Michelangelo Antonioni (1912 - 2007)
Après Bergman, c'est un autre maître du cinéma moderne qui nous quitte. Michelangelo Antonioni s'est éteint hier « paisiblement, dans son fauteuil, avec à ses côtés son épouse », le même jour que Bergman. Antonioni, c'est un cinéma esthétique, au style délibérément lent. J'aimais bien cette lenteur, qui me permettait de rentrer dans l'histoire et d'arriver à une véritable immersion. Mais c'est vrai que ce n'est pas forcément du goût de tout le monde. Et, si on n'entre pas dans le film, on peut s'ennuyer sévère.
Sur les films qu'il a tourné, deux m'ont particulièrement marqué quand je suis allé les voir en salle :
1. "Blow-Up", (1966)
Cette histoire inspirée d'une nouvelle de Julio Cortázar m'a beaucoup frappée. Le réel existe-t-il ? La séquence où il agrandit les photos dans son labo est fascinante. Y a-t-il eu un meurtre ou pas ? J'ai été voir le film plusieurs fois de suite en salle. Et, bon, suite à ce film, je me suis mis à faire de la photo. J'imagine que je ne suis pas le seul à qui ce film a donné la vocation ...
2. "Profession : reporter", (1975)
Là encore, il joue avec le réel. Cette fois-ci c'est à propos d'une histoire d'usurpation d'identité. Mais ce qui est le plus exceptionnel dans ce film, c'est le célèbrissime plan séquence final de 7 minutes. J'ai le DVD et je me suis repassé plusieurs fois ce plan-séquence. Je n'ai toujours pas compris comment il a fait pour que la caméra passe sur le lit où est allongé Jack Nicholson, passe à travers les barreaux de la fenêtre, avance dehors sur la plaza, fasse demi tour pour venir se replacer à l'extérieur de la chambre, face aux barreaux ... Je rappelle que, à l'époque, il n'y avait ni caméra miniature, ni effets spéciaux par images de synthèse. Comment a-t-il fait ? Mystère ...
A part ces deux chefs d'oeuvre, il faut quand même reconnaître que ses autres films ont beaucoup vieilli. Ce qui n'est pas le cas des films de Bergman.
Pour en savoir plus :
1. Décès de Michelangelo Antonioni, un maître du cinéma moderne (Le Monde)
2. Disparition d’Antonioni, le cinéaste de l’amour impossible (Le Figaro)
3. Michelangelo Antonioni (Wikipédia)
4. la séquence finale de 7 minutes (YouTube)
Crédit photo : ACT Multimedia
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