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12 Comments:

Blogger Julien said...

Quelle décence y a-il a demander tous les sacrifice à la nouvelle génération pour payer la retraite à celle qui a tout eu ? Quelle contrepartie ?

mardi, 11 septembre, 2007  
Blogger Jack said...

Julien :
J’appartiens à cette génération qui a « tout eu » pour reprendre tes propres mots. J’ai eu la chance de cotiser sans interruption pendant prés de 42 ans et à l’époque je ne me suis pas demandé si les pensionnés avaient cotisés, combien ou combien de temps.
La solidarité intergénérationnelle est le principe qui régit notre système de retraite : son équilibre est donc gouverné par la démographie.
Il n’y a pas 36 leviers donc mais en gros 3, les autres paramètres sont démographiques et économiques.
Le montant des cotisations
La durée des cotisations
Le montant des retraites.
Tout le reste est du baratin.
A cet instant les deux premiers leviers concernent les cotisants, tandis que le troisième concerne les retraités.
Au passage je conseille à ceux qui pensent que le système de retraite par capitalisation est la panacée, d’observer la crise financière actuelle qui est de nature à remettre en cause les pensions de ces régimes.

Mais une élimination systématique des vieux à partir de... disons 75 ans serait sans doute une mesure susceptible de rééquilibrer les régimes de retraites et au passage ceux de la santé et pourrait permettre aux jeunes de ta génération de cotiser moins et qui sais de partir à la retraite plus tôt ?

Cette proposition est-elle décente ?

mardi, 11 septembre, 2007  
Blogger Padraig said...

Quoi ? Ici aussi ! Mais il est PARTOUT ! A la une de tous les journaux, aujourd'hui en Bretagne, hier en Corse, demain je ne sais où ! Courrant, joggant, discourant... Au passage consolant la veuve, réconfortant l'orphelin, enterrant la victime... Quel homme !

Depuis quelque temps, "chez Luc" apparaissait comme un havre de paix où on ne le voyait pas. On pouvait souffler un peu... C'était très reposant. Mais c'est fini. Il a dû remarquer cette vacuité médiatique et s'est immédiatement immiscé pour la combler. PARTOUT, je vous dis ! Il est PARTOUT !

mardi, 11 septembre, 2007  
Blogger Jack said...

Désolé Patrick, j'aurais aussi bien pu mettre la photo d'une vieille dame... Mais arrive maintenant le moment d'agir et de voir s'il est capable aussi bien de réformer ce foutu pays que de paraitre, justement!

mardi, 11 septembre, 2007  
Blogger Julien said...

Le problème n'est pas la solidarité inter-générationnelle, je n'en renie pas du tout la nécessité. Mais votre génération doit prendre conscience que nous entendons depuis le collège que nous sommes menacés par le chômage, par la précarité. Et que nous sommes lasses de recevoir des leçons économiques et de vie sans au moins entendre le moindre méa culpa sur les erreurs faites dans le passé. Alors si nous devons faire les compte sur ce que la prochaine génération doit faire pour la survie des anciens, faisons également les comptes sur ce que votre génération nous à pris en terme d'environnement (on pourrait le chiffrer), de qualité de vie, de liberté. Combien à coûté au Monde notre confort passé en terme d'injustices sociales ?

Surtout Jack ne prenez pas ça pour vous. Je ne me permettrais pas de vous juger personnellement

mardi, 11 septembre, 2007  
Blogger Jack said...

Bien justement si, il faut prendre les choses personnellement les deux pieds bien campés dans le réel. Je suis agacé que l’on oppose les générations. Je trouve scandaleux que les jeunes aient à galérer pour trouver un emploi, une situation stable et ne puisse envisager le futur avec la sérénité qui était la nôtre au même âge.
Il est tout simplement ridicule d’opposer les générations, car cela ne correspond à rien de concret : objectivement.
C’est comme si à notre époque nous avions reproché à nos parents d’avoir fait une guerre mondiale : c’est tout simplement ridicule.
Le monde change et il faut s’adapter, il y a déjà très longtemps que cela fonctionne ainsi.
PS: le troisième levier est le montant des retraites versées et je ne doute pas qu'il soit amené à baisser.
Par ailleurs vieillir en mauvais état n'est pas une perspective réjouissante, il faudra bien réviser cela aussi un jour en évitant que les vieux ne deviennent un business...

mardi, 11 septembre, 2007  
Blogger apollo said...

j'espère que vous avez tous passé un bel été !
De retour juste à temps pour voir Sarko à l'affiche !!!

