A propos du débat Royal / Sarkozy
Un débat présidentiel a surtout une vertu : celle de révéler la vraie personnalité des candidats. Et il faut dire que hier soir, on a été servis !
Nicolas Sarkozy s'est montré sincère, compétent, courtois, pondéré, responsable.
Ségolène Royal s'est montrée hautaine, colérique, incontrôlable, agressive, brouillonne.
Sur le plan du programme, Nicolas Sarkozy a été clair, précis, pédagogue. Il a exposé simplement et directement quelle serait sa politique s'il était élu président. Il n'a éludé aucune question et est resté dans le cadre du plan prévu pour ce débat.
Ségolène Royal a été brouillonne, ne respectant en rien le planning prévu, partant dans tous les sens, et disant à la fin du débat le contraire de ce qu'elle avait dit au début, entres autres sur les 35 heures.
Les Ségolinades de la soirée : Hier soir, on a eu droit à un véritable feu d'artifice ! En voici quelques-unes, en vrac et dans le désordre.
Le nucléaire : Voulant piéger Sarkozy, et se prenant sans doute pour l'inénnarrable Jean-Jacques Bourdin de RMC, elle pose une colle à Sarkozy : "Quelle est la part du nucléaire dans la consommation d'électricité en France ?". Nicolas n'a pas le chiffre exact en tête, alors il élude. Elle insiste, hautaine et cassante "Vous ignorez la part du nucléaire ?" Sarkozy répond "la moitié de notre électricité est d'origine nucléaire". Et Ségolène Royal sort cette énormité : "Non, 17% seulement". Bon, en fait, le chiffre exact, c'est 78%. Alors, moi je dis, quand on veut faire son intéressante et qu'on veut piéger son adversaire, on se débrouille au moins pour avoir des fiches à jour, sinon, on passe pour une
Le baby-sitting des fonctionnaires : Prenant pour exemple des faits divers récents de l'actualité, pour bien frapper les esprits, elle propose comme mesure, tenez-vous bien, de faire raccompagner les fonctionnaires le soir chez eux après le boulot par d'autres fonctionnaires ...
Les handicapés à l'école : C'est sur ce sujet, sensible il est vrai, que Ségolène Royal a pété les plombs en direct-live, pour se laisser aller sur le plateau à "une saine colère", selon ses propres paroles. Alors que Nicolas Sarkozy expose ses propositions pour l'insertion des enfants handicapés à l'école, Ségolène Royal explose littéralement et se laisse aller à des invectives diverses et variées en montrant du doigt Nicolas Sarkozy et en déclarant "On atteint le summum de l'immoralité politique". Pourquoi ? Parce que la droite avait oser toucher au programme Handiscol qu'elle avait lancé en 1999. Oui mais voilà : la droite l'a en fait remplacé par la loi du 11 février 2005 a donné obligation à la totalité des établissements scolaires d'accueillir les enfants handicapés qui le souhaitent, et le résultat, c'est que 160.000 enfants handicapés ont été scolarisés à la rentrée 2006, contre 90.000 en 2002. Une fois de plus, quand on veut se la jouer "saine colère", on choisit bien son sujet ...
... et ça a été comme ça pendant toute la soirée. Elle n'a répondu à aucune question. Sur chaque grand sujet critique, elle a répondu que cela serait résolu par une concertation entre les partenaires sociaux. La cinquième République, on la remplace par la Sixième. Ca va être quoi ? On va voir, on va faire des forums participatifs ... Et comment on va financer tout ça ? Une seule réponse : "la croissance". Ah, bon !
Nous voilà en pleine "autogestion" chère à Edmond Maire. Ca y est, j'ai enfin compris son slogan de campagne "La France Présidente" : ce ne sera pas elle, la présidente, ce sera vous et moi, le peuple français, la France ...
Y a-t-il un pilote dans l'avion ? Dans ce qui attend notre pays dans les cinq prochaines années, il y a intérêt à avoir un capitaine à la barre. Si c'est elle qui passe, ça fait franchement peur !
