Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

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Luc, Avignon

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Jack, Belinto

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Philippe, Piriac

mardi 1 mai 2007

Nicolas Sarkozy et l'héritage de Mai 68



Dans un commentaire, Paul nous a fait lire un texte écrit par une amie. Ce texte relatait son émotion en entendant Nicolas Sarkozy déclarer à Bercy "Il faut liquider une bonne fois pour toutes Mai 68”. Alors, vous pensez bien qu'un baby-boomer comme moi, ça m'a fait bondir.

Donc, comme chaque fois, j'ai préféré retourner à la source, et réécouter ce qu'a dit Nicolas Sarkozy dimanche à Bercy. C'est la vidéo ci-dessus. (le texte intégral du discours est disponible ici)

Le mieux c'est de citer le texte exact :

"Regardez comment l’héritage de mai 68 affaiblit l’autorité de l’Etat ! Regardez comment les héritiers de ceux qui en mai 68 criaient : « CRS = SS » prennent systématiquement le parti des voyous, des casseur et des fraudeurs contre la police.
Regardez comment ils ont réagi après les incidents de la gare du Nord. Au lieu de condamner les casseurs et d’apporter leur soutien aux forces de l’ordre qui font un travail difficile, ils n’ont rien trouvé de mieux à dire que cette phrase qui mérite de rester dans les annales de la République. Je cite : « Il est inquiétant de constater qu’un fossé se
creuse entre la police et la jeunesse ».
Comme si les casseurs de la gare du Nord représentaient toute la jeunesse française.
Comme si c’était la police qui était en tort et pas les casseurs.
Comme si les voyous avaient tout cassé et avaient pillé les magasins pour exprimer une révolte contre une injustice.
Comme si la jeunesse excusait tout.
Comme si la société était toujours coupable et le délinquant toujours innocent.

Ecoutez-les, les héritiers de mai 68 qui cultivent la repentance, qui font l’apologie du communautarisme, qui dénigrent l’identité nationale, qui attisent la haine de la famille, de la société, de l’Etat, de la nation, de la République.

Dans cette élection il s’agit de savoir si l’héritage de mai 68 doit être perpétué ou s’il doit être liquidé une bonne fois pour toutes.

Je veux tourner la page de mai 68.
Mais il ne faut pas faire semblant.
Il ne faut pas se contenter de mettre des drapeaux aux fenêtres le 14 juillet et de chanter la Marseillaise à la place de l’Internationale dans les réunions du Parti Socialiste.
Il ne faut pas dire que l’on veut l’ordre et prendre systématiquement parti contre la police.
Il ne faut pas crier à l’Etat policier et à la provocation à chaque fois que la police chercher à faire respecter la loi.
Il ne faut pas dire que l’on est pour la valeur travail et généraliser les 35 heures, continuer à surtaxer le travail ou encourager l’assistanat."


Je pense que mai 68, ça a été une révolution douce qui a mis à bas l'autoritarisme, qui a jeté les bases d'une utopie Peace and Love magnifique et écologique, mais qui s'est révélée intenable à mettre en oeuvre dans les faits. Les jeunes de mai 68 étaient incapables des violences et agressions quotidiennes perpétrées par certains jeunes d'aujourd'hui.

Et puis c'est vrai que, particulièrement à l'école, on est tombé dans le n'importe quoi et on a créé des générations de jeunes qui ne savent pas lire et écrire, et que l'éducation nationale c'est devenu un vrai scandale.

Alors, j'ai écouté et relu ce que Nicolas Sarkozy a vraiment dit. Et, tout compte fait, je suis plutôt d'accord avec ce qu'il dit, même si je ne l'aurais évidemment pas dit comme lui. On a assez dit qu'on en avait marre de la langue de bois, alors, quand un leader politique dit les choses aussi directement, évidemment, ça choque.

Pour en savoir plus :
1. Discours de Nicolas Sarkozy - Paris, Bercy – Dimanche 29 avril 2007 (sarkozy.fr)
2. Nicolas Sarkozy veut "tourner la page de mai 1968" (Le Monde)
3. A propos des "progrès remarquables notre système éducatif" (Chez Luc)
4. Peace and love (Chez Luc)
5. Je suis un baby-boomer (Chez Luc)

Crédit vidéo : INFOCOM.net

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35 Comments:

Blogger Padraig said...