Le débat du moment n'est pas tellement les "retraites" en général mais les "régimes spéciaux" c'est à dire les inégalités entre certains régimes de fonctionnaires et les autres.

En gros partir à 45 ans à la retraite quand le boulot est aujourd'huii simplement d'appuyer sur un bouton c'est pas juste.

L'argument contraire étant : l'un des gros avantages de ce boulot et une des raisons pour lequel certains l'ont choisi, c'est qu'on part à la retraite à 45 ans, donc en quelque sorte on casse un contrat.

Moi je suis d'accord avec les 2 arguments donc supprimer les régimes spéciaux de façon unilatérale ne me parait pas juste mais par contre il faut évidemment les faire disparaitre progressivement sur la durée.

Après pour le reste tout d'accord avec Jack, ce n'est qu'une équation dont les inconnues sont à peu près toutes connues.
Donc oui Sarko au boulot, mais plutôt que d'en faire un cas personnel pour juger son bilan, espérons qu'il y ait un grand consensus raisonnable dans l'intérêt de tous

mercredi, 12 septembre, 2007  
Blogger Julien said...

Pour avoir travailler en maison de retraite, croyez moi Jacques je suis loin d'être pour une lutte entre génération. Et pour revenir au sujet de cette note, je suis tout à fait d'accord avec la nécessité économique de supprimer les régimes spéciaux.

Par contre, il y a justement un problème avec le fait que les génération n'admette pas leur responsabilité vis à vis des générations suivantes.
Ou plutôt si, elle l'admet en principe mais dans les actes rien n'est fait. Bien au contraire. On se lance dans des aventures technologiques, économiques sans d'appréhender véritablement les conséquences sur l'environnement et sur la société.

Mais finalement, je doit peut-être retirer tout ce que j'ai dit, je crois que ce n'est pas un problème de génération. C'est un problème de nature humaine.

mercredi, 12 septembre, 2007  
Blogger Jack said...

Nous approchons du consensus Julien. Je n’ai quitté le monde du travail que depuis 6 mois et j’ai donc une expérience encore fraîche du sort fait aux jeunes dans les entreprises et aussi bien dans celles du CAC 40 que dans les PME . La précarité est telle que pour beaucoup il est simplement impossible de seulement imaginer fonder une famille.C'est cependant grâce à leur famille que souvent ,ils réussissent à subsister, à l'âge où déjà nous étions autonomes.
Or la famille est la cellule de base de la société comme chacun sais, si une telle situation perdure, le monde deviendra rapidement invivable toutes générations confondues.
Il y a eu une époque où l’homme était par essence précaire, il était chasseur-cueilleur, nomade se déplaçant au fil des migrations du gibier et des saisons : mais ils étaient infiniment moins nombreux qu’aujourd’hui. L’ennui est que le chasseur-cueilleur ferait un bien piètre consommateur et les crânes d’œuf chantres du capitalisme sauvage feraient bien de s’en souvenir.

Voilà Julien, le problème des retraites est un problème politique, pas un conflit de génération, et nous allons bien voir s’il est encore possible d’avoir une vie politique dans ce pays.

mercredi, 12 septembre, 2007  
Blogger Julien said...

Je suis d'accord pour le consensus finalement Jack ! :-)

jeudi, 13 septembre, 2007  
Blogger Padraig said...

Quoi ? On prétend abolir les privilèges ? Mais je coyais que c'était chose faite depuis le 5 août 1789 ! La République aurait-elle donc subrepticement recréé des privilèges ?

A l'époque, on traitait le sujet par la guillotine. Heureusement, les temps ont changé, on va juste demander à certains de travailler un peu plus longtemps, comme les autres.

Finalement, la société a bien progressé !

vendredi, 14 septembre, 2007  
Blogger Padraig said...

Il est vrai que jusqu'à présent, les réformes courageuses du gouvernement n'avaient guère mis les gens dans rue. Par exemple, les grandes familles de France qui vont "subir" la réforme du bouclier fiscal n'ont pas défilé dans la rue. Pas plus que les seniors riches qui vont pouvoir transmettre leurs biens sans impôt sur l'héritage (même les futurs héritiers n'ont pas pipé un seul mot de protestation). On n'a même pas non plus vu les multirécidivistes se plaindre dans la rue du durcissement des peines à leur encontre...

Sur cette lancée, on peut donc raisonnablement penser que les cheminots et autres RATPistes vont accueillir dans l'enthousiasme les mesures relatives à leurs régime de retraite.

Vous ne pensez pas ?

mardi, 18 septembre, 2007  

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