Un moaï va venir à Paris pour «apporter une énergie spirituelle qui va changer la conscience de l'humanité»
Un moaï a exprimé son désir de venir faire un pèlerinage à Paris pour « apporter une énergie spirituelle qui va changer la conscience de l'humanité ».
Ce moaï est une statue de l'île de Pâques. Il s'est exprimé par l'intermédiaire de deux chefs rapanuis « habités par l’esprit du moaï ».
« Sur l’île de Pâques, chacun des habitants sait qu’un moaï va en France. Il y va pour trouver une plate-forme à Paris, pour apporter une énergie spirituelle qui va changer la conscience de l’humanité. Il y va pour métamorphoser la conscience du monde matérialiste en une conscience plus humaine. », a déclaré Edgard Hereveri, directeur de l’office du tourisme de l’île de Pâques.
Ce moaï viendra s'installer à Paris, entre l’obélisque de la Concorde et la pyramide du Louvre, pendant 2 semaines en 2010. Le Louvre, "associé" à l’opération a confirmé que "des représentants de l’île en déplacement à Paris ont effectivement jugé que les Tuileries étaient le lieu le plus stratégique pour emplacer un moai".
Un moaï a donc décidé de venir à Paris depuis les confins du Pacifique pour prier - silencieusement- contre le matérialisme occidental. Il essayera de témoigner à la face du monde que, en détruisant la nature, l'humanité se détruit elle-même.
La destruction de l'île de Pâques par l'homme n'a été qu'une répétition terrifiante de ce qui est en train de se passer à l'échelle planétaire. C'est ce message que ce moaï a eu envie de venir nous crier silencieusement en venant nous fixer de son regard vide pendant deux semaines en 2010 ...
Pour en savoir plus :
1. Un moai à Paris fait rêver l'île de Pâques (Le Figaro)
2. Easter Island statue to make a pilgrimage to Paris (The Independent)
3. Moaï (Wikipédia)
Crédit photo : CC Individuo
11 Comments:
Et bien dis donc!
Si ses prières sont aussi efficaces pour l'humanité que pour les Pascuans, on est pas sorti de l'auberge. Mais c'est bien : si cela peut éviter que des dizaines de milliers de couillons partent en excursion sur l'ile de Pacques,
c'est mieux de déplacer une statue.
A noter tout de même que la plupart des ethnologues et chercheurs en tous genres s'accordent maintenant pour penser que la destruction de la forêt de l'île est consécutive à la prolifération exponentielle des rats qui ont voyagé avec les premiers colons (population de rongeurs qui aurait crû jusqu'à 3 000 000 d’individus vers 1350) et qui se sont nourris des noix des cocotiers endémiques, empêchant le renouvellement de ces arbres et provoquant la disparition de la forêt. La population, privée de combustible ligneux, se convertit rapidement à l'herbe pour alimenter ses fours comme en attestent les observations et analyses. Arrivée sur l'île vers l'an 1200, la population humaine a atteint environ 3000 individus vers 1350, chiffre resté stable jusqu'à l'arrivée des européens en 1722. L'absence de forêt n'a aucunement entrainé l'effondrement culturel ou démographique de la population, la stabilisation à 3000 correspondant aux capacités d'accueil (ressources) de l'île. Et la population locale ne serait aucunement coupable de ladite disparition.
Lire à ce sujet l'intéressant et très documenté article dans "Pour la Science" N°351 daté de janvier 2007, pages 28 à 35.
Il semble donc que l'homme n'ait rien à voir dans la déforestation de l'île, qui n'a d'ailleurs provoqué aucun désastre pour la population.
Le vrai désastre est venu des découvreurs européens. Vers 1860, soit 138 ans après leur premier contact avec les européens, il ne restait plus que 110 Rapanui après le passage des maladies importées (bénignes pour les européens mais mortelles pour les Rapanui), rapts de femmes, déportation d'esclaves par les péruviens, et enfin épidémie de variole...