"Ecoutez-les, les héritiers de mai 68 qui cultivent la repentance, qui font l’apologie du communautarisme, qui dénigrent l’identité nationale, qui attisent la haine de la famille, de la société, de l’Etat, de la nation, de la République."

Belle envolée lyrique. Mais il parle de qui, au juste ? J'ai du mal à mettre des noms sur tout ça... A vrai dire, même en cherchant très fort, je ne reconnais personne qui corresponde à ce tableau, ni dans mon entourage, ni dans la "classe politique"... Vous en connaissez, vous ?

Pour ma part, pur produit de '68, je ne cultive pas la repentance, je ne fais pas l’apologie du communautarisme, je ne dénigre pas l’identité nationale, je n'attise pas la haine de la famille, de la société, de l’Etat, de la nation, de la République.

Il me semble que si l'adaptation de la société à un monde qui avait changé a été tumultueuse en France à la fin des années '60, cette même adaptation a eu lieu à la même époque dans tous les pays occidentaux... Ce qui laisse supposer que c'était une nécessité sociétale, pas une erreur...

L'idée de revenir 40 ans en arrière en matière de valeurs est un thème inattendu dans cette campagne ! Je ne me souviens pas que ce thème ait jamais été embrassé par aucun autre candidat dans la Vème République...

mardi, 01 mai, 2007  
Blogger Jack said...

Mai 68 = avancées sociales ?
En 1968 j’avais commencé à travailler dans une province française reculée dans le 52 pour être plus précis. Pour le microcosme parisien Mai 68 est en effet un événement historique : pour le reste du pays ce fut une toute autre histoire.
Je me souviens.
Une minorité agissante nous obligea à fermer boutique : les employés d’EDF qui venaient couper le courant à notre cabine électrique.
Une autre minorité syndicalisée et extérieure à l’entreprise tentait, en vain, de faire débrayer les ouvriers de notre boutique.
A la fin nous avons travaillé 30 samedi après-midi pour récupérer les jours perdus. Le SMIC est passé de 2.80 à 3.50F, cette augmentation fut assez rapidement avalée par l’inflation.
Il y a déjà très longtemps que cette boutique à fermé ses portes.

Excusez moi de vous donner cette version minimaliste de Mai 68, mais pour moi, ce fut une tempête dans le verre d’eau anarcho-intello-parisien de l’époque, relayé par les universitaires et les potaches des grandes villes.
Exploitée par les syndicats qui n’avaient rien vu venir...
Les 2 conséquences tangibles furent :
1- le départ de Général, qui était déjà bien fatigué.
2- la remise en cause de toutes les formes d’autorité.

L’autorité reste nécessaire au fonctionnement de toute organisation, souvent difficile à accepter, mais nécessaire. A l’époque il y avait un mot dans toutes les bouches « autogestion », vous avez remarqué que ce mot s’est fait plus discret ces temps-ci : c’est sans doute qu’on sait désormais comment çà marche...
Vous rappelez vous aussi l’époque des réunions obligatoires d’expressions des salariés, ça c’était après 81 : l’enfer est pavé de bonnes intentions...

mardi, 01 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

Jack, je suis un peu d'accord avec toi. N'empèche que la société doit constamment s'adapter à un monde qui évolue. Sans doute la société française était-elle restée trop figée dans l'immédiat après-guerre, ce qui a conduit à cette rupture tumultueuse de 1968. Dans d'autres pays, l'adaptation a été plus tranquille, mais toujours dans le même registre, et vers la même époque, sauf dans certains pays où il a fallu attendre un peu (comme en Espagne, la mort de Franco en 1975).

Aujourd'hui, notre société doit encore s'adapter aux nouvelles réalités du monde : Europe, mondialisation, immigration, menaces intégristes, montée en puissance de la Chine, menaces écologiques - j'ai rajouté ce dernier point in extrémis, pardonnez-moi, mais, bon, je l'ai mis quand même ;-) ... J'espère que nous saurons nous adapter tranquillement, sans qu'il soit besoin d'un mai 200X...