Pour finir, un petit mot des tricheries opérées pas la gauche chaque fois qu'elle a pu le faire. Il est maintenant de notoriété publique que, lors du dernier débat Mitterrand / Chirac, Mitterand avait fait exprès de faire fabriquer une table trop basse de façon à ce que Chirac, plus grand que lui, soit obligé de se tourner sur sa chaise tout au long du débat, ce qui a été le cas. Cette fois-ci, cette tricherie n'a pas été possible. Alors, qu'a fait Ségolène Royal pour tricher quand même lors du débat ? Eh bien Patrick Poivre d'Arvor l'a révélé ce matin : Vous avez eu l'impression que, pendant les deux heures et demies du débat, Ségolène Royal regardait Nicolas Sarkozy droit dans les yeux. Ce n'est pas vrai. Elle regardait droit dans les yeux un point juste à côté de Nicolas Sarkozy pour faire croire au téléspectateur qu'elle le regardait dans les yeux, et pour tenter de le déstabiliser. Pas mal, hein ? On sent bien un personnage franc du collier, hein ?
En tous cas, si on en croit le sondage Opinionway publié aujourd'hui, les vingt millions de téléspectateurs qui ont regardé ce débat ne s'y sont pas trompés : 53% on trouvés Nicolas Sarkozy "plus convaincant", et 31% ont trouvé Ségolène Royal "plus convaincante". 31% ... c'est moins que ce que la gauche a récolté au premier tour ...
Pour en savoir plus :
1. Le débat Royal-Sarkozy, l'intégrale en vidéo (LCI)
2. Deux heures d'accrochages à vif (LCI)
3. Mme Royal "assène des contrevérités" selon le ministre de la Santé (La Croix)
4. Opinionway : Sarkozy jugé plus convaincant par 53% des sondés (TV5)
5. Sarkozy stays ahead after TV debate (swissinfo)
6. Royal-Sarkozy: choc des titans (Un homme en colère)
Crédit photo : AFP
Libellés : élections présidentielles 2007
22 Comments:
Le débat a été très intéressant! Nous n'avons pas de tels débats aussi constructifs au Québec.
Le problème avec Sarkozy, à mon avis, c'est qu'il a paru sur la défensive à plusieurs moments à trop vouloir jouer les sereins. Royal n'a pas gagné, mais elle n'a pas perdu à coup sûr!
J'ai écrit un texte sur le sujet sur mon blogue si cela vous intéresse d'y lire une perspective du Québec.
Argh.
Je dois avouer que je partage les grandes lignes de ton analyse.... Sarkozy a été bien meilleur..
Mais malgré sa bonne prestation je reste en désaccord profond avec beaucoup de ces idées !
Effectivement, Y a pas photo comme on dit. Je n'ai regarde que la premiere heure en direct (grace a internet, et oui aux Pays-Bas pas facile de suivre ce type de debats) et ensuite j'ai lu les comptes rendus pour ce qui est de la suite.
Ce qui etait prevu c'est produit, Sarkozy a ete objectivement meilleur. Le discours de Royal tout au long de ce debat etait tres flou, elle maitrise clairement moins bien ses dossiers et n'a jamais ete capable de founir le moindre detail quant a ses propositions, pas de chiffres, rien... decevant, mais pas surprenant finalement. Elle a ete propulsee la ou elle est grace a une vague mediatique en sa faveur (c'est a la mode de nos jours), mais en aucun cas grace a ses competences ni grace a son experience.
Nous verrons dimanche ce que vous deciderez. Le dernier danger pour Sarkozy serait que tout le monde finisse par penser un peu trop fort qu'il a gagne et que du coup les gens "oublie" d'aller voter. Ce genre de probleme n'existe pas en Belgique puisque le vote est obligatoire (et oui) mais nous n'avons pas d'elections presidentielles.
De toute évidence, un tel débat satisfait pleinement ceux qui sont déjà convaincus. Ceux qui sont pour Sarko l'ont donc trouvé parfait, et ceux qui sont pour Ségo l'ont aussi trouvée parfaite. La question est de savoir comment l'ont trouvé les électeurs de Bayrou. De fait, Sarko n'a pas réussi à convaincre Bayrou lui-même...