C'est davantage un génocide qu'un écocide qui a causé la quasi-disparition des Rapanui...
Mais bon, cette belle légende "écologique" qui fustige l'inconséquence écologique supposée de l'humanité est très appréciée de monsieur-tout-le-monde. Laissons donc de côté la vérité et allons nous extasier devant ce magnifique moaï...
Enfin, la légende des Rapanui qui pillent leurs propres ressources vitales, c'est quand même vaguement plus crédible que les élucubrations mettant en cause des extraterrestres - élucubrations qui ont encore cour dans les milieux "avertis" : Rapa Nui porte les traces évidentes d'une connaissance astronomique perdue, qui dépasse les seuls moai : elle aurait servi de point géodésique central, remplissant une fonction inconnue dans un ancien système global reliant plusieurs ”nombrils du monde” - Stonehenge, Gizeh et Angkor.
Et allez donc !
Et oui Patrick, le fantastique reste un business lucratif.
Les hommes ont toujours en eux le besoin de croire au surnaturel, on aurait du exploiter ce filon plutôt que l'industrie, ça ne connait pas de crise.
Petite précision au sujet des rats : ils ont proliféré exponentiellement faute de prédateurs - pas de félins par exemple - même si, semble-t-il, les nouveaux colons en ont tôt fait leur ordinaire (au vu des très nombreux ossements de rats dans les antiques foyers de l'île).
Pour un écosystème aussi isolé que l'île de Pâques (avant l'arrivée de l'homme blanc), des rats sont bel et bien des "extra-terrestres".
Quelque part ...
Un Moaï va venir à Paris... il ne serait pas "payé" par l'office de tourisme de l'ile de Pâques pour dire ça ?? ...
@ Betty : Non. C'est Bernard Arnault (LVMH) qui finance cette croisade du moaï contre le matérialisme occidental.
Cherchez l'erreur ...
A propos des rats, pareille mésaventure est d'ailleurs arrivée en Australie... En 1859, Thomas Austin, un britannique amateur de chasse du sud de l'Australie et nostalgique de son pays, importe de Grande-Bretagne 12 couples de lapins. 50 ans plus tard, on en comptait 600 millions qui avaient colonisé 60% du territoire. Toutes les tentatives pour contrôler l'invasion ont échoué : grillage de 1800 km puis 3000 km de long, myxomatose, virus, puce toxique, etc. ont eu un succès mitigé : ils sont encore 200 millions aujourd'hui - mais la décrue vient peut-être du fait qu'il n'y a plus rien à manger... Même l'introduction du renard a échoué, ce dernier préférant manger les wallibies (petits kangourous) !
Ces lapins ont largement contribués à la désertification du territoire australien - tout comme les rats ont désertifiés l'île de Pâques...
Excellente histoire que celle du lapin introduit en Australie, avec la batterie de mesures « rectificatrices » qui ont eu des effets domino que l’on ne soupçonne pas. Un exemple : la myxomatose continue d’exterminer les lapins en Provence (j’en ai encore croisé l’année passée). Le Grand Duc gros consommateur de lapin est obligé de se tourner vers d’autres espèces...
Curieux de penser que l’introduction de 12 lapins sur une île du bout du monde en 1859 change le régime des grands Ducs en 2000 en Provence.
Songeons donc que chacune de nos actions sur l’environnement aura des conséquences insoupçonnées, sans oublier non plus, que tout change sans cesse, que l’homme en soit responsable ou non.
Hier, j'ai entendu le talentueux photographe du ciel Yann Arthus-Bertrand reprendre cette légende de l'île de Pâques pour fustiger notre inconséquence planétaire.
Quelqu'un pourrait-il lui suggérer de s'appuyer sur un meilleur exemple ? Par exemple la fin de la civilisation des Atlantes - dont on ne sait rien, ce qui permet de raconter toutes sortes de sornettes en toute impunité...
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