Mais de dire que tout les tourments de la France sont à mettre sur le compte de ces vilains soixante huitards, franchement, je trouve ça un peu stupide...

Pour ceux qui se poseraient la question, je précise que, à l'inverse de M. De Villepin*, j'étais étudiant non-gréviste en mai 1968, que je suis allé en cours presque tous les jours du mois de mai, et que la seule manif à laquelle j'ai participé fut celle du jeudi 30 mai aux Champs-Elysées, de la Concorde à l'Arc de Triomphe, en compagnie de Malraux et Debré et environ 1 000 000 d'autres français...

*c'est juste un clin d'oeil !

mardi, 01 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

@ Luc Ah, ça va, je vois que tu t'es repris après le coup dans le ventre. Evidemment, si Nicolas en sort encore deux ou trois de la même veine, ça finira par être dur de s'en remettre ;-)

mardi, 01 mai, 2007  
Blogger terratik said...

"l'héritage de mai 68 ... doit être liquidé une bonne fois pour toutes"

Cette phrase est toute aussi ridicule que pleines d'amalgames. Que liquidons nous, l'émancipation de la femme ?
En outre, c'est une évidence absolue que les conséquences de mai 68 n'ont pas été que bénéfiques... Par exemple, l'auto-gestion a montré ses limites. C'est enfoncer là des portes ouvertes ! Cette vision et cette analyse manichéenne de la société francaise n'est pas sans rappeller l'axe d'un certain bien contre l'axe d'un certain mal.

Je note aussi que le discours anti-68 est un thème classique du front national...
Pour moi, il est évident qu'une des conséquences de cette election est un recadrage à droite de l'échiquier politique francais... Si l'on peut probablement s'en réjouir pour le PS qui fait lentement (trop?) sa conversion vers
la sociale-democratie, je trouve que la pente prise par la droite traditionelle est inquiétante... On se réjouit du faible score du FN au premier tour de cette élection... Mais à quel prix ? Une des choses les plus sensée que j'ai entendu le soir du premier tour provenait malheureusement de Marine Le Pen qui disait en substance, que si cette election était pour l'appareil frontiste un revers, cela ne l'était pas pour ses idées. Je partage de plus en plus son analyse.

PS : je précise que je ne pense pas que Sarkozy soit un faciste, je ne le compare pas non plus à Le Pen, et je pense que sa diabolisation à outrance est contre-productive. Mais je suis convaincu qu'il est important de relever les points de son discours qui sont vus par Luc comme "sans langue de bois", et qui, je pense, dépassent le fran parler pour fleurter avec une analyse que je considère dangeureuse. J'espère être capable d'en faire eventuellement de même avec Royal, mais elle n'a pas les même propensions que Sarkozy à ce pseudo fran parler (elle en a d'autres :) ).

mardi, 01 mai, 2007  
Blogger Luc said...

@ Patrick : T'as raison. Si Nicolas nous en sort encore une ou deux comme ça, je vais finir par changer d'avis : au lieu de voter pour Nicolas Sarkozy, je vais voter contre Ségolène Royal !

mardi, 01 mai, 2007  
Blogger Philippe.Piriac said...

En Mai 68, je faisais ma communion chez les bons pères et ce fut structurant.
Mais bon, il ne faudrait pas prendre les communiants pour des enfants de coeur... : Les amalgames et les fondus enchainés sont un peu gros r

mardi, 01 mai, 2007  
Blogger Paul said...

'y ai pas mal repensé aujourd'hui, et je trouve vraiment ça très inquiétant que Sarkozy s'en prenne à mai 68.

C'est en effet un des thèmes favoris de le Pen. Au delà de ce clin d'oeil à mon avis pas innocent, j'y vois tout simplement un appel à un retour en arrière terriblement réac.

Non, les seuls faits tangibles de mai 68 ne sont pas le départ de De Gaulle et "la remise en cause de toutes les formes d'autorité".

La contraception. Le droit à l'IVG. La majorité à 18 ans. Autant de réformes (votées sous la droite) qui se situent dans la droite ligne de mai 68.

Quand la droite, soudain, projette non seulement de réaliser des réformes économiques, de désengager l'état, ce dans quoi elle est dans une logique légitime, mais prétend revenir sur l'événement fondateur de la société libre, ouverte et (un peu moins) inégalitaire que des millions de gens ont réussi à construire en 40 ans, je commence vraiment à avoir très peur.