En réalité, ce débat d'entre les deux tours est avant tout un évènement télévisuel, pas un débat d’idées. Les programmes sont connus, ils ont déjà été rabâchés jusqu'à l'écoeurement. Donc, ce que tout le monde attend, ce ne sont pas des explications claires, c'est un combat de chefs. Ils attendent la phrase assassine, la remarque qui tue, ils espèrent voir un vrai combat. C'est comme quand on regarde une course de formule 1 : même si on ne se l'avoue pas, on guette et on espère l'accident... Qu'ils se lancent à la figure des chiffres faux n'intéresse personne. Le téléspectateur attend de l'action.
Que reste-t-il donc de ce débat dans ma mémoire ?
Dans ma mémoire, il reste d'abord la superbe phase relative à la scolarisation des handicapés. La chose n'était pas préparée, Sarko évoque tranquillement le sujet, content de lui, et Ségo perçoit l'occasion. Elle donne un premier coup. L'autre reste interloqué. Elle sent qu'elle peut profiter de la situation. Et là, elle assène une série de coups : uppercut du gauche suivi d'un crochet court, et elle enchaîne avec un direct long du bras arrière. L'autre est dans les cordes, il vacille. Elle continue avec un drop, et encore un uppercut. L'autre crie grâce.
Dans cette phase, Ségo a clairement mis en balance une vision humaniste et généreuse versus une vision technocratique glacée. Sa colère a coupé le souffle aux 20 millions de téléspectateurs.
Peu importe que les chiffres ou les dates soient fausses. Peu importe que sa colère soit sincère ou feinte. Dans cette passe, Ségo a clairement dominé Sarko.
Voilà ce que l’histoire retiendra de ce débat. Bravo Ségo. D'autant plus qu'elle a réagi surtout à cette nouveauté inique de nos gouvernants qui prétendent tout régler à coup de "droit opposable". Il était temps que quelqu'un dise les choses clairement. Ces histoires de "droits opposable", de mon point de vue, c'est de la foutaise. On construit des crèches ou on ne les construit pas. Un "droit opposable" à la garde d'enfants, c'est franchement nous prendre pour des buses.
La seconde chose qui me reste personnellement, c'est l'incroyable incompétence de l'un comme de l'autre sur le dossier nucléaire, un dossier pourtant très sensible à de nombreux points de vue. De toute évidence, ni l'un ni l'autre ne comprennent le sujet. Peut-être devrions-nous leur conseiller la lecture quotidienne de "Chez Luc" où ils trouveraient des tas de renseignements sur ces sujets. Toutefois, étant un nucléariste averti, la position de Sarko me convient mieux que celle de Ségo.
Encore une chose qui m’a choqué : M. Chirac nous a promis il y a peu de temps un référendum sur la Turquie, et voilà que M. Sarkozy balaye ça d’un revers de manche. Pour lui, c'est décidé, et c'est non. Mais alors, si c’est comme ça, que vaut une promesse d’un Président si son successeur (pourtant de la même famille politique) renie aussi facilement cette promesse ? Les promesses ne valent-elles même pas le papier sur lequel elles sont écrites ? Notez bien que suis plutôt de l’avis de Sarko (au détail près que Istanbul, c’est bel et bien en Europe).
Et enfin, ce qui me reste de ce débat, c'est une certaine réussite de Sarko à se montrer convenable. (c.f. « Sarko devient présentable »). A se demander si on n’a pas versé du bromure dans son verre d'eau...
Ah, oui, un dernier truc : quelqu'un pourrait-il expliquer gentiment à Sarko que c'est nous qu'il doit convaincre, pas Patrick Poivre d'Arvor (vers qui son regard se portait bien trop souvent).
