Résultats définitifs du second tour des législatives 2007

Voici donc le résultat définitif du second tour des élections législatives 2007.
Passons en revue les principaux partis :
1. UMP et alliés : 324 sièges.
L'UMP remporte la majorité absolue avec 324 sièges sur 577, soit 56% de l'assemblée. Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, c'est tout simplement la plus belle victoire de toute l'histoire de la Vème République, si on exclut 2002 où la gauche avait subit une telle déroute qu'elle n'était même pas au deuxième tour de l'élection présidentielle :

Alors, bien sûr, il y a quand même des revers, comme la défaite d'Alain Juppé à Bordeaux, qu'il va falloir maintenant remplacer au sein du gouvernement. Notons quand même au passage qu'il n'a manqué que 670 voix à Alain Juppé pour être élu, et remarquons aussi qu'au premier tour, le troisième larron, c'était un certain Ludovic Guinard, du MoDem, avec 3006 voix, et qu'il n'a donné aucune consigne de vote pour le second tour, ce qui a permis à Michèle Delaunay du PS de passer. Remercions chaleureusement le MoDem pour son renvoi d'ascenseur après le retrait du candidat UMP qui était face à François Bayrou !
2. PS et alliés : 207 sièges.
Le PS a fait bien mieux que prévu par les sondages, et c'est très bien. Il faut dire que, ce coup-ci les sondages se sont plantés magistralement ! En tous cas, on voit qu'aux législatives, le PS s'en sort nettement mieux qu'à la présidentielle. Ceci a fait dire à des commentateurs que, par rapport à l'équilibre gauche droite dans le pays refleté par ce nouvel hémicycle, Nicolas Sarkozy avait été un "plus" très net pour l'UMP, et Ségolène Royal avait été un "moins" tout aussi net pour le PS.
D'ailleurs, à peine les résultats annoncés, Ségolène Royal a demandé à l'AFP : «Si vous pouviez éviter, dans vos dépêches, de présenter François Hollande comme mon compagnon… Ce n’est plus le cas». C'est de cette façon que Ségolène Royal a annoncé sa rupture avec François Hollande. "J'ai proposé à François de vivre sa vie de son côté et il l'a accepté", a-t-elle déclaré ce matin sur France Inter. Comme ça, Ségolène Royal va avoir les coudées franches pour déboulonner François Hollande de la direction du PS et prendre sa place.
Il est trop fort, ce Sarkozy, quand même : il avait promis la rupture, et hop ! Ségolène Royal nous annonce sa rupture avec François Hollande !
3. MoDem : 3 sièges.
On se posait la question de savoir si Bayrou allait jouer à la belote, au tarot, à la bataille ou faire des réussites : finalement ce sera le tarot. Ils sont trois. Comme il l'a dit, il rentre en résistance, il prend le maquis. Il avait super bien joué son coup jusqu'au premier tour des présidentielles, et après, il s'est mis à flirter avec la femme fatale, et ça lui aura été fatal !
Souhaitons-lui quand même une bonne traversée du désert.
4. Les Verts : 4 sièges.
C'est bien : un siège de plus qu'en 2002. Ca fait quand même une progression de 25 % !
5. Parti Communiste : 15 sièges.
Alors que toute la gauche remonte après la débâcle de 2002, le PCF continue sa descente aux enfers. De 35 sièges (1997), il est descendu à 21 sièges (2002), et maintenant à 15 sièges, ce qui est insuffisant pour constituer un groupe à l'assemblée nationale. Ce parti archaïque devrait logiquement disparaître du devant de la scène dans les années qui viennent, pour devenir un groupuscule d'extrême gauche aux côtés de la LCR et de Lutte Ouvrière.
6. Front National : zéro siège.
Notons avec satisfaction que le Front National non seulement n'a obtenu aucun siège, mais en plus il n'a obtenu que 4,3% des voix au premier tour. Comme c'est en dessous des 5% qui donnent droit au remboursement des frais de campagne, les finances du FN vont être mises à rude épreuve, et on a vu Jean-Marie Le Pen lancer une souscription à la télévision dès dimanche soir pour essayer de sauver les meubles !
Donc tout est bien qui finit bien. Nicolas Sarkozy a une majorité confortable pour mener à bien les réformes indispensables. Le PS sauve l'honneur et, cerise sur le gâteau, il sont tellement contents qu'il vont introniser Ségolène Royal à la tête du PS, et donc c'est du tout cuit pour 2012. L'extrême gauche et l'extrême droite disparaissent des écrans radar.
Tout baigne !
Pour en savoir plus :
1. Résultats des élections législatives (Ministère de l'Intérieur)
2. Résultats définitifs du premier tour des législatives 2007 (Chez Luc)
3. 'The Rupture': A blow to France's Socialist Party (International Herald Tribune)
4. French election shock: Ségolène throws out François (Times on line)
Crédit graphiques : AFP et Reuters
Libellés : législatives 2007