Ces dernières années ont été marquées par une augmentation jamais vue des brutalités policières, des arrestations arbitraires, des gardes à vues injustifiées. Par une politique de chasse à l'étranger et de contrôle au faciès qui me fait honte de mon pays. Par une baisse drmatique du soutien à tous ceux qui dans les quartiers agissent pour miantenir du lien social ; par la suppression des îlotiers, remplacés par des excouades de CRS anti-émeutes. On va dans le mur, et Sarkozy vient encore d'enfoncer l'accélérateur d'un cran.

mardi, 01 mai, 2007  
Blogger Jack said...

Paul : je trouve que l’idéalisation de Mai 68 comme source de tous les progrès est une inexactitude, on pourrait aussi bien imputer les réformes que tu cites à l’influence de Rousseau, Zola ou Jaurès.
Les braillards de Mai 68 n’ont tout de même pas inventé le progrès social.
Tu oublies la suppression de la peine de mort qui est toute à l’honneur de F Mitterrand. (Ça pourrait venir de mai 68 aussi, selon toi ?)
Par contre un certain nombre d’utopies sont sorties de cette période, et nous savons bien aujourd’hui qu’elles sont des utopies.
Franchement je trouve les utopistes sympathiques et nécessaires, comme le sont les enfants : mais je ne crois pas qu’il faille laisser le volant de la voiture France aux enfants.
Que le Front National fustige aussi les inepties qui sortirent de Mai 68, ne constitue pas une contre preuve.
Ce n’est pas parce que le front est un parti raciste et détestable que tout ce qui sort de la bouche de son leader est faux, c’est bien le problème dans ce pays : il devient impossible de voir ce qui est juste dans les propos du camp adverse, sans passer pour un renégat, il faut en finir avec cette vision en blocs.
Patrick : mai 68 ça fait 40 ans, il serait temps de passer à autre chose les papés...

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

Jack, tu as tout à fait raison. Mai soixante huit, c'est déjà de l'histoire très ancienne. Mais je te ferai remarquer que ce n'est pas moi - ni toi qui avons mis ce sujet ringard sur le tapis !

Pour surenchérir, un de nos sympathiques candidats va peut-être mettre tous nos maux sur le dos des Communards de 1871 ou encore des Chouans de 1791 ! Ca aurait au moins l'avantage de nous faire replonger dans nos livres d'histoire pour savoir de quoi il cause !

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger Jack said...

Une précision, quand il dit : « la dérive du capitalisme financier ». « La contestation de tous les repères éthiques a préparé le terrain des parachutes dorés et des patrons voyous. » Là je ne suis pas du tout d’accord avec Sarkozy, qui nous prend vraiment pour des buses.

C’est le simple excès de pouvoir de ces milieux qui est la cause de ces dérives et donc le laissé faire des législateurs de droite et de gauche asservis à la toute puissance financière. Mai 68 n’a strictement rien à voir là dedans.
Je suis d’accord pour qu’ils soient grassement payés pour faire gagner l’entreprise qu’ils dirigent, la contrepartie étant évidemment « l’absence de prime d’échec ».
Ce serait remettre un peu de morale dans les affaires qui en ont un très sérieux besoin. Le fameux système de rémunération des médecins chinois, voyez vous ?

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger Paul said...

la question importante, dans ce débat, est de toute façon : dans quel but Sarkozy fait-il référence à mai 68 ? Et comment compte-t-il "en finir" avec mai 68 ?

Après ses sorties sur l'identité nationale, j'y vois une seconde façon de faire de l'œil à la droite la plus radicale. Mais 68, on l'a vu dans cette discussion, est un symbole, une expression sur laquelle chacun projette ses fantasmes, positifs ou négatifs. En stigmatisant mai 68, Sarkozy se pose très clairement dans le camp du retour à l'ordre, du patriarctat, de l'autoritarisme.
On se souvient que Le Pen préconise le retour au programme scolaire de 1923. Sarko est ici dans le même régistre : faisons comme si toute l'évolution de la société était réversible, comme si on pouvait revenir à un monde meilleur d'avant, où tout était plus simple et meilleur.