Ma réflexion personnelle à ce stade, c'est de me demander pour quels candidats on me demande de voter. Par exemple pour Sarko, me demande-t-on d'élire le gentil mouton du débat d’hier, ou alors la bête hargneuse de Bercy (entouré de son aréopage malodorant) ? Personnellement, le gentil mouton me va. Mais pas la bête hargneuse.
En ce qui concerne la "bourde" de saégo sur le nucléaire : son chiffre était bon, c'est le référent qui était mauvais, puisque le nucléaire représente 17% de l'énergie consommée en France, pas de l'électricité. Lapsus ou approximation ? Je penche pour le lapsus car elle n'aurait pas inventé ce chiffre et martelé avec une telle conviction si elle n'avait été sûre d'elle.
En tout cas, Sarkozy, hasardant 50%, a vraiment répondu au hasard sur ce sujet, et était visiblement mal à l'aide sur les données techniques de l'EPR.
Plus globalement : je ne crois pas du tout à la théorie qui veut que le débat montre "la vraie face" des candidats. C'est un exercie hyper répété, calibré, sous tension.
C'est vrai que Sarko est meilleur orateur que Ségo, et il est parvenu à garder son calme, il a semblé plus précis et simple à bien des reprises. En ce sens, il a rempli son contrat. Comme dans le débat avec Bayrou, Ségo avait tendance à être trop longue, et moins fluide que son adversaire.
Mais au niveau gestuel et symbolique, Ségo est parvenu à prendre la main à plusieurs reprises : Sarko semblait tassé, mal à l'aise, tripotant son crayon et cherchant le regard de PPDA.
Et puis, la colère à propos des handicapés a été salutaire : feinte ou non, elle avat un accent de sincérité qui impressionnait. Loin de l'hystérie d'un candidat poussé à boit qui "pète les plombs", c'j'y ai vu l'indignation légitime de quelqu'un qui a croit en ce qu'il a fait et n'accepte pas la démagogie de son adversaire sur ce terrain.
Surtout, Sarkozy n'a pas su répondre : obsédé par sa propre obligation de self-contrôle, il a été trop heureux de souligner l'emportement de son adversaire, sans voir que ce qui pour lui aurait été un piège (car c'est sur son caractère qu'il est souvent attaqué) était pour elle un atout (car elle avait justement besoin de plus de spontanéité et de conviction).
En ne répondant pas sur le fond, il a laissé penser qu'il ne maîtrisait pas ce dossier et qu'il n'avait pas d'arguments à opposer aux affirmations de Ségo.
Evidemment, comme tous ceux qui ont déjà décidé de leur vote, je suis de parti pris, et je conçois qu'on aie perçu cette scène du point de vue opposé.
Mais la question importante est : qu'en ont pensé les indécis ?
Il me semble que Royal a montré assez de punch et d'assurance, assez de conviction, pour convaincre ceux qui lui collaient encore l'étiquette de "gourde" qui lui a été imposée avec succès lors de la campagne. Elle a pu surprendre ceux qui n'avaient pas d'estime pour elle. (j'en ai eu la preuve a plusieurs reprises aujourd'hui lors de discussions) Sera-ce suffisant pour retourner la tendance qu la donne perdante ? Avec les prises de position de Le Pen et Bayrou, le jeu reste ouvert. Encore trois jours de suspens...
Pour ma part, j'ai été surprise.
J'ai trouvé Royal tellement ridicule, et puis elle méritait vraiment des claques. Quand elle disait sur un ton ultra méprisant "oui c'est ça", "allez continuez, continuez..." Et puis elle avait du prevoir une grosse colère, alors elle a choisi le thème des handicapés pour le faire. Non mais franchement, ça volait haut...
Bref, moi qui suis depuis le début pour Sarkozy pour ses idées, sa compétence en tant qu'homme d'Etat et pas contre Royal, et bien à la suite de ce débat, je dois dire que Ségolène Royal, sa voix, le ton qu'elle utilise me donnent des boutons...
Je ne la supporte plus!
Autre point, je l'ai trouvé très nulle sur tous les sujets abordés. C'est comme si chaque réponse c'était "on en discutera avec les partenaires sociaux"... Elle ne s'est vraiment engagée sur rien, bon si c'est ça la révolution, on est tranquille. Qui prend donc qui pour des buses?