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

Dans le discours de M. Sarkozy (du moins dans la retranscription), j'ai découvert l'existence de forces qui (je cite) : "attisent la haine de la famille". Euh... Quelqu'un peut-il m'expliquer ce dont il s'agit, me donner un ou deux exemple, un ou deux noms ?

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

L'exégèse de la video de Bercy est assez instructive. Notamment si on s'intéresse aux personnalités venues soutenir le candidat, et surtout aux mimiques de certains.

Certains semblent quelque peu estomaqués par ce qu'ils entendent. Voir le monsieur noir filmé au son de "je hais la repentance" qui semble transformé en bloc de glace, ou encore du monsieur à la peau mate (un joueur de foot ?) lors du couplet sur les casseurs de la gare du Nord, ou encore la tête d'Henri Salvador qui semble se demander ce qu'il fait là, ou encore celle de Philippe Bouvard qui en reste bouche bée... C'est vrai que d'autres applaudissent à tout rompre, comme Alain Prost fraîchement descendu du TGV Genève-Paris (peut-être a-t-il voyagé avec Johnny pour faire un brin de causette sur comment encore mieux frauder le fisc). Alain Prost donc, qui applaudit au son du couplet sur le civisme et les devoirs. Je n'ai pas vu Johnny sur ce clip, mais je l'avais repéré sur un autre, avec sa charmante Laeticia. Johnny, c'est bien ce chanteur qui campe en Suisse en attendant de renier la nationalité Française pour adopter la nationalité Belge et aller se planquer à Monaco ? Pas sur cette video non plus les repris de justice Tapie (quoique en regardant bien, j'ai cru le reconnaître au début du clip), Alain Carignon (5 ans de prison dont 4 fermes), Alain Juppé (condamné à 14 mois de prison pour abus de confiance, recel d'abus de biens sociaux, et prise illégale d'intérêt), Doc Ginéco - chanteur de grand talent fort représentatif de la jeunesse française, en bisbille avec le fisc français pour 700 000 euros, égérie de M. Sarkozy, et auteur du livre très remarqué "Sarkozy et moi, une amitié au service de la France ", etc. On ne voit pas sur la video le mentor de M. Sarkozy, M. Charles Pasqua, objet de plusieurs informations judiciaires, la dernière en date du 23 mai 2006 pour prise illégale d'intérêt dans l'affaire de la fondation Hamon, informations judiciaires qui, bien entendu, ne pourront être diligentées que lorsqu'il ne bénéficiera plus de son immunité Sénatoriale.

Pour être juste, j'ai reconnu aussi dans la salle des personnalités respectables.

Mais tout ça me plonge dans la perplexité. Comment peut-on prôner la morale lorsqu'on s'entoure d'un tel aréopage malodorant ?

Je n'ai pas peur de dire que je suis de droite, mais je crains de ne pas être de cette droite là...

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

En relisant tout ça, je relève que M. Sarkozy n'a pas évoqué à Bercy le sujet de l'éducation. S'il y a une séquelle à Mai '68, c'est certainement dans le domaine de l'éducation qu'on peut la trouver. A cette époque, on a cru bien faire en réformant en profondeur, mais force est de constater que le résultat n'a pas été au rendez-vous. Et, malgré des corrections au fil des ans, le système est encore sous influence de ces réformes malheureuses.

Si vous adhérez à ce point de vue, soutenez l' "Appel
pour la refondation de l'école"
qu'à lancé M. Lafforgue (mathématicien émérite, médaillé Fiels, Légion d'honneur et tout de tremblement, qui consacre une bonne partie de son temps aux sujets de l'éducation). Je trouve que ces propositions sont pleines de bon sens. J'ai signé.


Nota : Que M. Sarkozy n'ai pas évoqué (à ma connaissance) le sujet à Bercy ne veut pas dire qu'il l'ignore. L'école et l'éducation font l'objet de pas moins de 28 propositions qui m'apparaissent sensées. Mme Royal consacre 14 propositions à l'éducation - mais, pour être franc, ce qu'elle propose me semble être un peu sur le mode "frileux"...

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger aurora said...