Enfin, Nicolas Sarkozy m'a un peu déçue car il était trop timoré, mais ne doutons plus, il sait se maitriser et garder son sang froid.
Un point que j'ai aimé c'est qu'il a détaillé son programme, a été très clair sur ce qu'il allait faire et ce dont je suis persuadée c'est qu'il tiendra ses engagements.
Ségolène fera aussi ce qu'elle a dit "discuter avec les partenaires sociaux" maintenant l'issue de ces discussions ni elle ni nous ne la connaissons.. Bonjour le programme...
Et ça c'est sur, ça va relancer la croissance... Car c'est connu les marchés financiers et les entreprises adorent être dans le flou!
vivement dimanche!
POINT SUR LE NUCLEAIRE
Ségolène Royal a interrogé Nciolas Sarkozy sur la part du nucléaire dans la consommation d'électricité en France.
Voici les chiffres officiels :
1. Part du nucléaire dans la production d’électricité française : 78%
2. Part du nucléaire dans la production d’électricité mondiale : 17% (mais la question de Mme Royal portait sur la France).
3. Part du nucléaire dans la consommation d’énergie en France : 41% (ce chiffre comprend l’électricité et les transports pour lesquels il n’y a pas de nucléaire). C’est à cette question que Nicolas Sarkozy répond lorsqu’il dit « la moitié ».
Conclusion : SEGO TU NOUS FAIT RIGOLER...
Plus sérieusement, Grâce à son énergie nucléaire, la France émet 21% de gaz à effet de serre de moins que la moyenne mondiale. La priorité est de développer le nucléaire au niveau mondial, beaucoup trop bas (17%), merci Mme Royal de l’avoir rappelé, afin que le monde entier réduise ses émissions de gaz à effet de serre.
ce qui était le plus désolant dans ce débat, c'est qu'on avait l'impression que c'était les conseillers en communication de l'un comme de l'autre qui débattaient. Sarkozy faisait le mouton façon Royal et Royal le bouledogue façon Sarkozy. Un peu comme Mitterrand qui s'est fait élire grâce à la fameuse affiche de Séguéla. Pourquoi est ce qu'il faut passer par de telles séances de comédie pour gouverner un pays.
Alors évidemment ce n'est jamais ni tout blanc ni tout noir, donc si c'est le seul revers de la démocratie ce n'est finalement pas très grave.
Mais si tous les candidats le font, c'est que ça doit "marcher" et quelque part ça me dérange de me dire que sarko va être élu parce qu'il a su faire le mouton pendant 2 heures( remarquez ça me dérangerait encore plus si ségo était élue sous prétexte qu'elle sait se mettre en colère mais c'est pas le sujet)
Et bien ce qui est bien plus interressant que le débat c'est vos commentaires sur le débat. Comme vous le dites les convaincus le resterons et on détesté l'intervention de "l'adversaire". C'est assez marrant d'ailleurs à lire. Mais la grande question est qu'en est il des indécis ?? allez les indécis on témoigne on témoigne...
Alors, je tente une synthèse :
Ce débat n’a rien changé aux intentions de vote des électeurs déjà déterminés.
Ce débat n’a pas aidé les indécis à se décider.
Ce débat était juste un spectacle.
Il n’empêche que lorsque Sarkozy invite Bernard Thibault à se présenter au suffrage des français, cette façon de mettre sur la table ce qui na va pas dans cette démocratie est nouvelle, directe et me plait bien.
On peut toujours discuter, c’est même souhaitable, mais arrive le moment où il faut décider et agir. Il n’est pas certain que Sarkozy agisse autant qu’il le promet, car le futur n’est jamais sûr et son camp nous a appris la méfiance envers les promesses pré-électorales.
Mais lorsque Royale nous promet des discussions, il me semble que l’issue de ces celles-ci est plus incertaine que jamais. Cela fait trop longtemps que l’on discute en France tandis que nos voisins eux bougent, en faisant moins de bruit.