"L'exégèse de la video de Bercy est assez instructive."
"En relisant tout ça, je relève que M. Sarkozy n'a pas évoqué à Bercy le sujet de l'éducation."

Heureusement que tu as soigneusement étudié ce discours... En effet, le problème de l'éducation y est largement abordé...

Je suis gentille je t'ai fait un petit recueil des citations sur le thème de l'éducation :

Extraits du discours de bercy du 29 avril

page 3
"la défaillance de l’école"

page 6
"Ils avaient cherché à faire croire
que l’élève valait le maître, qu’il ne fallait pas mettre de note pour ne pas traumatiser les
mauvais élèves, qu’il ne fallait pas de classement. "

page 7
"Voyez comment l’héritage de mai 68 a liquidé l’école de Jules Ferry qui était une école de
l’excellence, une école du mérite, une école du respect, une école du civisme, une école
qui voulait aider les enfants à devenir des adultes et non à rester de grands enfants, une
école qui voulait instruire et non infantiliser, parce qu’elle avait été construite par de
grands républicains qui avaient la conviction que l’ignorant n’est pas libre.
Voyez comment l’héritage de mai 68 a liquidé une école qui transmettait une culture
commune et une morale partagée grâce auxquelles tous les Français pouvaient se parler,
se comprendre, vivre ensemble. "

"cette gauche qui aime tellement l’école publique qu’elle n’y met pas ses enfants, "

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger aurora said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger aurora said...

je note que le mot "haine" ne t'a pas échappé...

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger terratik said...

L'école de Jules Ferry est une école d'un autre temps ! Et je doute que le niveau culturelle moyen de la population francaise était plus élévé qu'aujourd'hui... Et pour cause, une faible partie de la population dépassait le certificat d'étude. Cette nostalgie d'un age d'or est peu convaincante. Cette école a été reformée en 68 parce parce qu'elle ne repondait plus à son époque... Si il en est de même aujourd'hui je doute que les solutions datent d'un siecle (ce qui ne veut pas dire qu'il faut tout rejeter en bloc, mais faire un bilan des différents systemes essayés)

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

Tu as raison, Aurora, le mot haine ne m'avais pas échappé. Mais c'est bien le concept de "haine de la famille" qui m'a intrigué. Je suis preneur d'explications...

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger Greg2007 said...

Il est vrai que les methodes d'apprentissage qui sont passees sous le reigne de Chirac sont pas mal inquietantes. L'orthographe en a enormement souffert et maintenant on se retrouve face a une nation d'enfants illetres.

La methode que j'ai connu pour apprendre a ecrire etait geniale, je n'ai pas compris pourquoi le gouvernement a change ca.

Quand j'entends Sarkozy dire qu'il veut "LIQUIDER Mai 68", je trouve ca grave.

Si je comprend bien, Sarkozy veut:
_Remettre au gout du jour les chatiments corporels.
_Arreter les conges payes.
_Autoriser les coups de pied au cul meme au travail au sens propre et non figure.
_Le travail dans des conditions inadmissibles.
_la non reconnaissance des femmes et de leur liberation (salaire et droits).
_les violences policieres et la CDR (police paralelle liee au RPR).
_La fin du pluralisme pour la presse.
_La fin du droit a la contraception pour les femmes.

N'oubliez pas qu'il veut deja limiter le droit de vote en France en se debarrassant des referendums.

Au fait, la societe de demain que promet Sarkozy, c'est celle d'hier ou d'avant hier?

Parce que de la part de quelqu'un qui a connu mai 68 du haut de son hotel particulier avec une cuiller en argent dans la bouche, je trouve que c'est insultant.

En tout cas, je doute que l'on progresse en regressant de 40 ans.

mercredi, 02 mai, 2007  
Blogger Jack said...