Je ne pardonne pas à Ségolène Royale d’avoir utilisé son sexe comme argument électoral dans la conclusion du débat : c’est une faute, une très grosse faute, j’en ai eu honte pour elle.
Ce qui est amusant c'est de voir que des gens sont contents de la colere de Royal... Inquietant non. Il faut avoir un peu plus de sang froid que cela pour diriger un pays.
@Patrick: Concernant Bayrou: la question n'est pas de savoir si Sarkozy a reellement ou non convaincu Bayrou, Il l'a certainement plus convaincu que Royal. Mais Bayrou est maintenant la 3eme force du pays. Il veut creer son propre parti et quitter celui de Giscard. Il veut etre important dans le paysage politique francais. Comme il est plus a droite qu'a gauche, il doit absolument se demarquer du parti de Sarkozy, sans quoi son nouveau parti sera considere comme une annexe a l'UMP (comme l'UDF l'etait deja en quelque sorte). Il prend donc ses distances avec Sarkozy par interet propre. Il a dit qu'il ne voterait pas Sarkozy, il n'a jamais dit qu'il voterait pour Royal.
@ Genorb : Ségo s'est lâchée et a fait une grosse colère - Sarko a réussi à se contenir durant le débat. Mais, dans la réalité, je ne suis pas sûr que se soit Ségo qui soit la plus colérique des deux...
Pour Bayrou, ton analyse est certainement juste. Je crains pour lui qu'il doive maintenant envisager une petite traversée du désert dans le proche avenir. Rendez-vous donc dans quelques années...
P.S. Genorb, une question que je me pose depuis longtemps : c'est quoi, ce portrait que tu as choisi pour illustrer ton pseudo ?
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai tout soudain envie de regarder à nouveau l'excellent dessin animé Shrek. Je me demandes pourquoi... Ah, j'y suis, Lord Farquaad...
Tous les sondages d'aujourd'hui confirment que Nicolas Sarkozy a gagné le débat :
(1) Que Sarkozy a été plus convaincant que Royal lors du débat télévisé :
- CSA : Sarkozy 47%, Royal 35%.
(2) Que Sarkozy a accentué son avance sur Royal suite au débat pour les intentions de vote au deuxième tour :
- CSA : Sarkozy 53% (+1), Royal 47% (-1).
- Ipsos : Sarkozy 54% (+0,5), Royal 46% (-0,5).
- TNS Sofres : Sarkozy 54,5% (+2,5), Royal 45,5% (-2,5).
Pourquoi Royal a-t-elle perdu le débat ? Pour une raison très simple.
L'enjeu de ce débat n'était ni de convaincre les électeurs de Sarkozy de voter Sarkozy, ni de convaincre les électeurs de Royal de voter Royal. C'était de convaincre les électeurs de Bayrou, qui s'étaient clairement prononcés pour un rejet des agressions stériles gauche / droite.
Qu'a fait Sarkozy ? Il a été calme, courtois, conciliant.
Qu'a fait Royal ? Elle a été hautaine, glaciale, agressive, colérique. Tout ce qui a déplu pendant tant d'années à l'électorat de Bayrou.
En un mot : elle a eu tout faux ! (comme d'hab ...)
Ipsos : Sarkozy 54% (+0,5), Royal 46% (-0,5).
Arrêtez de nous prendre pour des buses (j'aime bien cette expression de Jack). La précision des sondages étant de + ou - 3 points, de dire que l'un ou l'autre a perdu ou gagné 0,5 point est une tromperie ou une manipulation, au choix.
C'est clair, Sarko a été meilleur dans cette confrontation. Pas la peine de nous manipuler avec des chiffres pour le constater ! On est assez grands pour juger nous-mêmes...
Nicolas Sarkozy battrait Ségolène Royal par 55% (+3) à 45% (-3) au second tour de la présidentielle, selon un sondage BVA pour Orange rendu public vendredi soir. Le résultat est identique selon la dernière livraison de la vague quotidienne Ipsos-Dell (+1 pour Sarkozy, -1 pour Royal)
C'est la première fois depuis l'annonce des résultats du 1er tour qu'un tel écart sépare les deux finalistes.