@terratik : t’as raison, à l’époque de Jules Ferry la grande masse des gens n’avaient « que » le certificat d’étude, une minorité entraient en 6ième. Le tout, vois-tu et d’être bien conscient de la réalité des niveaux et ne pas se payer de mots, comme c’est devenu la règle. Aujourd’hui en seconde et même en terminale, le niveau de connaissance est inférieur à celui d’un gamin niveau certificat d’étude des années 20.
Mes parents avaient ce niveau là et je sais donc de quoi je parle, leur connaissance en géographie ne se limitait pas à la connaissance de l’ensemble des départements français avec préfecture et sous-préfecture, ils connaissaient aussi celle du monde. Le plus important est que tous étaient capables d’écrire un français superbe sans faute et capable de compter.
Le tout à 14 ans !
Dans bien des cas en 2007, ce niveau là n’est pas atteint à 18 ans.
Alors depuis l920 beaucoup de choses ont changé : mais certaines vérités sont universelles.
Le vrai Progrès Social, la Démocratie et même la République ne sont possibles qu’avec une éducation suffisante de la population.
Alors bien sûr que le monde à changé tout va beaucoup plus vite, mais c’est une raison supplémentaire pour faire de l’éducation une priorité.
Je ne sais pas si cette idée est de gauche ou de droite, je ne sais pas non plus si la régression de notre système éducatif est l’héritage des gouvernements de gauche ou de droite.
La contestation généralisée de l’autorité en 1968, bien qu’utile à la correction de certains excès, porte en elle les germes de la chienlit (pour citer le général) et du n’importe quoi dans le domaine de l’éducation aussi bien dans les établissements, qu’à la maison.

Nous en sommes à demander aux enfants ce qu’ils veulent apprendre : ce qui est bien la plus stupide des attitudes.

jeudi, 03 mai, 2007  
Blogger terratik said...

@Jack
Je pense que l'on partage a peu pres la meme analyse... Je suis toutefois moins sûr que toi sur l'énormité des differences de niveaux, avec pour reference l'étude comparative qui avait été menées en 95 et que l'on peut trouver ici http://membres.lycos.fr/reconstrlecole/Lois/certif2095.html


Maintenant, j'en viens a mon cas personnel. Je suis un pur produit de l'école post-68, je suis passé par une école primaire et un collège dit expérimentaux. J'ai une orthographe assez inquiétante (vous avez du vous en rendre compte dans mes interventions). En fait plutot une grammaire inquiétante. Celle-ci étant réputé pourtant logique, je n'ai jamais pu en assimiler les rigueurs (bien que je connaisse la plupart des regles par coeur). Je le sais, je lutte, avec plus ou moins de réussite, et je considère ces lacunes comme un handicape. D'un autre côté malgré cette faiblesse, j'ai pu continuer mes études, passer un doctorat et faire de la recherche. De ce parcour, je ne tire aucune fierté particulière.. C'est juste que je suis persuadé qu'en 1900 j'aurai fait parti des 70% d'élèves qui aurait été sanctionné par l'épreuve de la dictée.. Et je n'aurai pas eu la chance de faire le cursus qui a été le mien.

Pour résumer ma penser, oui, l'école est améliorable ! Mais faire l'apologie d'un pseudo-âge d'or n'a aucun sens. Faisons l'analyse de tous ce qui a pu être essayé ici, ailleurs, maintenant, avant, et tachons d'améliorer les choses... Je ne crois pas que les excès de nostalgie soient constructifs.

jeudi, 03 mai, 2007  
Blogger Luc said...

@ Greg2007 : Bien vu, ta liste, mais tu en as oublié. Si c'est Sarkozy qui passe, on va avoir droit au retour du supplice de la roue, au retour du supplice du pal, au retour de l'exécution publique en Place de Grève, et, bien sûr, au retour de la très Sainte Inquisition !

:D

jeudi, 03 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

Peut-être pas la Sainte Inquisition, mais une résurgeance du SAC par exemple.

SAC ? Raffraîchissons les mémoires : En 1958, Charles Pasqua, qui deviendra plus tard mentor de Nicolas Sarkozy, est l'un des créateurs du SAC (Service d'Action Civique), police privée gaulliste fortement liée au Milieu et auteur de nombreux coups de main. Il en devient le vice-Président en 1968. Le SAC reste actif jusqu'à sa dissolution par le parlement en 1982.

jeudi, 03 mai, 2007  
Blogger Jack said...