Pour en savoir plus : Dix points d'avance pour Sarkozy (LCI)
En tous cas, notre élection présidentielle est considérée comme un modèle à suivre par nos amis américains : French lessons.
J'ai bien aimé la note de Jean, le moindre mal.
Voici ce qu'il dit de Ségolène Royal : "Je ne peux pas souffrir Royal, elle m'exaspère, je la crois incompétente pour diriger le pays, elle n'a absolument pas l'envergure d'un chef d'état, je trouve que son projet n'est pas de nature à redresser le pays, je crains son autoritarisme et son imprévisibilité. Je pense que son élection signifiera toujours plus de stagnation, d'assistanat, de solutions pis-aller qui ne fâcherons personne mais qui ne résoudront rien."
Je partage tout à fait son point de vue. Mais Jean, il va voter pour elle quand même. Et il écrit :
"Mais voilà, la démocratie ne consiste pas à se défiler devant l'urne. J'ai longtemps envisagé de voter blanc, mais je suis sûr que je le regretterai. Entre deux maux il faut choisir le moindre.
Et le moindre mal est, à mon avis, Royal."
Je pense qu'il résume assez bien le dillemne de beaucoup d'électeurs cette fois-ci : aucun des deux candidats n'est parfait, chacun porte une part de lumière porteuse d'espoir, et chacun recèle une part d'ombre difficile à accepter. C'est le coup du verre à moitié vide ou à moitié plein. On va voter "pour" l'espoir de l'un ou "contre" la menace de l'autre.
Jean a choisi de rejeter la part d'ombre qui lui posait le plus de problème.
Moi j'ai choisi de soutenir la part de lumière qui me semblait la plus porteuse d'avenir.
Chacun d'entre nous va se retrouver dans l'isoloir avec les deux bulletins et une seule enveloppe bleue. Et là, il faudra prendre une décision, tout seul.
Chacun d'entre nous va décider, en conscience. Et c'est bien ainsi.
Pour être complet, voici ce que ce Jean dit de M. Sarkozy :
"je crains le populisme réactionnaire de Sarkozy, son anti-élitisme, ses grandes simplifications (comme si les choses au fond n’étaient pas complexes et les solutions énergiques et simples ne demandaient qu’à être appliquées pour réussir), ses opinions eugénistes, ses accointances avec les hommes de pouvoir et d'argent, son absence de scrupules, son ego démesuré, sa tendance à la brutalité. Je ne pense pas qu'on puisse changer la mentalité bordélique, incivique et ronchonne des Français et en faire ce qu'ils ne sont pas par la simple volonté."
Ceci étant, je rejoins plutôt la conclusion de Luc...
A demain dans l'isoloir !
Bon vote à vous tous
J'ai trouvé S.Royale plutôt mauvaise dans ce débat, limite pénible, même si elle a marqué des points face à un N.Sarkozy toujours bon orateur mais qui semblait sous perf'de tranquillisants (serait-il passé voir son ami doc'gynéco avant?)
Je n'ai voté pour aucun des 2 au 1er tour, et moi aussi je voterai pour le moindre mal.
Pour ceux que ça intéresse, et peut-être aider les consciences, voici 2 documentaires:
- un décryptage du discours de N.Sarkozy: http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=2954
- réfutations: 16 chercheurs et militants analysent la politique et le programme de l'UMP en 4 parties: http://video.google.com/videoplay?docid=686542963468349998&hl=fr (pour les autres parties, cliquez sur les vidéos à droite)
Et une interview de S.Royal sur l'environnement, occasion de découvrir le site intéressant des Journalistes pour la Nature et l'Environnement: http://www.jne-asso.org/interview_segolene_royale_par_claude_marie_vadrot.htm
Bon vote!
Oups, la dernière adresse a été coupée. Tapez http://www.jne-asso.org et choisissez l'interview.
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