@terratik, surtout ne crois pas que je sois un nostalgique, car j’attends de l’école de 2007 qu’elle fasse mieux que celle de 1920, si le mot progrès a un sens...
Donc non pas comme « en ce temps là » mais beaucoup mieux et plus pour tenir compte de l’allongement de la scolarité.
Par ailleurs, sache que bien que mes parents, de nombreux professeurs et moi-même nous sommes donné beaucoup de mal pour me faire progresser, j’ai toujours été faible en orthographe...(la science des ânes)
Mais, une orthographe parfaite n’est pas indispensable, même si la maitrise de celle-ci coïncide généralement avec une maitrise de la langue, qui donne le plaisir de s’exprimer et donc de construire des relations avec autrui, le plaisir de lire et donc d’apprendre.
Choses que certains post 68tards jugent sans doute superflu.
Maitriser le calcul, utile dans la vie courante ne me semble pas un luxe non plus.
Je doute fort qu’en 1920 la boulangère ait eu besoin d’un carton indiquant le prix des baguettes à 0.80€, selon leur nombre. En ce temps là tout le monde connaissait sa table du 8. Il s’agit là aussi d’expérience vécue.
Je précise que cette boulangère n’est pas une débile mentale et qu’elle a fréquenté régulièrement l’école de la République. Sans doute avait-elle décidé que le calcul n’était pas une matière « intéressante » et que personne n’a songé à lui démontrer le contraire...
Ça a du lui laisser du temps pour regarder la starac...
PS : tu fais beaucoup de fautes d’accord, mais on comprend tout de même ce que tu écris... ;>)

vendredi, 04 mai, 2007  
Blogger Jack said...

Je précise, que je comprends ce que tu écris, sans lire à haute voix.
J'ai rencontré un ingénieur qui produit une orthographe phonétique necessitant la prononciation du texte pour s'assurer du sens...
Il a tout de même un diplôme!

vendredi, 04 mai, 2007  
Blogger Luc said...

@ Patrick : Je ne sais pas si on te l'a dit, mais le deuxième tour de la présidentielle 2007, ce n'est pas Mitterrand - Pasqua, c'est Royal - Sarkozy !

vendredi, 04 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

Ah, oui, merci, Luc. Où avais-je donc la tête ?

samedi, 05 mai, 2007  
Blogger Luc said...

@ Patrick : Hé hé hé ... effectivement, elle est très compromettante ta photo en noir et blanc qui date de plus de trente ans ! (si tu aimes les photos, en voici une autre pour ta collection ...)

Si tu veux à tout prix évoquer ses liens coupables avec Charles Pasqua : juste un rappel. En 1983, Nicolas Sarkozy a raflé la mairie de Neuilly à ... Charles Pasqua (qui lorgnait dessus). Et je peux te dire un truc : cette Mairie n'a pas été le "cadeau" du "parrain" à son protégé, bien au contraire. Il l'a conquise tout seul de haute lutte, à 28 ans.

samedi, 05 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

Non, Luc, tu ne me feras pas croire que ce jeune homme à l'allure si convenable a pu trahir celui qui l'a mis en place en lui marchant sur les pieds pour obtenir une mairie ! Ni plus tard qu'il a pu trahir son ami Chirac en choisissant de soutenir son rival Balladur...

Non,reprends-toi, Luc, ne suggères pas des choses pareilles !

samedi, 05 mai, 2007  
Blogger Jack said...

En politique, encore davantage qu’ailleurs, le pouvoir doit se conquérir, on le reçoit rarement en cadeau...
Si c'est le cas, il faut se demander si le cadeau ne serait pas empoisonné!

samedi, 05 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

Mes amis, je confesse avoir juste revu ce soir le film "The Graduate" de 1968, qui a marqué le début de l'adaptation de la société américaine à un monde nouveau.

Je sais, c'est mal.

dimanche, 06 mai, 2007  
Blogger Luc said...

@ Patrick : Tu nous feras 3 ave et 4 pater. ;-)

Bon, alors comme ça, tu as revu la troublante Mrs Robinson, en V.O., j'imagine ?

dimanche, 06 mai, 2007  
Blogger Padraig said...

Oui, en VO sous-titrée. Et en plus, j'y ai pris du plaisir. J'ai honte. Aller, je commencerai ma pénitence dès ce soir, à l'annonce des résultats, et j'essayerai d'effacer tout ça de mon esprit...

dimanche, 06 mai, 2007  

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